Razzoli ravit la vedette

Toute ressemblance avec un autre skieur existant ou ayant existé peut être parfois voulue. Demandez à Giuliano Razzoli... Contre toute attente, l'Italien est devenu champion olympique de slalom, samedi à Whistler, sous les yeux de son mentor Alberto Tomba, qui avait gagné l'or de la discipline en 1988 à Calgary. L'Italien, qui avait pris une bonne option en dominant la première manche, disputée sous un mélange de neige et de pluie, a finalement su résister à la pression en devançant sur le podium le Croate Ivica Kostelic et le Suédois Andre Myhrer. Avec un final aussi étonnant que la première manche, il remporte sa 2e victoire en carrière, après une première en Coupe du monde déjà en slalom à Zagreb début février... Bien malin celui qui l'avait vu venir.

En tête avant le passage de l'Italien, Kostelic a touché l'or olympique du bout des doigts... avant de se faire doubler par Razzoli et décrocher sa 2e médaille d'argent des JO, après celui du combiné à Turin en 2006. "J'aime vraiment skier dans ces conditions. C'est le printemps maintenant, mais nous nous entraînons toujours dans ce type de temps. D'une manière réaliste, ce résultat signifie que j'avais deux chances de médailles, en super-combiné et en slalom, et que je les ai saisies". Pour Andre Myhrer, c'est en revanche une première médaille olympique, lui qui avait échoué au pied du podium il y a 4 ans dans cette discipline. "Je suis vraiment heureux de cette médaille, a déclaré le Suédois à l'issue de la course. C'était un objectif énorme pour moi, ma vie entière pour accrocher une médaille olympique, et c'est une sensation incroyable d'en avoir une".

Dès la première manche, plusieurs prétendants s'étaient déjà mis hors jeu: le champion du monde Manfred Pranger est tombé dos à terre à mi-course, l'Américain Ted Ligety a manqué une porte, tout comme son compatriote Bode Miller, triple médaillé de ces Jeux, éliminé à quelques portes après le départ. L'Autrichien Reinfried Herbst, vice-champion olympique 2006, était bien arrivé en bas, mais avait déjà hypothéqué ses chances avec près d'une seconde et demie de retard. Au triplé, Benjamin Raich, Reinfried Herbst et Rainer Schönfelder des Jeux de Turin succède donc un zéro pointé autrichien. C'est la première fois dans l'histoire des Jeux que l'équipe masculine autrichienne de ski alpin n'arrive pas à placer un de ses représentants sur un podium. Herbst, le vainqueur de quatre épreuves de Coupe du monde, pourra se consoler en partant à la chasse du petit globe de cristal de la spécialité à Garmisch-Partenkirchen. Un globe que convoite aussi Julien Lizeroux, qui aimerait succéder à Jean-Baptiste Grange dans le rôle de meilleur slalomeur de la saison.

Giuliano Razzoli a sauvé l'honneur de l'équipe italienne de ski alpin en enlevant l'or du slalom samedi aux jeux Olympiques, ce que n'a pas réussi à faire le Français Julien Lizeroux, qui a échoué à la 9e place, son plus mauvais résultat de l'hiver. Pas plus que Sandrine Aubert, 5e vendredi du slalom dames, le Savoyard, qui était l'autre principale chance de podium, n'a pu sauver l'honneur du ski alpin français, qui quitte Whistler sans aucune médaille, comme à Lillehammer en 1994. "Je suis déçu forcément, pas abattu, loin de là. Je crois qu'il y a des moments pires dans la vie", a déclaré le vice-champion du monde, dont la carrière a été perturbée par de grosses blessures. "J'ai tout donné, je n'ai aucun regret, même si je suis un peu frustré.Je crois qu'on a une belle et jeune équipe, mais nous n'avons pas su répondre présent. Nous sommes sur une pente ascendante depuis trois saisons, il ne faut pas tout remettre en cause sur quinze jours"...