Laurent Petrynka, un jeune français à la tête d’un organisme sportif mondial

Un jour qui marque, une date qui marque. Et sans doute l’expression d’un vent frais et novateur qui vient de souffler sur le monde du sport scolaire. En assemblée générale à Besançon, la France peut s’enorgueillir de posséder un nouveau président pour une fédération internationale sportive. Certes, le chemin de la reconnaissance sera long et le travail sera intensif mais cet homme d'action a de grands objectifs pour cet organisme international regroupant des décideurs du sport de Pékin à Rio, en passant par Doha.

Un plébiscite pour ce professeur agrégé, devenu inspecteur d’académie puis directeur national de l’UNSS. A 44 ans, il n’y avait plus de temps à perdre pour gravir les marches qui mènent vers le sommet d’une fédération comprenant 90 membres dont la Chine, l’Allemagne, le Qatar, le Brésil entre autres. Ce vent frais et nouveau se veut significatif et révélateur d’une fédération qui fait de l’éducation et du sport ses deux mamelles.

Le succès probant de l’UNSS, qui compte plus d’un million de licenciés dans toute la France depuis trois ans, est là pour en témoigner. En s’évertuant à bouger les lignes, Laurent Petrynka entend revenir à des fondements simples mais trop souvent oubliés. « Il faut replacer la jeunesse au cœur de toutes les prochaines échéances sportives», explique-t-il. Un moyen de mettre le doigt sur la base même du sport où l’enfant doit être remis à sa juste place au détriment uniquement des champions glorifiés sans cesse.

Depuis sa prise de fonction à l’UNSS, ce passionné de ballon rond n’a eu de cesse de se concentrer sur des sujets de fond peu ou pas valorisés. Le développement des aspects sociaux du sport dans les quartiers difficiles, l’émergence du sport féminin ainsi que le sujet du handicap ont été ainsi des dossiers prioritaires dans le cadre de l’évolution de l’UNSS. « Offrir du sport à tous et pour tous », tel est le slogan qui pourrait dépasser de son revers de chemise tant elle lui colle à la peau.

En accédant à la présidence de l’ISF, Laurent Petrynka va désormais nager dans des eaux internationales. Les courants marins pourraient être forts et puissants mais sa capacité à vouloir bouger les lignes sont autant de promesses à sa nomination. Après avoir convaincu l’UEFA de s’impliquer juste avant l’Euro 2016 au « championnat d’Europe scolaire », son discours se veut ambitieux : «L’Euro 2016 est une première étape mais l’ISF doit être capable de « taper » à la porte des grands lors de chaque grand évènement mondial. Ce n’est pas un souhait mais un réel enjeu ». Cette volonté de remettre la jeunesse au centre des débats illustre bien l’idée fédératrice de cet ancien footballeur, véritable passionné. « Le sport n’est pas uniquement un moment de défoulement. Il est un moment de partage, d’échange, de lien social », insiste-t-il souvent.

Alors que le CIO et la FIFA se questionne, que Sport accord s’interroge, que les grands financeurs du sport sont dubitatifs, la France a déjà inscrit des projets éducatifs en marge des grandes compétitions internationales : En plus de l'Euro Scolaire 2016, le championnat du monde scolaire de hand ball à Rouen en 2016 prend tout son sens un an avant le Mondial 2017 en France. Mais cela ne pourrait être qu’une étape au moment où l’idée d’une candidature de Paris pour les JO 2024 refleurit. La logique de prôner une réflexion autour de ce projet avec en cœur de cible la jeunesse coule sous le bon sens. L’accueil des Gymnasiades 2020 ou 2024, sorte de Jeux Olympiques scolaires y trouverait alors tout son sens.

La France, si souvent décriée pour son incapacité à placer des hommes d’importance aux têtes de grandes fédérations, a sans doute trouvé en Laurent Petrynka un président de qualité. L’ISF va prendre l’accent français, cela vaut bien un petit cocorico !