Top 10 France 2014 : Martin Fourcade (Biathlon) à la 2e place

ParFrançois-Xavier Rallet

Mis à jour 30/12/2014 à 11:26 GMT+1

Double champion olympique à Sotchi, vainqueur pour la troisième fois du gros globe en Coupe du monde, Martin Fourcade doit pourtant se contenter de la deuxième place de notre Top 10 de l’année. Mais il n’y est pour rien.

Martin Fourcade, 2e du Top 10 France

Crédit: Eurosport

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Pourquoi lui ?

Absent en 2011, huitième en 2012, sixième en 2013, Martin Fourcade aurait légitimement pu s’installer au sommet de notre top 10 français cette année. Oui? Il le méritait. Il a fait tout ce qu'il fallait pour cela. Malheureusement pour lui, un extraterrestre dont nous reparlerons mercredi est passé par là et a raflé la mise. Pourtant, le Catalan aurait tout autant mérité de figurer au sommet. 2014 s’est avéré être une cuvée exceptionnelle pour le biathlète de 26 ans. C’est simple : Fourcade a tout gagné. Enfin presque, diront peut-être les sceptiques qui ont osé affirmer qu’on ne se souviendra plus de lui dans dix ans… Que lui a-t-il manqué? Rien. Peut-être une poignée de centimètres pour une troisième médaille d'or à Sotchi qui aurait fait de lui l'égal de Killy dans l'histoire du sport français avec trois titres dans une même édition des Jeux. Cela aurait, peut-être, suffi à changer la donne.

Il y a donc eu Sotchi pour commencer. Depuis Vancouver et une mass-start argentée, le grand échassier ne pensait qu’à ça. Une véritable fixation nourrie pendant quatre ans de triomphes en Coupe du monde et aux Mondiaux. Sa moisson en Russie fut à la hauteur de ses espérances. Là-bas, Fourcade, aux côtés de son pote Jean-Guillaume Béatrix, a d’abord été, on l’oublie parfois, celui qui a ouvert le compteur tricolore lors de la poursuite. Comme un symbole. Mais l’affamé pyrénéen ne s’est pas arrêté là. Il a remis ça sur l’individuel. Vingt kilomètres de bonheur et un 19/20 derrière sa carabine qui ont lui permis de succéder à Jean-Claude Killy, dernier Français, en 1968, à avoir décroché (au moins) deux titres olympiques dans une même édition. Lui s’était mis en tête d’en rapporter un troisième en France mais c’est finalement l’argent qu’il s’est vu décerner, pour quelques centimètres, lors de la mass start. Comme au Canada, quatre ans plus tôt.

A son retour, Fourcade, nouvelle rock star du sport tricolore, a changé de standing. Sollicitations obligent, il aurait pu se distraire, relâcher la pression. Il n’en a rien été. Pour la troisième année d’affilée, le glouton a empoché le classement général en mars. Un nouveau sacre auquel il a ajouté trois petits globes (sur les quatre possibles) pour compléter sa collection. Sa saison 2014 a fait basculer le champion dans une nouvelle dimension. Raphaël Poirée et ses quatre titres se savent désormais menacés. C’est la prochaine étape pour le frère de Simon. Ole Einar Bjoerndalen, autre homme de records, en compte six. Avec Fourcade, il n’y a jamais rien eu d’impossible. Espérons qu’il continue de dominer autant son sport dans les années à venir. Pour le voir, cette fois-ci, tout en haut de notre classement. Il le mériterait tant.

Martin Fourcade lors de la poursuite 12,5km de Coupe du monde à Hochfilzen, le 14 décembre 2014

Crédit: AFP

Son année en cinq dates :

10 février : Deux jours après une sixième place sur le sprint dominé par Ole Einar Bjoerndalen, Fourcade s’empare de l’or sur la poursuite. Pour la première fois de sa carrière, il devient champion olympique. Rayonnant sur le podium, il savoure son titre à côté de Jean-Guillaume Béatrix, son ami d’enfance, médaillé de bronze. C’est la première médaille en Russie pour l’équipe de France.

13 février : A Sotchi, il remet ça trois jours plus tard, cette fois sur le 20km. Quasi-parfait au tir, il déroule sur les skis. Meilleur temps en glisse, il devance l’Allemand Erik Lesser et le Russe Evgeniy Garanichev.

18 février : Départagé à la photo finish avec Emil Svendsen, Fourcade se contente de l’argent sur la mass start. Il devient par la même occasion le recordman français du nombre de médailles aux J.O. d'hiver.

16 mars : Deuxième de la poursuite de Kontiolahti, qui voit Emil Svendsen déposer les armes après le troisième tir, le Catalan décroche le gros globe pour la troisième année consécutive.

15 novembre : Débarrassé de sa mononucléose, Fourcade retrouve la compétition lors des sélections norvégiennes à Sjusjoen. Le Français se classe sixième.