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Sorhaindo comme un moine

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ParEurosport

Mis à jour 08/08/2012 à 15:16 GMT+2

A Barcelone depuis deux ans, Cédric Sorhaindo s'éclate sur le terrain. Mais, dès qu'il en sort, le pivot français se morfond. Confessions avant un quart de finale face des Espagnols qu'il connait parfaitement.

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Crédit: Eurosport

Le titre olympique de 2008 a été décroché sans vous. En 2012, vous êtes là. Comment avez-vous évolué entre ces périodes ?
C.S. : J'ai grandi. Je gère mieux mes émotions aujourd'hui. J'ai aussi changé ma façon de voir les choses. Mon jeu a évolué aussi : je suis plus mature. Il me manque encore des détails. Mais à un moment, il me manquait surtout les bases. Cela a changé depuis Pékin. J'ai dû apprendre à croire en moi, à me dire que j'étais capable d'aller aux Jeux. Pour 2012, j'ai refusé de me dire que j'étais assuré d'y être, que je n'étais pas installé dans cette équipe. Dès qu'on se dit ça, on n'aborde pas une compétition à 100%. Je pars du principe qu'à chaque fois que je vais en équipe de France, c'est un test.
On vous sent plus décontracté aujourd'hui...
C.S. : Actuellement, je me sens bien dans ma peau. Corporellement, je ne pourrai jamais changer. Mais si quelque chose ne doit pas faillir, ce sont mon esprit et ma volonté. Je parle avec beaucoup de respect. J'apprends dans la difficulté. J'étais à l'état brut. On m'a inculqué des valeurs. Je ne suis pas encore fini aujourd'hui. Certains ne l'ont pas encore compris.
Il y a deux ans, vous avez rejoint l'Espagne, après un court passage à Toulouse. Pourquoi avoir choisi Barcelone ?
C.S. : J'ai eu beaucoup de doutes au moment de choisir ma destination. J'ai eu des échos de joueurs qui évoluaient à l'étranger ou qui ont joué là-bas. En 2009, je n'étais pas bien car j'étais perdu. Je ne savais pas où signer. Au départ, quand j'ai commencé ce sport, je ne voulais même pas venir en métropole pour jouer au hand. Je voulais juste m'amuser. Et puis, j'ai eu envie de jouer dans un grand club. Et quand ces fameux grands clubs commencent à te courtiser, là tu te dis que tu n'as pas le droit à l'erreur. La pression est énorme à ce moment-là.
Comment s'est passée votre arrivée à Barcelone ?
C.S. : Au début, ce n'était pas facile. Quand je suis arrivé là-bas, je ne parlais pas un mot d'espagnol. Je ne connaissais pas la ville. Je vivais seul, et le club ne comptait plus un seul Français. Au début, mon entourage avait peur que je craque ou que je fasse une dépression car je suis réservé et timide.
Et aujourd'hui ?
C.S. : A l'heure actuelle, je vis toujours seul. Parfois, c'est pesant. Je suis célibataire, je n'ai pas d'enfants. Je m'épanouis dans ma vie professionnelle. Mais dans ma vie privée, je n'ai pas grand-chose. Je ne veux pas jouer ma victime. Et je ne dis pas que je ne suis pas bien, j'ai d'ailleurs resigné jusqu'en 2015. Mais ça commence à me peser.
Comment occupez-vous vos journées là-bas ?
C.S. : A Barcelone, je vis comme un moine : je vais à l'entraînement, je rentre chez moi et j'écoute ou je joue de la musique. Et à 22h30, je suis couché. Quand je me couche à 2h du matin, c'est parce que j'ai fait une sieste de 3h plus tôt. Ce n'est pas une vie de vivre seul. Je lis un peu. En revanche, je ne traîne jamais sur internet. Le téléphone, je n'aime pas. Bref, les nouvelles technologies, ce n'est pas pour moi. Quand je sors, je vais, à chaque fois, dans le même restaurant. Tous mes partenaires ont une femme et des enfants. En gros, je suis le vilain petit canard. "Je suis dans mon monde", comme me le dit souvent Claude Onesta. Depuis que je suis là, je ne suis allé me balader dans la ville que deux fois et je n'ai fait que quatre soirées en deux ans.
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