Manaudou, ce sera dur

Dire qu'on l'attendait est un doux euphémisme. Dire qu'elle a rassuré serait un peu fort de café. Alignée dimanche sur deux épreuves dont le 400 m nage libre - sa course -, Laure Manaudou, en combinaison Speedo, n'a pas donné beaucoup de motifs d'espoir. Notamment sur le 400 m nage libre dont elle est la tenante du titre mais dont elle n'est plus la reine. La reine se nomme désormais Federica Pellegrini. Auteur d'un 4'02''19 dès les séries (nouveau record olympique), l'Italienne a envoyé un message à toute la concurrence et, évidemment, à Laure Manaudou.

Engagée dans la quatrième série, la nageuse de Mulhouse a été loin de survoler sa course dans le superbe Cube d'Eau pékinois. Partie rapidement et passée devant Mackenzie au tiers de la distance, la Française a dû batailler mais a été obligée de céder devant la Roumaine Camelia Potec, qui évolue sous les ordres d'un certain Philippe Lucas. Qualifiée avec un chrono de 4'04''93 (8e temps), elle aura bien du mal à refaire le coup d'Athènes. Si elle a signé sa meilleure marque de l'année, la concurrence a également progressé. Notamment Coralie Balmy (4'04''25), qualifiée pour la finale ou elle tentera d'y jouer les trouble-fête.

Si elle ne s'est pas montré au niveau des toutes meilleures sur 400 m, Laure Manaudou avait pourtant semblé bien en jambes lors des séries du 100 m dos en restant dans le sillage de la Japonaise Reiko Nakamura, qui a battu le record olympique de la spécialité (59''36) avant d'en être dépossédée par l'impressionnante Kirsty Coventry (59''00) lors de la série suivante. Qualifiée pour les demies avec le cinquième chrono (1'00''09), Laure Manaudou aura cependant du mal à décrocher une breloque dans la spécialité.

Une breloque, le relais français du 4x100 m devrait en avoir une. Et peut-être l'or. Si les Américains (ont battu le record du monde (3'12''23) lors de la première série, le quatuor composé de Frédérick Bousquet, Amaury Leveaux, Grégory Mallet et Boris Steimetz a répondu dans la foulée en battant le record d'Europe et en s'approchant à treize centièmes de la marque US (3'12''36). Mention spéciale à Bousquet, auteur d'un dernier cent mètres de feu (46''63 !) et à Leveaux, premier partant, qui tout bonnement battu le record olympique du 100m nage libre (47"76). Préservés pour la finale, Alain Bernard et Fabien Gilot ont dû apprécier. Bousquet n'en doute pas. "Je sais que Fabien et Alain ont suivi ça de près depuis leur canapé au village, je sais qu'ils n'ont qu'une envie, c'est de lâcher les chevaux comme on l'a tous fait ce soir, et envoyer ce qu'il faut demain matin en finale".

Les autres Tricolores engagés ce dimanche après-midi ont connu des fortunes diverses. Sur 100 m dos, Alexiane Castel, 6e de sa série en 1'01''44, est éliminée. Même chose pour Sophie de Ronchi, dernière de sa série sur 100 m brasse (1'10''46). Amaury Leveaux est lui passé en demi-finale du 200 m nage libre... mais avec le treizième chrono (1'47''44). Enfin, Benjamin Stasilius, cinquième de sa série sur 100 m dos, a battu son record personnel de neuf centièmes, (55''08) mais devra regarder les demies du bord du bassin.