Var: une erreur humaine?

L'enquête a débuté pour essayer de comprendre le drame, survenu samedi à 16h10 aux abords du village de Plan-de-la-Tour, lors du rallye régional des Maures, dans le Var. Au lieu de tourner à droite, la voiture n°63, un véhicule neuf et piloté par un binôme expérimenté, est allé pratiquement tout droit, heurtant la foule derrière les rubans de sécurité. Des spectateurs ont été projetés à plusieurs mètres dans un champ de vignes.

Un homme de 20 ans et un commissaire de course de 50 ans ont été tués. Dix-neuf personnes ont été blessées, admises dans sept hôpitaux de la région. Trois restaient en "urgence absolue" dimanche, les deux autres recensées samedi dans le même état ayant vu leur condition s'améliorer depuis. Pour ces trois victimes, "les médecins gardent une réserve sur l'évolution de leur état", selon le Samu 83. Quinze blessés, dont un garçon de 9 ans, étaient encore dimanche dans un état stationnaire, en "urgence relative". Il s'agit surtout de fractures ouvertes de membres inférieurs.

"On essaie de comprendre: est-ce une défaillance mécanique, une défaillance du pilote, ou du copilote?", a expliqué la procureure de Draguignan Danielle Drouy-Ayral. "C'est un dossier de fond et de longue haleine qui nous attend, avec énormément d'investigations", a-t-elle prévenu. Hospitalisés samedi après la sortie de route de leur véhicule, le pilote et le copilote de la Golf orange, le premier en état de choc, le second blessé au thorax, ont été entendus, dimanche, par les gendarmes de Gassin-Saint-Tropez, sous le régime de la garde à vue.

Les deux hommes d'une quarantaine d'années sont reconnus comme des pilotes expérimentés. Des prélèvements pour bilan de toxicologie et d'alcoolémie ont été réalisés. Leurs résultats n'étaient pas connus dans l'immédiat. La piste d'une erreur humaine, par exemple erreur de lecture du road-book par le copilote, semble privilégiée. L'organisation du rallye sera également passée au crible: dossier, placement des panneaux et balises, organisation des repérages...

Une autre piste est celle de "la défaillance technique", a encore dit la procureure. "Nous allons saisir des experts incontestables pour des analyses poussées, notamment sur les métaux, pour savoir s'il y a eu des ruptures (avant le choc), ou si l'état de la voiture fait suite au choc". La voiture, dont l'avant a été défoncé, sera examinée lundi. L'enquête, confiée aux gendarmes de Saint-Tropez et de Sainte-Maxime, compte aussi s'appuyer sur les vidéos et photos des spectateurs.