Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Pourquoi Rossi et Lorenzo sont au sommet de leur forme et Marquez est devenu inconstant

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 13/06/2015 à 09:17 GMT+2

GRAND PRIX DE CATALOGNE - Tandis que Valentino Rossi et Jorge Lorenzo (Yamaha Factory) ont le vent en poupe, Marc Marquez (Honda HRC) montre une fébrilité inhabituelle. Au moment d'attaquer la 7e manche du Mondial, nous faisons le point sur ce qui va pour eux, ou pas… Avec l'avis d'un expert, Sébastien Charpentier, champion du monde Supersport 2005 et 2006 et consultant Eurosport.

Marc Marquez (Honda HRC), Jorge Lorenzo, Valentino Rossi (Yamaha Factory) au Grand Prix de Catalogne 2015

Crédit: AFP

Rossi (Yamaha) - 1er du Championnat (118 points)

Sa saison : un sans faute
Un modèle de gestion pour servir une finalité : le titre. Quand il n'est pas le plus rapide, l'Italien aux 7 titres en Mondial élite ne se frotte pas à tout prix aux plus forts et sait se contenter d'une place d'honneur. Résultat : six courses et six podiums assortis de deux victoires (Qatar et Argentine) pour une place de n°1 mondial - une première depuis 2010 - à laquelle il est abonné depuis l'ouverture du Championnat.
L'avis de Sébastien Charpentier
"Valentino a su tout changer au bon moment par rapport à la nouvelle génération, comme rouler tous les jours en dirt track, dans son ranch en Italie. Il aurait très bien pu passer à autre chose mais il a toujours cette envie de briller. Il fait du super boulot. Ça baigne dans son équipe : il fédère en vrai patron qu'il est.
Sur le plan personnel, il est mieux car il est équilibré dans sa vie - il a toujours la même copine - et il est plus ouvert que par le passé. Les années Ducati lui ont fait mal (ndlr : aucune victoire en 2011 et 2012) mais maintenant il est bien."
"Il a progressé sur son style, su s'adapter à la nouvelle technologie, aux pneus qui ont progressé, à des pilotes qui amènent un nouveau style comme Marquez. C'est quelqu'un de très patient, qui construit bien ses courses, sur chaque séance d'essais. Et puis, c'est une bête de course ! Il est super sur les phases de départ, beaucoup mieux qu'avant même quand il part de loin. Et dans les dix derniers tours, il a une force exemplaire. Comme à la belle époque."
picture

Valentino Rossi (Yamaha) célèbre avec son équipe sa victoire au Grand Prix d'Argentine 2015

Crédit: AFP

Lorenzo (Yamaha Factory) - 2e du Championnat (112 points)

Sa saison : une montée en puissance
Il y a eu deux Jorge Lorenzo, mais le premier, vu en grande difficulté lors des trois premiers rendez-vous, semble bien s'être effacé devant le second. Qui reste sur trois victoires (Espagne, France, Italie) en ayant bouclé l'intégralité des tours en tête. Une certitude : le Majorquin est dans la forme de ses titres de 2010 et 2012.
L'avis de Sébastien Charpentier
"C'est la résurrection ! On pensait que ça allait être un calvaire pour lui encore cette année. Et puis, il y a eu un déclic. On a retrouvé un Lorenzo impérial. La Yamaha a progressé : elle a désormais la boîte de vitesses seamless complète (ndlr : avec changement de rapport sans perte de puissance). En fait, c'est un ensemble de choses."
En piste, on l'a rarement vu comme ça. Au Mugello, il a collé 0"5 par tour à Rossi et Marquez. Ça démontre un très gros potentiel. Il a une grande force mentale aussi. Ce qui est bluffant, c'est qu'on a l'impression qu'il ne va pas vite. Il est tellement fin en pilotage ! Il ne sort pas la jambe comme les autres, sa moto est très stable en entrée de virages, au milieu. Il prend beaucoup d'angle et réaccélère tout en douceur. La classe à l'état pur !"
picture

Jorge Lorenzo (Yamaha Factory) en pole position du Grand Prix d'Espagne 2015

Crédit: AFP

Marquez (Honda HRC) - 5e du Championnat (69 points)

Sa saison : décousue
Le champion le plus doué de sa génération nous fait l'histoire à l'envers : débutant en 2013, il avait observé les pilotes de référence, pris de l'expérience jusqu'à devenir irrésistible. En 2014, il avait gagné les dix premières courses avant quelques erreurs, pour se reprendre ensuite.
Cette année, il fait preuve d'une fébrilité à peine croyable. Fautif dès le premier tour en ouverture du Mondial, au Qatar, il a remonté 5e puis gagné aux Etats-Unis avant de chuter au plus fort de la bagarre avec Rossi en Argentine. La suite ? Une série de désillusions ponctuées par une chute, tout seul, au Mugello et un retard porté à 49 points au championnat. Presque l'équivalent de deux courses.
L'avis de Sébastien Charpentier
"Il est arrivé sans apprendre la catégorie : il a gagné tout de suite ! Des courses et des titres. Mais il reste jeune, et à un moment ça fonctionne moins bien dans la tête. Et puis, Honda a voulu faire une nouvelle moto pour montrer son leadership sur Yamaha et Ducati. La nouvelle est beaucoup plus agressive en accélération. Sur les tracés techniques comme Le Mans ça pose problème. Sur les tracés lancés c'est un peu plus facile. Ici, à Montmelo, Honda a apporté un nouvel échappement pour tenter d'améliorer ça.
Stoner (ndlr : champion du monde 2007 et 2011 devenu pilote d'essais Honda) ? Il a beaucoup de d'expérience, de recul. Ça peutêtre intéressant pour Marc de l'écouter, pour amener cette Honda vers une machine plus simple à piloter."
picture

Marc Marquez (Honda HRC) au Grand Prix d'Argentine 2015

Crédit: AFP

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité