Top 10 France 2013 : Teddy Riner (judo) à la 5e place

Parce qu'il est devenu le premier judoka à conquérir six titres mondiaux, toutes catégories confondues. Consacré devant les dieux londoniens de l'Olympe en 2012, le grand jovial était resté un moment sur son petit nuage, pour profiter d'un repos mérité et remettre de la fraîcheur dans son envie. Alors revenu sur les tatamis de labeur le 26 novembre 2012 à Levallois-Perret en vue du tournoi de Paris, il transforme - malgré un excédent de huit kilos - son 10 février 2013 en triomphe dans un POPB surchauffé.

Deux mois et demi plus tard, c'est avec un handicap plus gênant qu'il se présente à l'Euro, puisqu'il tire avec une pubalgie. Il traverse le championnat "sur une jambe" jusqu'à une finale dorée face au Géorgien Adam Okruashvili. L'accumulation des pénalités a fait la différence, la manière n'était pas le moteur de ses combats mais il apporte la preuve qu'il sait composer avec ses limites du moment. En cela, il fait penser à son illustre prédécesseur, David Douillet, couronné aux JO de Sydney en 2000 avec un dos désarticulé. Sur les tatamis, on dit qu'un bon judoka a toujours mal quelque part. Teddy Riner a ceci de plus qu'il a un abonnement à la victoire.

Un grand sportif ne se trompe pas non plus d'objectif. Paris c'était pour se remettre dans le circuit, Budapest tester des évolutions techniques. Deux rampes de lancement pour Rio de Janeiro, LE rendez-vous planétaire où il fallait briller. En 2007, il avait conquis son premier titre alors qu'il n'était que junior mais ce n'était qu'un clin d'œil, rien de plus. Son épaule gauche à géométrie variable l'a obligé à tronquer sa préparation mais au Brésil il brille quand même de mille feux. Dans la droite ligne des derniers Mondiaux, à Paris en 2011, le Guadeloupéen abrège les combats avec maestria. Cinq combats pour cinq ippons, quatre en mouvement et un sur une succession de pénalités. En finale, il fauche le local Rafael Silva avant de le neutraliser au sol. "Je n'avais pas de pression. Je savais ce qu'il fallait faire", lance-t-il, en conclusion. A chaque adversaire, un plan. Cela paraît tellement simple ! A sa sortie de tapis, Teddy peut lever les bras au-delà de ses 204 centimètres et brandir ses six doigts. Chacun pour un titre. Un fait sans précédent chez les garçons qui le fait entrer un peu plus dans la légende du judo et du sport français.

Certains diront "seulement cinquième"? En réalité, il n'a manqué que 16 points à Riner pour finir... à la première place. Autant dire rien du tout. Jamais notre classement hexagonal n'avait été aussi serré depuis sa création en 2004. Quatre d'entre nous ont d'ailleurs fait du grand Teddy leur numéro un de 2013 et dix votants l'ont placé sur leur podium. Quoi qu'il en soit, Riner compte aujourd'hui parmi les stars incontournables du sport hexagonal.

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. 10 février : sixième victoire en sept participations au tournoi de Paris, le plus grand du genre. En finale, il bat Sung-Minh Kim, un Sud-Coréen au judo stérile, par ippon.

. 27 avril : champion d'Europe à Budapest, en dépit d'une pubalgie. 2007, 2011 et 2013 : trois présences pour autant de sacres. Le lendemain, il renonce à disputer l'épreuve par équipes. Vice-champion d'Europe en 2010 et 2011, il devra encore attendre pour être sacré avec le collectif des Bleus à l'échelle continentale.

. 31 août : sixième titre mondial en +100kg, à Rio de Janeiro. Il immobilise le Brésilien Rafel Silva pour l'or. Il reste invaincu depuis la finale "toutes catégories" des Mondiaux 2010 à Tokyo face au Japonais Daisuke Kamikawa. Plus que cela, il devient à 24 ans le premier sextuple champion du monde.

. 7 septembre : Tokyo est désignée ville hôte des Jeux d'été de 2020. L'Antillais, qui a déjà annoncé qu'il défendrait son titre à Rio en 2016, a de quoi se laisser convaincre de poursuivre au-delà de cette échéance. Avec l'opportunité d'inscrire son nom au palmarès olympique dans LE pays du judo, 56 ans après le légendaire Anton Geesink.

. 18 septembre : il est opéré avec succès de l'épaule gauche.