Al-Attiyah pressant

Tout est en place pour que le scenario de 2010 se répète. Dimanche, le Qatarien Nasser Al-Attiyah (Volkswagen) a confirmé son intention de contester jusqu'au bout le leadership de son coéquipier Carlos Sainz alors que le Dakar 2011 a basculé dans sa seconde moitié. A l'issue des 272 kilomètres du parcours chronométré rétréci de l'étape 7, disputée entre Arica et Antofagasta, au Chili, le Qatarien l'a emporté en reprenant 1 min 20 sec à l'Espagnol, revenant du coup à 1 min 22 sec de lui au classement général. Le Sud-Africain Giniel de Villiers, lauréat 2009, a complété le podium du jour en terminant à 2 min 56 sec, mais le Français Stéphane Peterhansel (BMW) reste le troisième homme au cumul depuis le départ, à 21 min 11 sec du champion du Dakar en titre.

"Réduire un peu l'écart chaque jour est exactement ce dont nous avons besoin", a noté Al-Attiyah, victorieux de sa seconde étape sur cette troisième édition courue en Amérique du Sud, et sa 10e en tout. "Aujourd'hui, nous avions l'avantage de pouvoir suivre Carlos Sainz. Nous en avons bénéficié jusqu'au moment où nous l'avons rattrapé. Après ça, nous avons été scotchés dans un nuage de poussière. Une longue étape nous attend lundi, nous verrons bien. Quoiqu'il arrive, nous essaierons de réduire encore plus l'écart", a-t-il conclu.

"Ce ne fut pas facile d'ouvrir la piste car la navigation était très contraignante", a relevé Sainz. "Mon co-pilote Lucas [Cruz] a fait un boulot fantastique car nous aurions pu aisément perdre plus de deux minutes. Cela n'a pas été le cas, c'est pourquoi je suis plus que content. Et puis, Nasser Al-Attiyah ouvrira l'étape lundi et nous pourrons le marquer."

Stéphane Peterhansel (BMW), enfermé dans le sillage des VW, a dressé un bilan sans concession de sa laborieuse journée, et dit son pessimisme quant à la suite. "Dès le début, une Volkswagen a dû avoir un problème parce qu'on s'est retrouvé dans sa poussière", a souligné le pilote de la firme à l'Hélice. "C'était assez pénible de rouler à 20 à l'heure à cause de la poussière parce qu'il n'y avait pas du tout de vent. On les a laissé partir et au bout de 15 kilomètres on a crevé. Parfait pour ne pas nous mettre en confiance pour la suite. Je n'ai pas la bonne vitesse pour rouler dans ces conditions de fesh fesh rocailleux. Les minutes s'additionnent et ça commence à faire gros. C'est de ma faute. Je roule trop vite dans ces conditions là. Je n'ai pas le bon rythme. De toute façon, podium, 2, 3, 4, 5 ou 8, c'est équivalent. La seule chose qui nous intéresse au départ, c'est la victoire. Là, c'est en train de nous échapper, c'est sûr."

En Motos, le local Francisco Lopez a pour la première fois de l'année mis son Aprilia en haut de la hiérarchie, restant ainsi une menace pour les frères d'arme de KTM, le Français Despres et l'Espagnol Marc Coma, leader de la compétition. "Chaleco" semble montrer de nouvelles capacités en navigation, son point faible jusque là. Victorieux pour la 5e fois sur un Dakar, le Chilien a battu Despres de 2 min 21 sec et Coma de 3 min 45 sec. Au général, Coma garde un matelas de 7 min 24 sec sur Despres et 18 min 27 sec sur Lopez.

"Ce n'était pas facile", a insisté Lopez. "Il y avait beaucoup de poussière au début. Je suis allé un peu plus vite ensuite mais j'ai perdu le pot d'échappement à peu près au milieu de la spéciale. Et j'avais peur ensuite que le moteur casse. Heureusement que c'était la spéciale la plus courte depuis le début, car sinon le moteur aurait beaucoup souffert. J'ai gagné, ce qui est important. J'ai passé une bonne journée. Tout va bien. Je souffrais la semaine dernière d'un refroidissement, mais là ça va. Je me sens en pleine forme. Je sens que je pilote bien."

"Ça a été une des plus belles journées type rallye raid-enduro que j'ai vécu dans ma vie", a commenté Despres. "Merci à David Castera (ndlr : le traceur du Dakar) de m'avoir donné autant de plaisir. C'était non seulement beau mais en plus super sympa à rouler. Donc une bonne journée, même au niveau sportif. On se demandait ce matin si avec 272 km, on allait être rassasié, et bien la réponse est oui."