Les surprises du chef

Si la formation espagnole ne devrait pas présenter pas de surprise, il en va tout autrement pour l’équipe de France avant la demi-finale de Coupe Davis qui va opposer les deux nations à partir de vendredi. Avec l’absence de Gaël Monfils, Guy Forget va devoir composer avec cinq joueurs au lieu de six. A priori, Jo-Wilfried Tsonga est la seule donnée fiable du casse-tête : il est certain qu’il sera le fer de lance de l’équipe. Il devrait être aligné en simple dès le vendredi face à David Ferrer. Aux côtés de Tsonga, Richard Gasquet et Gilles Simon, qui ont "sensiblement le même niveau sur terre" selon Forget, se disputeront donc la seconde place en simple. Et la tâche ne s’annonce pas de tout repos car le joueur choisi sera opposé à Rafael Nadal vendredi.

Fidèle à ses principes de coaching, le premier pourrait jouer le vendredi et laisser sa place au second le dimanche face à David Ferrer si besoin, le règlement autorisant un changement en cours de week-end. Si son problème au coude évoqué cette semaine ne l’handicape pas, le Biterrois, huitième de finaliste à Roland-Garros cette année, serait donc en première ligne pour jouer d’entrée face au sextuple vainqueur des Internationaux de France, lequel tiendra bel et bien son rang, malgré une finale à l’US Open jouée lundi soir.

Le détail important de la composition française portera sur le double, point déterminant dont dépendra peut-être la qualification pour la finale. Dans l’esprit de Forget, plusieurs solutions sont envisageables. La plus plausible serait de reconstituer la paire française initiale Llodra-Benneteau comme en début de campagne 2010 jusqu’à ce que le Bressan se blesse au poignet à l’US Open. L’an passé, Forget les avaient alignés face à l’Espagne en quart de finale, joué à Clermont-Ferrand. Sur surface dure, les Tricolores s’étaient imposés en quatre sets (6-1, 6-2, 6-7, 7-6) face au duo Verdasco-Lopez qui sera reconduit samedi.

Associer Tsonga à Llodra, comme en quarts de finale 2011 face à l’Allemagne, serait aussi étonnant que pénalisant, surtout dans l’éventualité d’un match décisif dimanche face à Nadal. A moins qu’un vendredi catastrophique, avec deux défaites à la clé, ne pousse Forget à revoir ses plans… Gasquet a été aussi évoqué comme solution, mais une association avec Llodra ou Benneteau entraînerait la présence de Gilles Simon en simple. Le huitième de finaliste à Flushing Meadows, contenu dans un rôle de réserviste lors des deux tours précédents.

Les Bleus se retrouveront dans la même configuration qu’en Serbie lors de la finale 2010, c’est-à-dire qu'il leur faudra espérer un exploit face au N.1 local, qui semble intouchable sur ses terres, et tout miser sur les trois autres rencontres. Ce sera d’autant plus compliqué que Monfils manque à l’appel. Un coup dur dont Français comme Espagnols sont conscients. "Avec Nadal, les Espagnols sont largement favoris, estime Forget. On a environ 30% de chance de passer. S’il est à son meilleur niveau, il peut être injouable. Autant on peut l'accepter, autant on doit gagner le point du double pour avoir une chance de s'imposer."

"C'est vrai que je ne suis pas mécontent qu'il ait laissé quelques plumes à l'US Open, reconnaît un capitaine des Bleus un peu optimiste, mais il faudra aussi battre David Ferrer sur terre. Il est l'un des joueurs les plus solides au monde. Mais Jo, Gilles et Richard ont de quoi le mettre à mal et le battre. Ensuite, si l'un d'eux peut créer l'exploit de battre Nadal, ce serait énorme. On espère que ce sera l'opportunité pour des garçons de se révéler. On sait qu'une absence peut faire la différence. Mais ceux qui sont là sont archi-motivés et vont tout donner. C'est un challenge formidable. On fait du sport pour vivre des moments comme ça."