Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Top 100: De la 30e à la 26e place

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 23/06/2013 à 12:51 GMT+2

1983-2013: 30 ans et 100 grands moments de sport français. A la 26e place, un France-Brésil de légende à Guadalajara lors de la Coupe du monde 1986.

Top 100 Platini France Bresil 1986 Zico Bats

Crédit: Imago

30. AMOUR, GLOIRE ET BEAUTE
C'était quoi? La révélation d'une championne et la naissance d'une star, figure marquante du sport français en ce début de XXIe siècle.
L'histoire: Le 15 août 2004, Laure Manaudou scelle son destin hors du commun. Pour le meilleur et pour le pire, la toute jeune nageuse devient un personnage central du sport français, dont le public et les médias vont s'emparer. Jamais, dans l'histoire du sport hexagonal, une femme n'avait à ce point connu un tel statut de star. Pas même Marie-Jo Pérec avant elle. Manaudou n'a alors que 17 ans. Si elle suscite un tel intérêt, un tel engouement, c'est pour deux raisons: parce qu'elle possède tous les atouts d'une véritable star mais aussi, évidemment, parce qu'elle est une championne hors du commun. Si elle n'avait été que l'un, ou l'autre, jamais Manaudou ne serait devenue le phénomène qu'elle a été. Laure, c'est amour, gloire et beauté. 
Avant cette Assomption 2004, le très grand public ignore encore qui est Laure Manaudou. Ceux qui suivent de plus près l'actu du sport et plus encore celle de la natation savent que les Jeux Olympiques d'Athènes doivent marquer l'éclosion de ce phénomène. Quelques mois plus tôt, lors des Championnats de France à Dunkerque, l'élève de Philippe Lucas a décroché quatre titres. En Grèce, du haut de ses 17 printemps, Laure fait figure de favorite du 400m nage libre. On imagine la pression difficile à supporter pour une jeune fille de cet âge. Mais la nageuse de Melun n'est pas une jeune fille comme les autres. Bonnet blanc, ligne d'eau numéro 4, elle éclabousse le bassin athénien de toute sa classe. Victoire nette et sans bavure. Championne olympique à 17 ans. La première médaille d'or pour la natation française depuis 1952 et celle de Jean Boiteux. Lors de ces Jeux, Laure obtient également l'argent sur 800m et le bronze sur 100m dos. Trios médailles, une de chaque métal. Ce seront aussi ses derniers titres olympiques.
Quelle portée? Immense. C'est d'abord une révolution sportive. Dans toute son histoire, la natation française n'avait remporté qu'un seul titre olympique de 1896 à 2000, celui de Jean Boiteux à Helsinki. Sur 400m, déjà. Depuis Helsinki, la France n'avait obtenu que 10 médailles en douze Olympiades et aucune en or, donc. C'est dire si le sacre de Manaudou a fait l'effet d'une petite révolution. Son titre a définitivement boosté une équipe de France qui commençait à émerger depuis quelques années mais qui ne possédait pas encore la culture de la gagne. Manaudou a fait office de déclic. Après elle, tout a changé: A Pékin et Londres, la natation tricolore a récolté cinq médailles d'or. Athènes restera aussi comme le théâtre de l'explosion d'un couple star, composé par Laure Manaudou et Philippe Lucas, son entraineur plus médiatique encore qu'elle.
____________________________________________________
29. POIREE A SON APOGEE
C'était quoi? La razzia gloutonesque d'un champion d'exception pas toujours reconnu à sa juste et immense valeur.
L'histoire: Il y aura toujours des grincheux pour vous dire que ce qu'a accompli Raphaël Poirée à Oberhof, en 2004, lors des Championnats du monde, il aurait mieux valu le produire deux ans plus tôt, aux Jeux Olympiques de Salt Lake City, là où Ole Einar Bjorndalen avait décroché quatre titres. Ils auront évidemment raison. Mais Poirée n'a pas besoin d'eux pour le savoir. Si tel avait été le cas, il aurait figuré dans les cinq premiers de ce classement. Reste qu'il existe un tropisme injuste de l'Olympe. Oui, les Jeux sont le point culminant. Mais ils ne sont pas toute la montagne à eux seuls. La razzia de Raphaël Poirée en Allemagne était exceptionnelle, elle aussi. Sur les quatre courses individuelles, l'Isérois s'impose trois fois, dans le sprint, le 20 kilomètres et la Mass start. Seule la poursuite lui échappe, mais il y décroche tout de même la médaille d'argent. Enfin, dans le relais, il ramène le bronze avec ses potes de l'équipe de France. Faites le compte: cinq médailles en cinq courses, trois en or, une en argent, une en bronze. Poirée est le maitre du monde. Il devient à cette occasion le biathlète le plus titré de l'histoire des Championnats du monde. Une édition 2004 d'autant plus spéciale pour lui que, chez les dames, sa compagne, Livgret, enchaine les titres elle aussi. Madame et monsieur cumulent ainsi neuf médailles dont sept en or sur dix épreuves. Peuvent mieux faire, mais bien quand même.
Quelle portée? Soyons clairs. Pour un sport comme le biathlon, rien ne remplace un titre olympique. Médiatiquement, mais surtout historiquement, c'est 100 fois plus payant que tous les globes de cristal et les médailles mondiales de la terre. Raphaël Poirée n'a jamais réussi à décrocher la timbale olympique. Il n'ne reste pas moins un des plus grands champions français de ces 20 ou 30 dernières années. Vincent Jay a été champion olympique à Vancouver. C'est un bonheur inestimable, une réussite exemplaire, mais sa carrière n'arrive pas à mi-hauteur de la cheville de Poirée. Il ne faut donc pas tout confondre. L'absence d'or olympique restera une fêlure dans la carrière de "Raph", mais ce qu'il a accompli tout au long de ses douze années de carrière et tout particulièrement lors de ces Mondiaux 2004 l'ont consacré comme un des géants de son sport et du sport français.
____________________________________________________
28. 1991, LA BAYLE HISTOIRE
C'était quoi ? A l'échelle du Supercross et du Motocross US, le débarquement d'un extraterrestre. En d'autres termes, l'arrivée du premier étranger dans un Championnat hyper select, jusqu'alors peuplé exclusivement d'Américains. Une révolution technique toute en style et en classe incarnée par un seul homme, aussi. Là où il aurait fallu trois vies pour l'accomplir, un génie l'a fait. La même année.
L'histoire : En 1989, Jean-Michel Bayle obtient enfin sa licence américaine. En clair, il a fait le tour de la question ; surtout de ses petits camarades de jeu en Championnat de monde de MX 125. Il s’apprête aussi à croquer ses confrères du MX 250 cette année-là mais sans prétention aucune de sa part, les States et ses stars hyper médiatisées sont plus sûrement le défi ultime. En fait, il ne rêve que d'une chose depuis l'âge de 15 ans : vivre sur deux roues, des heures, des jours durant par-dessus les bosses, sur des terrains vagues sans cesse réinventés. Parce qu’il a la passion du sport et les gênes de la victoire. Au Nouveau monde, le terrain d'entraînement s'appelle Semi-Valley, une immensité d'American Honda. Mais pour déboulonner les Ricky Johnson, Jeff Stanton et autres Damon Bradshaw, il en faut bien plus. Et puis, il y a les whoops, cordons de bosses de hauteurs égales (environ un mètre) et espacées régulièrement, qui sont l'ADN du SX. Début 1989, "le Kid de Manosque" commence donc à se frotter aux cracks, et saisir l'ampleur de la tâche. Il s'y attaque avec méthode, en repositionnant, avec son mentor Roger De Coster, le moteur dans le cadre de sa Honda officielle. Le but ? Maîtriser la détente de la suspension pour armer la puissance maxi le plus souvent possible.
Pourtant, cela ne suffit pas car il aimerait ne plus subir mais au contraire se servir d'une crête pour se propulser vers la suivante. En d'autres termes, ne plus prendre ces difficultés par paquets de deux ou trois mais les enfiler. Les dribbler. Il dissèque sur K7 les façons adverses et se doute qu'il faut inventer. Mais quoi ? Il finit par le découvrir en tests… Fini la deuxième vitesse, ça passe comme ça le démangeait : à fond de quatre ! Là, il parait effacer les bosses, voler par-dessus. Dans une belle harmonie, le terrain, la machine et l'homme sont synchrones. Mais cette prouesse technico-stylistique ne serait rien sans une phénoménale condition physique. En 1990, il a passé son temps à peaufiner tout ça, et a échoué de très peu (2e), balancé par un coéquipier jaloux et viré illico. Mais 1991 défile comme une épopée romanesque. Le Supercross est le morceau de choix, étalé de janvier à août. Son principal rival - Stanton - est dans son camp et louche sans arrêt sur ses réglages. Roger de Coster veille mais le public US est sacrément chauvin ; les organisateurs lissent aussi les obstacles que l'as au numéro huit est le seul à gober. Pire : le peloton se ligue. Sur son passage, les retardataires se transforment en résistants zélés. Mais "Jean-Mi" ne s’énerve pas. A San Diego, il écoeure Stanton, à Phoenix il chute mais gagne… sans embrayage. Entamé moralement, Stanton fait la chute de trop et laisse le Frenchie dans son monde. A Oklahoma City, le 8 juin, il conquiert le Graal, cette fameuse plaque numéro un portée pendant la saison par Stanton, et que le mécano de son coéquipier a fichu de rage à la poubelle. Il ne faut pas s’y tromper : tout ça est un tremblement de terre et fouette la fierté US. La citadelle était imprenable, les Américains sont bluffés, stupéfaits. Certains prennent tout ça mal, inutilement : JMB est venu pour faire de la moto. Rien d’autre.
Mais l'exploit stratosphérique ne s'arrête pas là puisque le SX pas encore terminé, JMB a attaqué le MX 250 depuis un mois... Obsédé par la blessure, il a tenu ses deux fers au feu sans se brûler, en fonction des circonstances et des terrains. Le 28 juillet, à Troy, il fait tomber une deuxième plaque dans son escarcelle. Se reposer ? Sûrement pas. Il est en mission. Il n'a que quinze jours pour préparer le MX500, dernier volet de son triptyque de stakhanoviste. En outdoor, il avoue faire le job sans réel engouement mais il termine consciencieusement le travail le 13 octobre en écartant non pas Jeff Stanton mais Jeff Ward (Kawasaki).
Quelle portée ? JMB a fait plus que réaliser un triplé inédit - SX, MX 250 et MX 500 - assorti d'un record de victoires (huit, par Ricky Johnson et Mike Bell) en une saison de SX : il a perfectionné une technique de franchissements toujours en vigueur aujourd'hui. En 2000, l'American Motorcyclist Association a reconnu sa contribution à la discipline en l'accueillant dans son Motorcycle Hall of Fame. Bien plus qu'un champion : un pionnier, un conquérant.
____________________________________________________
picture

1991 Honda Bayle

Crédit: From Official Website

27. LES BRONZES, PAR QUI TOUT A COMMENCE
C'était quoi? En plein été, l'émergence sportive et médiatique d'un sport propulsé sur le devant de la scène à travers le destin commun d'un groupe de joueurs et d'hommes pas tout à fait comme les autres.
L'histoire: En vingt ans, le handball français est passé de la cave au septième ciel. Une progression fulgurante qui a transformé une nation anodine en référence absolue. le fruit du talent de deux (presque trois) générations successives, mais aussi de sélectionneurs à la fois charismatique,s ambitieux et d'une rare compétence. Les Experts ont poussé leur suprématie à un niveau jamais atteint. Mais les triomphes d'aujourd'hui prennent leurs sources dans l'aventure extraordinaire d'une bande de fêlés qu'on allait bientôt nommer les Barjots. Mais avant de devenir ces doux, durs et dingues champions du monde en 1995, ils furent d'abord "Les Bronzés". Ceux de Barcelone. Bronzés, comme la médaille autour de leur cou lors de ces Jeux Olympiques de 1992. Mais avant d'évoquer cette campagne fondatrice, petit retour en arrière. 1985. L'équipe de France est reléguée en Mondial C, le troisième étage du niveau mondial, ce qui situe alors les Bleus aux alentours de la 35-40e place. En sept années, ils vont donc connaitre une ascension réellement exceptionnelle. C'est à ce moment que Daniel Costantini prend ses fonctions de sélectionneur. Il refonde de A à Z son groupe, change les méthodes de préparation, fixe des objectifs. Le travail commence à payer lorsque la France revient dans l'élite en 1990. L'avenir olympique de cette équipe se forge un matin, du côté de Prague, lors des Championnats du monde 1990. La troupe de Costantini joue sa place aux J.O. lors d'un match de classement contre l'Islande. Elle s'impose 29-23. A eux Barcelone.
C'est donc là que la légende du handball tricolore va s'écrire pour la première fois. Personne n'attend les Bleus. Ils n'ont alors ni surnoms ni reconnaissance. Pourtant, le talent est là et ne demande qu'à éclore. Jackson Richardson, 23 ans, en est la figure de proue. Il y a aussi Philippe Gardent, Frédéric Volle, Laurent Munier, Thierry Perreux, Alain Portes, Eric Quintin, Pascal Mahé ou Denis Lathoud, pour ne citer qu'eux. L'équipe est complète. Elle manque simplement un peu d'expérience. Mais la prendre de haut serait une bourde colossale. Sûre d'elle devant son public, l'Espagne va commettre cette erreur. Pour son premier match, l'équipe de France frappe donc un grand coup face au pays hôte. Des victoires contre l'Allemagne, l'Égypte et la Roumanie confirment l'émergence des Bleus, qui passent même tout près de l'exploit contre la C.E.I. Qualifiés pour les demi-finales, les Français débarquent teints en blond ou le crâne rasé. Ils font sensation et malgré leur défaite, parviennent ensuite à conquérir le bronze en battant l'Islande. Le public français découvre un groupe plein de talents avec, ce qui ne gâte rien, un énorme capital sympathie et un charisme bon enfant. La France vient de s'amouracher de son équipe de handball. La lune de miel ne s'est jamais démentie depuis.
Quelle portée? Immense. Sans les Bronzés, pas de Barjots, pas de Costauds, pas d'Experts. Pas de stars du handball. C'est cette folle aventure barcelonaise qui a rendu possible ce qui est arrivé par la suite. Les deux décennies dorées du hand français prennent naissance ici, grâce à quelques potes dont le talent n'avait d'égal que la folie.
____________________________________________________
picture

Top 100 JO Barcelone Handball France Bronzes

Crédit: AFP

LA SAMBA BLEUE, LA SAMBA LA PLUS BELLE
C'était quoi? Une ambiance magique. Un carré magique. Une équipe mythique. Un scenario incroyable. Et en plus, ça se termine bien.
L'histoire: Guadalaraja 1986, c'est Séville 82 les larmes en moins. C'est le football dans toute sa splendeur. Bien sûr, Français et Brésiliens ont vécu ce match de façon toute particulière mais objectivement, il n'est pas nécessaire d'appartenir à un de ces deux pays pour le déguster et le savourer. C'est une merveille de match, à la fois pour sa qualité technique, son environnement festif, ses rebondissements, et son dénouement dramatique aux tirs au but. C'est à la fois le prolongement et l'antithèse de Séville 82. Prolongement, parce qu'on y retrouve la même intensité, le même suspense. Antithèse, parce que gagner ou perdre un tel match, ce n'est évidemment pas la même chose. Mais ce n'est pas la seule raison. La Seleçao était admirée. Cette Seleçao là, tout particulièrement. Tout le monde l'aimait. On ne peut pas dire qu'il en allait de même pour la R.F.A. de Hrubesch et Schumacher. A choisir, les Français auraient préféré battre les Allemands et perdre contre les Brésiliens. Mais on ne choisit pas.
Dernier contraste, autant les Bleus méritaient 100 fois de sortir vainqueurs du combat de Séville, autant la défaite du Brésil à Guadalajara sonne comme une injustice. Globalement dominateur, il tombe sur un Joël Bats en état de grâce. Après l'ouverture du score carioca au quart d'heure de jeu, le gardien du PSG repousse tout, y compris un penalty de Zico en seconde période. Et quand il est battu, son poteau ou sa barre vient le suppléer. Les Bleus vont surtout s'accrocher, même s'ils ont leurs chances, eux aussi.  De ce match, il reste une foule d'images. Du but de Careca au terme d'une séquence collective absolument géniale au tir au but libérateur de Luis Fernandez en passant par les penalties ratés de Zico, Socrates et Platini, trois légendes du jeu, trois artistes. Sans oublier l'accrochage Bellone-Carlos en prolongation et le tir au but du même Bellone qui rentre avec la complicité du même Carlos alors qu'il avait trouvé le poteau. Puis ces couleurs, dans le Jalisco. Et la fête, en caleçons à fleurs, dans le vestiaire, pour célébrer conjointement une des plus belles victoires de l'histoire de l'équipe de France et les 31 ans de Platini. Platini, auteur, ce jour-là, de son 41e et dernier but avec les Bleus…
Quelle portée? Depuis Guadalajara, la France a battu deux autres fois le Brésil en Coupe du monde. C'est donc devenu une sorte de spécialité tricolore. Mais en 1986, c'était une première, donc un évènement majeur. C'est aussi, surtout, le dernier moment de gloire et de joie d'une fabuleuse génération. Quatre jours plus tard, la bande à Platoche était battue par l'Allemagne en demi-finales et la sélection nationale allait rentrer dans un tunnel bien sombre pendant plusieurs années. Les plus grands bonheurs sont éphémères. Les regrets, eux, sont éternels. Mais pour le Brésil, il y avait aussi un parfum de fin d'époque. Adieu Tele Santana, Socrates, Zico et Cie. Ce France-Brésil, c'est donc la fin de deux immenses équipes.
____________________________________________________
picture

Top 100 Platini France Bresil 1986

Crédit: Imago

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité