Tsonga, objectif… Bercy

C'est une sorte de tour préliminaire du Masters que Jo-Wilfried Tsonga va disputer jeudi à Bercy. S'il s'impose face à l'Italien Andreas Seppi, l'affaire sera dans le sac. Le numéro un français sera mathématiquement qualifié pour le tournoi des maîtres à Londres. Même en perdant, il a de fortes chances d'aller en Angleterre, après les éliminations de trois des quatre joueurs (Almagro, Monfils et Simon) qui le menacent encore. Seul Tipsarevic peut figurer parmi les huit meilleurs joueurs du monde pour la deuxième fois en quatre saisons, ce n'est pas rien. Et encore : si le Serbe, qui devrait s'imposer à Bercy pour jouer les trouble-fêtes, s'incline face à Tomas Berdych jeudi matin, le Français sera qualifié avant même de jouer. Pourtant, le Manceau parait étrangement peu concerné pour l'instant par cette perspective.

Il y a une raison simple à cela. Pour l'heure, il n'a que Bercy en tête. Bercy et rien d'autre. Le rendez-vous du POPB est trop important à ses yeux pour songer à quoi que ce soit d'autre. Même au Masters. Symbole de ce détachement par rapport à l'échéance londonienne, ce sont les journalistes qui lui ont appris mardi soir, après sa victoire contre Guillermo Garcia Lopez, qu'il était à une victoire du Masters. Tsonga n'avait même pas pris la peine de faire ses comptes. Bercy est un objectif en soi, peut-être le plus important dans sa saison en dehors des quatre tournois du Grand Chelem.

Si les deux éléments n'étaient pas liés et qu'on lui donnait le choix entre un deuxième titre parisien dimanche et une place au Masters, on peut répondre sans craindre de se tromper qu'il choisirait la première. Parce que, son carburant, c'est la victoire, pas la calculatrice. Tant qu'il sera encore en lice à Bercy, le Masters ne trouvera pas de place dans sa tête. "Je n'y pense pas du tout, très franchement, explique-t-il. Bercy, pour moi c’est important, qu'il y ait Masters ou pas Masters, quoi qu'il arrive j'ai envie de bien jouer ici. L'objectif pour moi, c'est vraiment Bercy."

Et c'est vrai qu'on le sent comme un coq en pâte sur ce court. C'est une question de feeling. Bercy dégage une atmosphère particulière. Certains ne s'y plaisent pas vraiment, comme Roger Federer. Tsonga, lui, en raffole. "J'adore ce tournoi, confie JWT. Tout me plait ici. Le public, l'ambiance, la lumière avant de rentrer sur le court. C'est un ensemble. Et puis c'est là que j'ai obtenu la plus grande victoire de ma carrière. Je veux dire, c'est le plus gros tournoi que j'ai gagné." De tous les rendez-vous manqués l'an dernier à cause de ses pépins physiques, c'est sans doute son absence à Bercy qui l'a le plus chagriné. "Ça m'a vraiment frustré de ne pas pouvoir jouer ici l'année dernière, c'est clair", confirme-t-il.

Jeudi, Jo-Wilfried Tsonga visera donc une neuvième victoire en dix rencontres à Bercy depuis 2008. Même s'il sait désormais que le Masters est au bout de son match contre Seppi, battre l'Italien ne constituera pas une fin en soi. Mais ne vous y trompez pas, il est loin de négliger la perspective d'une qualification pour le Masters. Il en mesure parfaitement l'importance. "Bien sûr que ce serait super d'y être, admet-il. D'autant qu'en début de saison, personne ne pensait que j'allais y aller, ou du moins... Non, personne ne pensait que j'allais y aller, à part moi peut-être ! C'est vrai que pour moi, pouvoir avoir la chance de me qualifier là-bas, c'est juste la cerise sur le gâteau. Pour l’instant, je suis plus concentré sur le tournoi ici, et on verra au bout du compte." Un compte qui a toutes les chances d'être bon.