Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

En quête d'un héritier

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 01/12/2011 à 10:15 GMT+1

Pour Jean Gachassin, le départ de Guy Forget sera bien effectif en fin d'année 2012. Le Président de la Fédération Française prépare même déjà l'après-Forget en se faisant une idée très précise du stéréotype de son successeur : un digne héritier des valeurs de 1991.

Eurosport

Crédit: Eurosport

A écouter les principaux acteurs de la victoire de 1991, le souvenir de ce moment intense du tennis français est encore bien vivace. Même après les vingt années qui se sont écoulées. A croire que les autres succès de 1996, avec encore Yannick Noah comme capitaine, et 2001, seul fait de gloire de Guy Forget à ce même poste, ont moins de saveur... Si ce n'est bien évidemment pas le cas, la victoire à Lyon restera toujours un succès particulier car elle mettait fin à 59 ans d'insuccès dans cette compétition au terme d'une finale inoubliable. Et surtout parce qu'une philosophie de groupe est née de ce moment. Presque'une philosophie de vie, initiée par Yannick Noah, qui a porté les générations suivantes. De cette réussite, Guy Forget en est le digne héritier depuis 1999. Un héritier qui va passer la main en fin de saison prochaine en terminant sa treizième année de bons et loyaux services en tant que capitaine.
L'annonce du départ (très) probable de Guy Forget en fin de campagne 2012, même si le principal intéressé refuse de le confirmer officiellement, a fait l'effet d'une bombe lorsqu'elle a été révélée pendant le Masters de Paris-Bercy, dont le Marseillais reprendra les rênes l'an prochain. En quittant son rôle de capitaine, Guy Forget donnera l'impression de tourner la dernière page du livre qu'a ouvert Yannick Noah en 1990 en reprenant le destin de l'équipe de France en main. Et la question de sa succession commence à tarauder la Fédération Française. Pour son Président Jean Gachassin, le départ de Guy ne fait même plus aucun doute. Sa succession serait même déjà ouverte. "Pour moi, sa décision est prise puisqu'il l'a dit qu'il arrêterait, nous a-t-il confirmé. Actuellement, il y a une quinzaine de candidatures de personnes qui se sont manifestées, une liste rétrécie sera établie avec les joueurs pendant la saison. Ce sera ensuite à moi et au bureau de la Fédération de donner notre aval, mais avant il faut que je les rencontre personnellement pour connaître leur projet et leurs valeurs." Il n'y aurait donc pas de secret de Polichinelle au sein de la FFT.
Une quinzaine de candidatures à l'étude
L'héritage de Noah, qu'a porté Forget à bout de bras pendant tant de temps, va donc trouver un nouveau successeur. Mais avant de savoir qui pourra le mieux s'approprier cette tâche, l'idée est de savoir comment se caractérise ce savoir, cette recette de la victoire qu'a concoctée avec passion Yannick Noah et sa bande. Les premiers mots qui fusent sont "un esprit d'équipe irréprochable de tous les membres l'équipe", "l'amour du maillot", "une dévotion totale de l'équipe qui fait mettre les égos de côté." Autant d'ingrédients testés et approuvés qui garantissent un succès total. Patrice Hagelauer, entraîneur de Coupe Davis en 1991 et aujourd'hui Directeur Technique National à la Fédération Française, poursuit : "Quand toutes ces valeurs-là sont réunies, l'équipe gagne. A la tête de cela, il doit y avoir une personne qui est totalement imprégnée de cet état d'esprit. Les personnes les plus à même de remplir cette fonction peuvent être nombreuses, mais ce qui fera la différence seront ces critères, ceux qui font l'efficacité d'une équipe." Avoir joué la Coupe Davis, être entraîneur ou être très proche d'un joueur ne sont pas des critères qui caractérisent le capitaine idéal.
La Fédération ne serait-elle pas en quête d'un nouveau Yannick Noah ou un nouveau Guy Forget qui ont gagné trois Coupes Davis à eux deux ? "Noncar il faut qu'il ait surtout sa propre personnalité", réplique Jean Gachassin, avant de dresser quasiment un portrait mêlé des deux personnages : "Il faut que le capitaine soit quelqu'un qui connaisse les joueurs par coeur, qu'il soit un fin psychologue pour qu'il adapte son discours à chacun d'entre eux. Il faut qu'il connaisse leurs points faibles pour leur permettre d'évoluer, qu'il soit respecté par les autres et qu'il soit une source d'inspiration. Il faudra également qu'il suive sur les tournois, qu'il cherche à les rencontrer le plus souvent possible pour créer un lien sur le long terme, en tout cas plus que trois ou quatre jours avant une rencontre." Sur ce dernier point, c'est cela que Guy Forget ne fait plus et Yannick Noah et ne faisait pas suffisamment au goût du Président.
"Il ne faut pas penser que le capitaine sera la personne parfaite, tempère Patrice Hagelauer, on ne cherche pas le mouton à cinq pattes car il n'existe pas. Mais le prochain capitaine qui prendra la succession de Guy quand il s'arrêtera sera celui qui compilera un maximum de ces critères de personnes passionnées pour leur tâche, et non pour se faire valoir". Le risque finalement serait de briser le charme de la Coupe Davis que défend avec conviction Jean Gachassin, récemment désigné vice-président de la Fédération Internationale, qui organise cette compétition. Le briser en choisissant un capitaine qui ne saurait pas être le digne représentant de cet héritage d'expérience et de culture de la gagne. Et en voyant les meilleurs joueurs français donner un mauvais exemple de dévouement pour cette compétition aux jeunes qui suivent. Le passage de témoin de Guy Forget ne faisant plus l'ombre d'un doute, le renouveau sera sans aucun doute le début d'une nouvelle histoire en 2013... dont une victoire finale en 2012 lors de la dernière campagne de Forget pourrait être une belle préface. Toute la Fédération s'en persuaderait presque.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité