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"Benneteau le mérite"

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 10/02/2012 à 09:10 GMT+1

Gaël Monfils sur un genou, c'est Julien Benneteau qui défiera Milos Raonic au 1er tour de Coupe Davis, vendredi à Vancouver. Si le Bressan a déjà joué cette compétition en double, le 35e mondial connaîtra sa première titularisation en simple. Et c'est loin d'être un problème pour Guy Forget.

TENNIS COUPE DAVIS Benneteau Forget

Crédit: AFP

Guy Forget, on attendait Gaël Monfils en simple vendredi et finalement ce sera Julien Benneteau. Expliquez-nous ce choix ?
G.F. : J’avais envie de donner dans la nouveauté ! Plus sérieusement, Julien est en forme. Il a battu Milos Raonic à Bercy, récemment (NDLR : en novembre 2011). Il joue très bien en salle. Il est là depuis vendredi dernier et s’est très bien préparé. A l’inverse, pour Gaël, qui est en confiance, il y avait une petite inconnue. Il a fait un gros test hier avec Jo-Wilfried Tsonga pendant environ deux heures, et il a senti sur la fin que son genou lui tirait un petit peu. Aujourd’hui, c’est vraiment plus sage d’aligner celui qui est capable de jouer pendant cinq heures. En termes de niveau de jeu, si Gaël est en général plus constant que Julien, il n’y a pas un écart énorme entre les deux. Je pense que cela comportait un risque de faire jouer Gaël dès vendredi. Gaël sera mieux d’ici deux à trois jours. Je sais que je pourrai faire appel à lui dimanche et j’espère qu’à ce moment-là, il sera à 100 %.
Pour Julien Benneteau, jouer sous le maillot tricolore en Coupe Davis a une vraie signification...
G.F. : Oui, et si on regarde en arrière, j’ai toujours eu comme idée de faire jouer ceux qui le méritaient et ceux qui se défonçaient pour cette équipe. Que ce soit Jérémy Chardy, Gilles Simon, Richard Gasquet, ils ont tous joué à tour de rôle. Aujourd’hui, cette équipe tourne, elle est belle. Julien mérite sa sélection. D’abord en double, car il a été par le passé toujours très performant dans cette discipline. En simple, il a quasiment son meilleur classement. Il a peu de points à défendre dans les prochaines semaines et on peut imaginer que d’ici deux mois, il soit encore mieux classé qu’aujourd’hui. Et plus, il n’est pas très loin de Milos Raonic au niveau de la hiérarchie mondiale (NDLR : Raonic est 29e ; Benneteau est lui 35e). C’est le moment de le lancer aussi.
Parlez-nous de Julien Benneteau. C’est un vrai personnage, un amoureux du sport en général et du tennis en particulier...
G.F. : On peut dire beaucoup de choses très positives sur Julien. Tout d’abord, c’est un garçon intelligent. Il se remet en question souvent. Il est très professionnel dans son approche. Il n’a peut-être pas les qualités physiques de certains, mais il compense par une science du jeu et une technique qu’il a bien su faire évoluer. Il s’entraîne avec Loïc Courteau qui l’aide beaucoup. C'est un joueur complet qui joue bien sur toutes les surfaces. On n’a pas encore vu le meilleur de Julien Benneteau, même s’il a déjà battu Roger Federer à Bercy, il n’y a pas si longtemps (NDLR : en 2009).
Est-ce une récompense pour lui ?
G.F. : Je pense qu’il le prend comme une récompense. Moi, je ne fais pas ça pour féliciter un garçon par rapport aux efforts consentis. Je le sélectionne car je pense qu’il peut rapporter un point ou deux à l’équipe de France. Car il y a aussi des chances qu’on le retrouve en double avec Michaël Llodra. Cette sélection est méritée pour lui. Il l’attendait depuis très longtemps. Il sera peut-être un peu ému en entrant sur le terrain, mais cela me plaît aussi de voir des garçons qui se sont donné du mal pour y arriver.

Pour sa première sélection en simple, sera-t-il à la hauteur de l’événement ?
G.F. : Ce n’est pas un junior. Ce n’est pas un garçon qui découvre le haut niveau de la Coupe Davis. Il a été remplaçant. Il a été sparring-partner. Il a été joueur de double. Il a d’ailleurs été un joueur de double brillant car il a apporté des points précieux à l’équipe de France. Je n’envoie pas un jeune premier à l’abattoir. J’envoie un garçon qui a de la bouteille et qui va vraiment se défoncer sur le terrain. J’ai hâte d’être à ses côtés sur le court lors de son match face à Raonic. Je peux vous dire qu’il va mourir sur le terrain.

Milos Raonic est l’épouvantail de ce premier tour. Qu'en pensez-vous ?
G.F. : C’est un joueur qui a un très grand gabarit et qui sert extrêmement fort. Il aura tout le public derrière lui. A un moment donné, ce sera peut-être une source de stress supplémentaire pour lui. Julien est un excellent relanceur et s’il arrive à enrayer cette mécanique, Raonic peut commettre beaucoup d’erreurs et avoir du déchet dans son jeu. A l’inverse, quand il est en confiance, qu’il commence à lâcher ses coups du fond du court et que cela "tombe" au service de manière régulière, il est très dur à manœuvrer. Maintenant, sur la distance d’un match en cinq sets, on peut voir venir. Julien va, à mon avis, dès le début, coller au score et surtout essayer de ne pas perdre son engagement pour l’amener, pourquoi pas, dans un match long et difficile, dans lequel il pourra sortir vainqueur.
Sur le papier, l’équipe de France semble avoir de la marge. Est-ce aussi votre sentiment ?
G.F. : Toutes les rencontres sont des matches piège. On a vécu des moments difficiles en Coupe Davis. On a vécu de grandes victoires aussi. La magie de la Coupe Davis est que l’on ne sait pas à l’avance ce qui va se passer. On va découvrir un Julien Benneteau en simple pour un baptême à ce niveau-là. A côté de lui, Jo-Wilfried Tsonga, un pilier de l’équipe de France, sera opposé à un joueur moins fort que lui (Vasek Pospisil, NDLR). Aujourd’hui, ce qui nous intéresse, c’est d’avoir, dimanche soir, la qualification en poche.
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