Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

MOTOGP - Jorge Lorenzo (Yamaha), le champion qu'il ne faut pas dénigrer pour les mauvaises raisons

Julien Pereira

Publié 02/09/2016 à 18:19 GMT+2

GRAND PRIX DE GRANDE-BRETAGNE - Depuis le Grand Prix des Pays-Bas, en juin dernier, Jorge Lorenzo (Yamaha Factory) a perdu gros. Des points, de la confiance, sa deuxième place au Championnat du monde… et peut-être plus. Ses performances sous la pluie ont aussi soulevé des questions sur son statut. A raison ?

Jorge Lorenzo (Yamaha Factory) lors des essais libres du Grand Prix de Grande-Bretagne 2016

Crédit: Yamaha MotoGP

Ces dernières semaines, Jorge Lorenzo (Yamaha Factory) a souvent imploré le ciel. Non pas par croyance religieuse, mais pour bénéficier de conditions climatiques clémentes. A Assen, au Sachsenring ou à Brno, le champion du monde en titre a bu la tasse. Sur ces trois courses, le Majorquin n'a empoché que... 7 petits points, laissant Marc Marquez (Honda HRC) seul sur la voie royale. "Por Fuera" a aussi laissé certaines interrogations prendre de l'épaisseur. Celles entourant son statut de "grand" champion, qu'il a obtenu par les titres en 2010, 2012 et 2015, et par sa faculté à exister aux côtés, justement, du plus "grand" de tous, Valentino Rossi.
picture

Festival de Crutchlow, remontée de Rossi, débâcle de Lorenzo : GP fou à Brno

Son incapacité actuelle à performer sur un tarmac humide le remet-il en cause ? Il est évident que non. D'abord parce qu'en catégorie reine, parmi tous les pilotes marquants de ce siècle et du précédent, aucun ne s'est imposé comme le maître des météos capricieuses. Sous la pluie, certains ont réussi des performances restées dans les annales. Celle de Mike Hailwood à l'île de Man en 1965 en est une, au même titre que la victoire de Rossi, il y a un an, à Silverstone. "Mike the Bike", comme "Le Docteur", sont réputés pour leur aisance sous des conditions changeantes. Mais ils en ont aussi souffert. Cette saison, l'As de Tavullia s'est perdu lors du déluge néerlandais, et a encaissé au Sachsenring.

Pour laisser une vraie trace, il faut s'adapter sans cesse

Un statut s'acquiert en partie grâce aux titres, et ils ne se gagnent pas sous la pluie. Ils s'y perdent. Cette saison restera comme l'une des plus perturbées par les précipitations, et titrera le plus régulier sans forcément récompenser le plus habile. Lorenzo paie simplement le défaut de ses qualités. Sur le sec, sa précision au freinage et sa vitesse de passage en virage en font, actuellement, le pilote le plus rapide. Surtout sur la durée d'une course. Voilà pourquoi rien ne sert de fouiller les flaques pour y chercher le secret des grands : il est autre part.
picture

Jorge Lorenzo (Yamaha Factory) à l'attaque lors des essais libres du Grand Prix de Grande-Bretagne 2016

Crédit: Yamaha MotoGP

En réalité, leur marque réside dans leur capacité à s'adapter. Pas seulement à la météo. Mais bien à leur environnement, leur matériel, leur concurrence, leur communication. Les vraies failles du numéro 99 apparaissent dans ces critères. Il l'a encore prouvé en amont du Grand Prix de Grande-Bretagne, jeudi. "Je dirais que cette année, la moto n’est pas aussi forte que les saisons dernières, elle est plus positive sur le sec mais pas très compétitive sur le mouillé. Peut-être qu’avec une saison plus sèche, j'aurais été devant", a-t-il lâché en conférence de presse. La M1 est pourtant unanimement jugée comme la plus douce du plateau…
A l'opposé, et malgré une Honda RCV mal née, Marquez a complètement chamboulé son approche de la course pour retrouver des couleurs après une saison 2015 chaotique, ce malgré une pugnacité semblable à celle qui lui avait permis de conquérir la couronne lors de ses deux premières saisons en catégorie reine (2013 et 2014). Rossi, lui, a fait du renouvellement un leitmotiv de sa carrière, un pilier de ses succès. La saison prochaine, la Ducati, futur machine de Lorenzo, sera, par essence, la plus agressive du plateau. Il devra donc imiter ses rivaux : s'adapter pour gagner la reconnaissance que son talent mérite.
picture

Jorge Lorenzo (Yamaha Factory) au passage de la ligne lors des essais du Grand Prix de Grande-Bretagne 2016

Crédit: Yamaha MotoGP

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité