De Pervis à Pinot, de Fernandez à Péraud en passant par l'ASM, ils sont tous fous de Lavillenie

Renaud Lavillenie sportif de l'année ? Ses pairs approuvent. Nous avons interrogé plusieurs figures du sport français pour évoquer l'année du perchiste tricolore. Le sportif mais aussi l'homme. On peut parler d'unanimité. "Moi, j’ai voté pour Renaud sur Eurosport.fr", avoue d'ailleurs le cycliste Jean-Christophe Péraud, deuxième du dernier Tour de France. Il a fait tomber un mythe, un record qu’on pensait intouchable, un record historique. Avant lui, personne n’était parvenu à l’atteindre. Pour moi, il mérite ce titre de l’athlète de l’année mais également de la performance de l’année."

Un avis partagé par un autre grand monsieur du sport français, François Pervis. "Ce qu’a réalisé Renaud est incroyable, souligne le pistard mayennais. Battre ce record du monde qui tenait depuis je ne sais pas combien d’années (20), c’est un exploit majuscule." Et il sait de quoi il parle, lui qui en a fait tomber deux fin 2013, le kilomètre et le keirin. "Je sais ce que représente un record du monde, dit-il. C’est beaucoup de sacrifices, de travail." Camille Muffat, championne olympique jeune retraitée de la natation, ne dit pas autre chose : "C'est toujours un sentiment particulier quand on bat un record du monde, un sentiment de fierté enorme conjugué avec la réalité d'être le premier à atteindre ce niveau là. Je félicite Renaud pour ça."

Pour le handballeur Jérôme Fernandez, il est "compliqué de mettre des mots sur ce qu’a réalisé Renaud cette saison. Il a battu un record qu’on pensait imbattable depuis l’arrêt de Serguei Bubka." Ce record, Thibaut Pinot a quant à lui pris très vite son impact. "Il l'a battu un soir où on partait en course, raconte le meilleur jeune du dernier Tour. Je l'ai vu sur Twitter, il y a eu un gros buzz. Quand tu vois à quel point les gens réagissent, tu te dis que c’est vraiment marquant, c’est un truc de fou. Ce qu’il a fait, dans la continuité de sa carrière, ça fait de lui un vrai beau champion de l’année, il incarne tout ce qu’il faut pour ça."

S'il est admiratif du champion, Jérôme Fernandez est également heureux pour le personnage Renaud Lavillenie. "J’ai eu la chance de discuter quelques fois avec Renaud, confie l'Expert aux près de 400 sélections. C’est un très bon mec. Je suis ravi pour lui et c’est totalement mérité, car ce qu’il a réalisé à Donetsk, c’est quelque chose d’extraordinaire." S'il y a un endroit où on connait bien Renaud Lavillenie, c'est bien à Clermont. Les confrères rugbymen du perchiste auvergnat sont heureux pour lui. A l'image de Franck Azéma, un des entraineurs de l'ASM. "Il y a beaucoup de fierté de la part des Auvergnats et du club", explique-t-il.

Le club clermontois a même tenu à célébrer à sa façon le record du monde de l'enfant du pays : une marque, tracée à 6,16m de hauteur, sur les  poteaux du stade Marcel-Michelin. C'est en les contemplant que Franck Azéma mesure la nature de l'exploit : "Je pense qu’il peut aller bien plus haut. Quand on voit son saut à 6m16, on sent qu’il a de la marge. Mais quand tu vois la marque sur les poteaux, tu te dis que c’est inimaginable, surtout avec son physique. Quand tu vois le physique qu’il a, tu te dis qu’il n’est quand même pas monstrueux en termes de densité, mais c’est un élastique."

Entre l'ASM et Lavillenie, les échanges sont à la fois fréquents et nombreux.  "On le voit quasiment toutes les semaines au contact des joueurs et du staff. On échange beaucoup avec lui. C’est intéressant d’avoir un champion à ses côtés, avec la simplicité qu’il véhicule autour de lui, de voir la précision qu’il met dans son travail. Il est à la fois détaché, et capable de se transcender le jour J. C’est bon de pouvoir échanger avec lui et de voir les différences qu’il peut y avoir entre nos domaines."

Et Franck Azéma de glisser que le gringalet Lavillenie pourrait bientôt se frotter aux trois-quarts clermontois : "On l’a invité à faire un petit rugby à toucher avec nous, je pense que courant février ou mars il va venir se joindre à nous". François Pervis, lui, ne l'a encore jamais rencontré. Mais l'idée lui plait. "Je ne le connais pas personnellement, mais j’ai hâte de le rencontrer, lance le triple champion du monde 2014. On a un sponsor en commun (Apurna) et ça sera un honneur de faire sa connaissance." Thibaut Pinot, de son côté, a une petite idée derrière la tête. "Faire une petite partie de VTT avec lui, ce serait très intéressant." Rugby, VTT... Renaud Lavillenie, homme de défis, va avoir du boulot en 2015.