Un jour, cinq images: Ça bronze à Barcelone

Ryan Lochte est rarement très expansif après une victoire. L'habitude, peut-être. Le tempérament, sans doute. Jeudi soir, au Palau Sant Jordi, l'Américain, à l'évidence pas à son meilleur niveau en cette année 2013, a néanmoins prouvé qu'il restait le maître du 200 mètres 4 nages. Comme en 2009, comme en 2011, il a décroché le titre mondial sur la distance. Comment interpréter sa réaction à l'arrivée? Un sommet d'émotion, à l'échelle de Lochte.

Et de trois records du monde battus à Barcelone. Nous sommes loin de l'hécatombe du temps des combinaisons. Mais celui qui est tombé jeudi soir n'était pas le plus attendu. D'abord parce qu'il s'agissait de demi-finales. Ensuite parce que la marque établie aux Jeux Olympiques l'an dernier par Rebecca Soni paraissait suffisamment solide pour franchir l'échéance catalane sans encombre. Mais le 200m brasse dames a une nouvelle reine: la Danoise Rikke Moller Pedersen a amélioré de 48 centièmes le record de Soni (2'19"11 contre 2'19"59). Reste à (re)crever l'écran en finale vendredi. Le record, c'est bien. L'or, c'est encore mieux.

James Magnussen peut jouer les gros bras et montrer ses muscles. Le 100 mètres est d'abord un combat. Contre soi, contre les autres. James Magnussen était le plus fort. Le plus rapide. En un mot, le meilleur. Restait encore à le démontrer. Il lui avait manqué un centième de seconde l'année dernière pour rafler l'or olympique. Cette fois, tous derrière et lui devant. Magnussen, roi du 100 mètres, roi de l'épreuve reine. Comme en 2011. A 22 ans, le règne du Musclor australien ne fait peut-être que débuter.

_______________________________________________________

En relais, après l'effort, ne vient pas tout de suite le réconfort. Une fois sorties de l'eau, les filles du 4x200 mètres doivent encore tout donner pour encourager la dernière des Mousquetaires. Ici, de droite à gauche, Mylène Lazare, Charlotte Bonnet et Camille Muffat (plus sur la retenue, chez elle, ça vient de l'intérieur) poussent autant qu'elles le peuvent Coralie Balmy, alors dans l'eau pour tenter de conserver la place sur le podium. La mission sera accomplie. Après l'effort, viendra alors le réconfort. Et le bonheur qui va avec. Sixième médaille française, la quatrième en bronze. Décidément, le bronze et Barcelone, pour le sport français, c'est une vieille histoire. Il y a 21 ans, dans ce même Palau Sant Jordi aujourd'hui transformé en piscine, les handballeurs français avaient forgé leur légende et gagné un surnom avec ce métal là.

_______________________________________________________

Entre le record de Pedersen, Lochte et la finale du 100m, c'est passé presque inaperçu. Mais en remportant le relais 4x200m avec les Etats-Unis (en jouant un rôle majeur puisque, avant son dernier relais, ici en images, l'Australie était devant), Missy Franklin a donné un peu plus de relief encore à son statut de souveraine des Mondiaux. Elle totalise désormais quatre médailles d'or. Et ce n'est peut-être pas fini. Avant de faire le métier dans le relais, Franklin avait assuré sa place en finale du 100m nage libre. Là, l'or sera quand même compliqué à conquérir. Mais encore une journée (très) bien remplie pour Miss Missy.