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Paris suspects: Trois mois de prison avec sursis requis contre Nikola Karabatic

ParAFP

Mis à jour 22/06/2015 à 19:44 GMT+2

Trois mois de prison avec sursis et 30 000 euros d'amende ont été requis contre Nikola Karabatic, "un enfant gâté du sport français" selon le procureur, dans l'affaire des paris suspects, au tribunal correctionnel de Montpellier.

Nikola Karabatic

Crédit: AFP

Trois mois de prison avec sursis et une amende de 30.000 euros ont été requis par le procureur, lundi devant le tribunal de Montpellier, à l'encontre de Nikola Karabatic, jugé pour escroquerie dans l'affaire des paris suspects liés au match présumé truqué de mai 2012 entre Cesson et Montpellier.
"Vous avez cautionné tout ça", a lancé le magistrat Patrick Desjardins à Nikola Karabatic, dénonçant à nouveau une "tricherie en équipe". M. Desjardins a réclamé des peines de 3 à 6 mois de prison avec sursis et des amendes de 10 000 euros à 60 000 euros contre les huit joueurs mis en cause dans ces paris sur le score à la mi-temps en faveur de Cesson, qui ont rapporté 300 000 euros de gains au détriment de la Française des jeux. Le magistrat s'est montré le plus sévère pour le joueur du Paris SG, Mladen Bojinovic (6 mois avec sursis et 60.000 euros) et pour son ami, le buraliste Nicolas Gillet (6 mois avec sursis et 80.000 euros) qu'il considère comme les "organisateurs".
Il n'y a pas de place pour l'ignorance
A l'encontre des six autres handballeurs, il a requis trois mois de prison avec sursis et 20 000 euros contre Luka Karabatic, Dragan Gajic, Issam Tej et Samuel Honrubia, et trois mois de prison avec sursis et des amendes moindres contre Mickaël Robin (10 000 euros) et Primoz Prost (15 000 euros). Il a plutôt épargné les compagnes des Karabatic, Géraldine Pillet et Jennifer Priez qualifiées de "complices" et demandé une peine d'amende de 7.500 euros pour chacune. "La réalité de ce dossier, ce sont les chiffres: les 102.300 euros engagés chez seulement 15 détaillants entre 10H00 et 10H50", a souligné le procureur qui, pendant plus de trois heures et demie, a détaillé les responsabilités de chacun, mettant surtout en exergue la responsabilité du boss, Nikola Karabatic.
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Nikola Karabatic - 2015

Crédit: AFP

"Il n'y a pas de place pour l'ignorance. Non, non M. Karabatic, il n'y aucun pari qui a été pris dans votre dos!", a lancé le magistrat au joueur du FC Barcelone que son frère Luka et sa compagne Géraldine Pillet avaient pourtant tenté de dédouaner la semaine passée. Assis, tête baissée, "l'enfant gâté du sport français", selon la formule de M. Desjardins, a pris des notes, secouant la tête après des assertions du magistrat selon lequel les "éléments" contre lui "sont nombreux". M. Desjardins a énuméré: la connaissance de l'utilisation de la cagnotte du groupe (destinée à un voyage à Ibiza), le retrait de 1 500 euros une somme correspondant à celle jouée par Géraldine Pillet, sa présence à proximité des lieux des paris, la connexion de son téléphone sur le site de la FDJ, de multiples appels téléphoniques...

Un moment de faiblesse

Pour le procureur, Nikola Karabatic a été pris d'un "moment de faiblesse" lorsqu'il a voulu faire profiter son amie d'un gain d'argent en lui prêtant 1 500 euros pour les paris. "Vos réponses ont été d'une grande pauvreté", a déploré le magistrat, estimant que le meilleur joueur du monde avait fait un choix de défense qui n'a "ni queue ni tête". "C'est dommage! Vos supporteurs vous auraient pardonné", a-t-il estimé: "On a pardonné le coup de tête de Zidane", a-t-il dit. "Le caractère aberrant des mises passées attestent de la tricherie. Il n'y a pas besoin d'aller chercher ailleurs", a assuré M. Desjardins, constatant que "l'escroquerie en bande organisée" ou "l'association de malfaiteurs" auraient "pu être retenues".
"Mais, évidemment, personne ici ne peut être qualifié de bande organisée ou de malfaiteurs. C'est une tricherie en équipe", a fait valoir le procureur, expliquant que leur délit "n'est pas d'avoir truqué toute la première période" mais d'avoir "géré leur retard" au score. Nikola Karabatic a aussi été la cible des critiques de Me Thierry Herzog, avocat de la FDJ, lequel s'est attaché à démonter les différentes versions sur l'horaire commun de jeu, les appels téléphoniques ou les retraits d'espèces: "Bien sûr, le hasard existe, mais trop de hasard tue le hasard", a-t-il insisté.
Le club de Montpellier a réclamé 1 246 391 euros de dommages et intérêts. La FDJ a elle demandé un euro pour l'image ainsi que le remboursement des sommes gagnées. Les plaidoiries des avocats de la défense qui demandent la relaxe, sont prévues jusqu'à vendredi. Le jugement sera mis en délibéré. Il pourrait être rendu mi-juillet.
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