Ce Cuche est magistral

Didier Cuche est enfin récompensé. A 35 ans, le Suisse, double vainqueur des globes de descente en 2007 et 2008, n'avait jamais triomphé dans un grand championnat, qu'il soit mondial ou olympique. A Val d'Isère, Cuche a décroché sa première médaille d'or planétaire sur le Super-G. Vice-champion olympique de la discipline en 1998 à Nagano, il est éliminé quatre ans plus tard aux Jeux de Salt Lake City alors qu'il est nettement en tête après le deuxième chronométrage intermédiaire. La saison dernière, le globe du Super-G lui a même échappé lors de la dernière course de Coupe du monde. Ce mercredi, le Suisse ne s'est pas laissé impressionner par le tracé très technique de la Face de Bellevarde, qui avait des allures de slalom géant sur certaines portions, tant la déclivité de la Face de Bellevarde a fait des victimes.

Bode Miller le premier. Terminant la course en 12e position, l'Américain s'est montré très mécontent à l'arrivée, à la limite du fair-play : "Je ne suis pas très content. C'était dur pour moi. C'est plus tactique qu'en Coupe du monde. Pour moi, ce n'est pas l'esprit du ski une telle piste". Benjamin Raich, à l'aise sur cette piste technique, a bien pris la tête après son passage, avant de se faire doubler par l'Italien Christof Innerhofer. Pourtant, ces deux skieurs ne termineront pas sur le podium : Aksel Lund Svindal, puis Peter Fill s'immiscant aux deux premières places. Pour une seconde de retard, l'Italien décroche sa première distinction mondiale avec une médaille en argent en devançant pour 3 centièmes Aksel Lund Svindal.

Sur la 3e marche du podium, le Norvégien décroche sa 4e médaille en championnats du monde. Déjà double champion du monde en titre de descente et géant et vice-champion du combiné en 2005, Svindal prend sa première médaille de bronze. Tenant du titre, Patrick Staudacher a été beaucoup trop respectueux sur la Face. L'Italien a terminé au 17e rang (à 2"61), juste derrière l'Autrichien Hermann Maier (à 2"88), très en dessous de son niveau affiché en début de saison à Lake Louise en Super-G. La vitesse transalpine se porte bien puisque, outre Fill, Innerhofer et Staudacher, deux autres skieurs italiens se sont classés dans le top 20 : Werner Heel (14e à 2"46) et Stefan Thanei (15e à 2"47).

La médaille d'argent glanée par Marie Marchand-Arvier mardi lors du Super-G dames devait décomplexer l'équipe de France, lui donner des ailes dans les épreuves à venir. Et motiver, en particulier, les Tricolores en lice ce mercredi sur la Face de Bellevarde. Ce ne fut pas tout à fait le cas. Seul Gauthier de Tessières a réussi à tirer son épingle du jeu. Celui qui s'était classé 3e du géant de Val d'Isère fin décembre, à la surprise générale, a terminé au 11e rang, à 2 sec. 62 de Cuche. Tout de même. Il serait malhonnête de dire que tout le reste a été mauvais dans le clan bleu-blanc-rouge.

Dernier Français à être monté sur un podium de Coupe du monde dans la spécialité (2e à Garmisch en février 2004), Pierre-Emmanuel Dalcin a montré quelques signes encourageants en vue de la descente de samedi. Conquérant et actif sur ses lignes, le skieur de Val Cenis a signé un haut de tracé convaincant. Mais une nouvelle fois, son ski a été pollué par d'incessantes fautes d'intérieur dans la partie médiane. Manquant de vitesse sur le bas de la Face, le Français a dû se contenter du 22e rang (à 3"43), juste derrière son compatriote Adrien Théaux (à 3"36). Le quatrième et dernier Tricolore en lice, le local David Poisson, n'a jamais été dans le coup (34e à 6"51). "Je sens, que, nous les Français, nous sommes sur la bonne voie. Je pense qu'il fallait des talents de technicien pour bien faire mais surtout il fallait un gros coeur, car cette piste n'est pas comme les autres, elle est un peu mystérieuse, on ne sait jamais trop comment la prendre" , a avoué Tessières. Didier Cuche avait la formule ce mercredi.