Des raisons d'y croire

Eurosport
ParEurosport

Publié 12/02/2010 à 13:07 GMT+1

La délégation française aborde les Jeux de Vancouver avec un objectif fixé à une dizaine de médailles. Mais avec un groupe homogène, compétitif dans de nombreux sports et quelques vrais leaders, l'équipe de France a les moyens d'aller un peu plus haut. Tour d'horizon des chances tricolores.

COMBINE NORDIQUE 2009-2010 Jason Lamy-Chappuis

Crédit: Zoom

ILS SONT FAVORIS POUR L'OR
A lui tout seul, il incarne l'héritage de Fabrice Guy, champion olympique à Albertvilleen 1992 et aujourd'hui farteur pour l'équipe de France. Jason Lamy-Chappuis aborde les JO de Vancouver, ses deuxièmes après ceux de 2006 (4e du sprint, 11e du Gundersen et 5e en relais) avec le costume de véritable espoir de titre olympique. Quasiment assuré de décrocher le globe de cristal (il lui manque 3 petits points), "Jez" peut se vanter d'arriver au Canada avec cinq victoires en Coupe du monde dans ses bagages et une 10e place comme plus "mauvais" résultat cet hiver (à Val di Fiemme début janvier). Si tout se passe idéalement à Vancouver, le combiné de Bois-D'Amont, qui débute ses Jeux dès dimanche sur le petit tremplin de Whistler, peut légitimement rêver de trois médailles. L'individuel sur le grand tremplin, là où il peut provoquer de plus gros écarts avant le 10km de ski de fond, peut clairement lui permettre de viser l'or. Le plus beau métal sera, en revanche, plus difficilement accessible sur le petit tremplin, mais il est loin d'être utopique.
Médiatiquement moins en vue que certains de ses collègues de l'équipe de France, Ophélie David n'en constitue pas moins une des plus sérieuses chances de médaille d'or pour la délégation tricolore. Pour la championne de l'Alpe d'Huez, c'est maintenant ou jamais. Sa discipline, le skiercross, fait son apparition au programme olympique à Vancouver. Et à 33 ans, Ophélie sait qu'elle n'aura pas deux occasions de s'offrir l'or. C'est l'ultime défi de cette championne qui survole sa discipline depuis de nombreuses années. Elle a en effet remporté à six reprises la Coupe du monde depuis 2004. Elle n'a laissé que des miettes à ses adversaires. Autant dire qu'elle est venue pour le titre et rien d'autre. Ce serait une la conclusion magnifique d'un destin hors du commun pour cette jeune femme qui avait pris part aux Jeux de Lillehammer en 1994, en ski alpin, sous les couleurs de la... Hongrie.
Lui aussi n'a que l'or en tête. A juste titre. Sur les cinq épreuves de Coupe du monde disputées cette saison, Pierre Vaultier a signé quatre victoires pour une deuxième place. Difficile de faire mieux... Sportivement, le patron, c'est lui en snowboardcross, même si dans l'esprit du grand public, ce sport reste associé surtout aux frères Delerue, révélé il y a quatre ans à Turin. Lui aussi était présent en Italie, mais de façon anonyme (35e). Mais un sacre olympique au Canada ne manquerait pas de placer Vaultier en pleine lumière. Sujet au stress, il s'est adjoint les services d'un préparateur mental il y a quelques années. Aujourd'hui, il est sûr de sa force et, s'il n'est pas imbattable, il sera sans aucun doute l'homme à battre. A 22 ans, c'est son heure. "Si Pierre l'emportait à Vancouver, ce ne serait pas une surprise, témoigne l'Américain Nate Holland, le seul à l'avoir battu cette saison. C'est un beau rider, il a un talent incroyable." Et un destin en or?
UN PODIUM SINON RIEN
SKI ALPIN: Rarement l'équipe de France est arrivée aux Jeux avec un groupe aussi dense et des résultats aussi convaincants en amont. C'est d'autant plus remarquable que Jean-Baptiste Grange, son fer de lance, s'est blessé très tôt dans la saison et ne sera pas à Vancouver. Habitués à briller sur la scène olympique (11 médailles depuis 1988 dont 5 en or), les Français seront à nouveau très attendus au Canada. Julien Lizeroux, deuxième de la Coupe du monde de slalom et double médaillé aux Mondiaux l'an dernier, est un des favoris de l'épreuve et il sera également un client en combiné. Même constat pour Sandrine Aubert, qui a signé deux victoires et un podium en slalom. Ils on été les plus réguliers dans leurs performances cet hiver et ce seront donc les deux leaders de l'équipe de France. S'ils devaient repartir sans breloque, la déception serait énorme
BIATHLON: Pour la première fois depuis bien longtemps, le biathlon français aborde l'échéance olympique sans Raphaël Poirée. Florence Baverel, sacrée à Turin, n'est plus là non plus. Mais l'équipe de France n'est pas dépourvue de talents et d'ambition. Deuxième sport le plus prolifique aux Jeux d'hiver depuis 1992 pour la délégation tricolore (juste derrière le ski alpin), le biathlon a de bonnes chances de pourvoir à nouveau le quota de médailles bleues. Simon Fourcade est tout de même leader de la Coupe du monde. S'il n'a pas remporté la moindre course, sa régularité en fait un candidat au podium. Son frère, Martin, peut lui aussi tirer son épingle du jeu. Mais les meilleures chances françaises résident sans doute dans les deux relais, homme. Les deux ont déjà accroché des podiums cette saison (et même une victoire pour les messieurs).
PATINAGE ARTISTIQUE: Sa troisième place aux récents Championnats d'Europe n'a pas forcément rassuré mais Brian Joubert assure que c'était la claque dont il avait besoin pour arrivé gonflé à bloc à Vancouver. Dont acte. Champion de France, d'Europe et du monde, il a tout gagné sauf l'or olympique. Mais vu la concurrence et sa préparation perturbée, un podium serait déjà une belle récompense. Il en a les moyens, sans aucun doute. C'est également le cas d'Isabelle Delobel et Olivier Schoenfelder en danse sur glace. Intrinsèquement, els champions du monde 2008 ont le potentiel pour accrocher une médaille. Mais Isabelle a accouché il y a à peine quatre mois, obligeant le couple à une vraie course contre la montre.
SNOWBOARD: D'Edgar Grospiron à Sandra Laoura, le ski de bosses français a imposé sa tradition aux Jeux. Guilbaut Colas espère reprendre le flambeau à Vancouver. Trois fois deuxième de la Coupe du monde ces trois dernières années, le Grenoblois de 26 ans a raté tout le début de saison en raison d'une blessure au dos. Un mal pour un bien, peut-être. Depuis son retour, il flambe, à l'image d'un début d'année 2010 qui l'a vu enchaîner les podiums (deux victoires et une deuxième place). "Si je ne suis pas sur le podium, ce sera une grande déception", avoue-t-il. En snowboardcross, dans le sillage de Pierre Vaultier, on aurait tort d'écarter de la course au titre les frères Delerue, Xavier et Paul-Henri. Anciennes stars de la discipline, ils restent tout à fait capables de mettre tout le monde d'accord. De son côté, en half-pipe, Mathieu Crépel visera lui aussi le podium. Son échec à Turin (17e alors qu'il était tenant du titre de la Coupe du monde) lui a fait comprendre que les Jeux ne pouvaient se préparer comme une banale épreuve. Depuis, il a débloqué son compteur dans les grands championnats, avec un titre mondial en 2007 et une médaille de bronze l'an dernier.
LES BONNES SURPRISE POSSIBLES
SKI ALPIN : Tout au long de l'hiver, elles ont prouvé qu'elles avaient la capacité à monter sur les podiums de Coupe du monde. TessaWorley (1re du géant d'Are), Marie Marchand-Arvier (2e du Super-G de St-Moritz), Ingrid Jacquemod (3e du Super-G de Lake Louise et de la descente d'Haus im Ennstal, 2e de la descente de St-Moritz), TaïnaBarioz (3e du géant de Lienz) ont les moyens de nous surprendre. Chez les messieurs, la situation est identique, avec Cyprien Richard (3e du géant d'Alta Badia) et JohanClarey (3e de la descente de Val Gardena). A la recherche d'une première "boite", AdrienThéaux (6e du Super-G de Lake Louise et 5e de la descente des Mondiaux de Val d'Isère en 2009) a également le talent pour s'offrir une médaille.
BIATHLON : Champion olympique en titre de la poursuite, Vincent Defrasne peut-il faire aussi bien qu'à Turin ? En retrait cet hiver, l'homme de Pontarlier, qui aura l'honneur de représenter la France a généralement l'habitude de choisir son pic de forme et a prouvé, par le passé, qu'il pouvait être l'homme d'une course d'un jour. Pour ses troisièmes J.O., sa compatriote Sandrine Bailly espère y décrocher la seule récompense qui manque à son palmarès : une médaille olympique. Turin avait été une déception. Vancouver pourrait récompenser la chef de file du biathlon tricolore.
SKI DE FOND : Le 15km libre de Davos mi-décembre a mis en lumière le fait que les fondeurs tricolores sont capables de monter sur un podium en Coupe du monde. Alors pourquoi pas aux JO ? En Suisse, c'est Maurice Manificat qui avait le mieux tiré son épingle du jeu (3e), juste devant EmmanuelJonnier (4e), Vincent Vittoz (5e), Robin Duvillard (6e) et Jean-Marc Gaillard (8e).
SNOWBOARD : Après des places d'honneur (5e à Nagano, 6e à Salt Lake alors qu'il est clairement favori et 4e à Turin) qui n'ont pas eu toutes la même saveur, MatthieuBozzetto n'a qu'un but à Vancouver : s'offrir cette fameuse médaille qui fait défaut à celui qui compte deux gros globes de cristal (1999 et 2000). Cet hiver, l'Avalin de 36 ans, qui détient le record de victoires (35) en Coupe du monde, est monté à deux reprises sur un podium : 2e à Landgraaf début octobre et 3e à Telluride mi-décembre. Deux "caisses" qui permettent d'envisager une médaille pour le vétéran du circuit.
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