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"L'athlète" à l'infirmerie

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ParEurosport

Publié 12/06/2009 à 16:00 GMT+2

Gaël Monfils a beau être l'athlète le plus complet du circuit, dixit Andy Murray et Andy Roddick, ses saisons sont hachées par les blessures. Après une chute sur le poignet au Queen's, le Français a renoncé à son 2e tour mercredi en prévision de Wimbledon...Où il avait déclaré forfait l'an passé.

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Crédit: Eurosport

Gaël Monfils n'échappe pas à la loi quasi immuable de la fragilité française (nous en avons parlé il y a quelques temps dans le papier Monfils et les blessures françaises). Le quart de finaliste de Roland-Garros 2009 doit composer avec un potentiel physique hors-norme et des blessures à répétition. Cette semaine au Queen's, après une chute sur le poignet, il a été contraint d'abandonner pour ne pas hypothéquer sa participation à Wimbledon. Un tournoi auquel il avait déjà déclaré forfait l'an passé et auquel il a avait pris part en étant diminué en 2006. Est-ce une fatalité de voir la carrière de Monfils ainsi hachée ?
. Un physique qui en impose. Gaël Monfils, c'est 1.93 m d'élastique et 80 kg de muscles et de charpente. Sur le circuit, le constat est unanime : Monfils est un des athlètes les plus impressionnants de l'histoire du jeu. Andy Murray avant Roland-Garros, et Andy Roddick juste après sa défaite face au Français, l'ont encore répété dans ces mêmes termes. S'il n'est pas le plus grand ni le plus musclé, il propose le profil de l'athlète complet, le profil-type du joueur "moderne" disent certains. Puissant, endurant, possédant une capacité d'accélération de sprinter, une explosivité digne des basketteurs de NBA, il ajoute à cela une élasticité rare. A qui le comparer ? Jo-Wilfried Tsonga, son pote de l'INSEP, est encore plus explosif dans ses frappes mais il est moins mobile. Roger Federer est moins puissant mais plus fluide dans sa gestuelle. Rafael Nadal est finalement celui qui lui ressemble le plus. Le Majorquin est toutefois plus dense dans ses frappes.
. Un style unique. "Il est toujours un peu 'up and down' (avec des hauts et des bas, ndlr), tu ne sais jamais à quoi t'attendre", avait déclaré Roger Federer. "Mais il a un certain jeu qui est en place maintenant, il est plus calme qu'avant". Monfils, c'est l'incertitude faite jeu. Quand il est bien disposé, il est difficile de le déborder. Quand il veut, il peut décocher le coup droit le plus rapide de la saison. Sinon, derrière un des services les plus lourds du circuit, il hésite toujours à venir finir ses points au filet. Prendre la balle plus tôt, attendre moins la faute de l'adversaire, autant de sujets polémiques avec ses entraîneurs successifs ces dernières années.
Monfils aime bien mener sa barque, Richard Warmoes nous l'avait expliqué en fin de saison dernière. Sur le court, son engagement est total. Sa fâcheuse tendance à se repositionner en fond de court quand cela tourne mal se transforme souvent en prouesses défensives. Sa propre perception du spectacle sportif, version NBA là encore, lui font faire des acrobaties insensées. Il n'est pas devenu "Slideman" ("l'Homme-glissades", ndlr) aux Etats-Unis pour rien. Il n'a pas réussi le point le plus spectaculaire du dernier Roland-Garros (Une remise sur un plongeon à l'horizontale suivi d'un passing) par hasard. Ces gestes là ne sont pas sans conséquences pour la santé. C'est en glissant sur le poignet que le Français s'est blessé cette semaine au Queen's. Bilan: un poignet douloureux qui nécessite quelques jours d'arrêt.
. Une surenchère en termes de préparation ? Un tel organisme, ça se travaille. Gaël Monfils n'est pas passé par Las Vegas, où Gil Reyes, le préparateur mythique d'Andre Agassi veut imposer ses méthodes, il a suivi un parcours très personnel, de la formation FFT intensive, aux méthodes militaires de Roger Rasheed, en passant par l'acupuncture de Philippe Manicom. Bilan : des blessures à répétition quelle que soit la configuration. En 2006, il se blesse au dos, au Queen's déjà, se blesse au pied droit puis subit une fracture de fatigue au pied gauche avant de se tordre la cheville droite à l'automne ! On (les médias) met ça sur le compte de son dilettantisme supposé.
En 2007, il arrête sa saison en septembre pour soigner son genou (tendinite). En 2008, il manque deux mois de plus toujours à cause de son genou, mais réussit tout de même Roland-Garros. Son épaule droite lâche ensuite juste avant Wimbledon. Pendant l'intersaison 2008-2009, il décide de suivre un programme commando en Australie avec Roger Rasheed, histoire de tâter "ses limites". On se dit qu'il va tout casser à Melbourne mais c'est lui, une fois de plus qui casse en cours de route, touché au poignet droit face à Gilles Simon (huitièmes). Avant la saison sur terre, on le présente comme le joueur à suivre. Il confirme être victime de " la maladie d'Osgood-Schlatter" et doit déclarer forfait pour l'ensemble de la saison sur terre battue. Malgré tout, il réussit son Roland-Garros à grands renforts d'anti-inflammatoires et de cryothérapies. Son genou va mieux mais il se blesse au Queen's.
. A quoi s'attendre maintenant ? A la même chose. Des hauts et pas mal de bas dus à des blessures. Le jeu de Monfils se canalise progressivement, mais ce serait un crime de lui ôter cette part de folie qui l'anime sur le court. Il fait partie d'une génération soumise au tennis de façon intensive, et seuls quelques joueurs peuvent se permettre de faire des impasses (Federer, depuis deux ans, "distille" son calendrier). Quant à son rapport à la préparation physique, on peut imaginer qu'avec l'âge il connaîtra mieux son corps pour ne pas s'imposer d'excès inutiles. Roger Federer encore lui a avoué après Roland-Garros qu'il avait dû pousser son entrainement pour retrouver des sensations : " Cela passait ou cela cassait, mais il fallait que je sache". Pour Monfils, ce serait peut-être l'inverse qu'il faudrait expérimenter...
LE GENRE DE BLESSURE A EVITER
En 2006, il joue Dominik Hrbaty au premier tour, il mène 6-3, 2-2. En célébrant un point, il saute et se réceptionne mal. Conséquence : entorse de la cheville. Fin de saison ? Non, car Gaël, N.10 mondial, rejouera à Bercy malgré sa blessure à la cheville. Igor Andreev le sort au premier tour. Depuis "La Monf'" nous a habitué à ce genre de surprises (Roland-Garros 2008 et 2009).
TOUS LES ABANDONS OU FORFAITS DE MONFILS PENDANT UN TOURNOI
1. Abandon - 2009, Open d'Australie: Gilles Simon (FRA) 4-6 6-2 1-6 ab.
2. Abandon - 2008, MS Cincinnati: Tommy Haas (ALL) 1-5 ab.
3. Abandon - 2007, Challenger Szczecin: Jan Mertl (RTC) 3-6, 0-2 ab
4. Abandon - 2007, MS Monte Carlo: Radek Stepanek (RTC) 0-6, 0-2 ab.
5. Abandon - 2006, MS Madrid: Dominik Hrbaty (SVK) 24 6-3 2-2 ab.
6. Abandon - 2006, Queen's: James Blake 1-6, ab.
7. Abandon - 2005, Bastad: Tommy Robredo (ESP) 4-6, 2-4 ab.
8. Forfait - 2004, Rimini: Girogio Galimberti, Giorgio (ITA)
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