Worley, la patronne

Lauréate de trois géants de Coupe du monde (Aspen, St-Moritz et Semmering), deuxième du classement de la spécialité, et médaillée de bronze à Garmisch-Partenkirchen, Tessa Worley a vécu le plus bel hiver de sa jeune carrière. Fer de lance de l'équipe féminine, à seulement 21 ans, la Française a passé un cap et n'est pas passée loin de s'offrir le petit globe. A l'instar de Cyprien Richard chez les messieurs, la skieuse du Grand-Bornand n'a pas pu défendre ses chances jusqu'au bout. La faute à une météo capricieuse à Lenzerheide et à un règlement qu'il faudrait peut-être revoir.

Nastasia Noens fait également partie des satisfactions chez les Bleues. A Flachau, la Niçoise s'est offert un premier podium en Coupe du monde, le 4e et dernier pour l'équipe de France féminine en 2010-2011. Blessée au ligament croisé antérieur du genou gauche à Spindleruv Mlyn en mars, la technicienne, 8e slalomeuse de l'hiver et 9e des Mondiaux, a tout de même pris part aux finales. Pour y signer, malgré un genou bringuebalant, un 7e top 10 (9e) en 2010-2011. Contrairement à ce qu'elle avait envisagé, la Sudiste ne se fera pas opérer. Quatrième des géants d'Arber-Zwiesel et de St-Moritz, la Tignarde Anémone Marmottan, déterminante lors de la finale du "team event" des Mondiaux, a montré de très belles choses avant d'être victime d'une double fracture tibia-péroné à Zakopane le 1er mars.

Le reste de l'équipe technique n'a pas connu la même réussite. Anne-Sophie Barthet (9e du slalom de Flachau) et Taïna Barioz (6e du géant de St-Moritz et 10e des Mondiaux) sont capables de faire beaucoup mieux. Qualifiée pour les finales depuis trois saisons, Marion Bertrand (aucun top 10 et 28e en géant) a raté celles de Lenzerheide, tout comme Garmisch-Partenkirchen, et n'a connu qu'une petite embellie à Spindleruv Mlyn (13e). Désormais à la tête de sa cellule privée, Sandrine Aubert a elle connu l'enfer : aucune victoire, des Mondiaux ratés (25e), un seul top 10 (8e à Flachau) et une piteuse 21e place au classement de la spécialité. A oublier...

C'est le gros point noir de cet hiver. En manque évident de confiance et en raison d'une préparation physique "insuffisante", les filles du groupe vitesse ont passé l'hiver comme des âmes en peine. Aucun succès, pas plus de podium et seulement cinq tops 10 en cinq mois. A bientôt 33 ans, Ingrid Jacquemod (14e descendeuse) a connu beaucoup plus de bas (17e du Super-G et 18e de la descente des Mondiaux) que de hauts (5e des descentes de Tarvisio et Val d'Isère). Même constat pour Marie Marchand-Arvier qui n'aura montré le bout de son nez qu'à Cortina (7e, son seul top 10 en 17 courses), Marion Rolland (7e à Lake Louise et Are) ou encore Aurélie Revillet (11e à Cortina). Ce piètre résultat d'ensemble a eu une première conséquence : Laurent Chrétien, le responsable de la vitesse féminine depuis cinq ans se savait sur un siège éjectable. Il ne sera pas à la tête des Bleues la saison prochaine.

La jeune Margot Bailet (20 ans), qui ne comptait que six départs en Coupe du monde avant cet hiver, a su faire parler d'elle à Garmisch-Partenkirchen (25e du Super-G et 14e du Super-Combiné). Marine Gauthier (25e de la descente de Cortina), Marion Pellissier (11e du Super-Combiné d'Are), Adeline Baud (18 ans), qui a découvert le haut niveau cette saison, et Laurie Mougel, devront poursuivre leur apprentissage en 2011-2012.