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Coupe Davis : 15 ans après, Pioline n'a toujours pas digéré la finale sur terre contre l'Australie

Laurent Vergne

Publié 19/11/2014 à 12:35 GMT+1

En 1999, la France a choisi de défier les Australiens sur terre battue. Mauvaise pioche. Dès le début, le numéro 1 français d'alors, Cédric Pioline, avait senti venir le piège.

Cédric Pioline et Guy Forget à Nice en 1999.

Crédit: AFP

Des sept finales disputées dans l'ère moderne par l'équipe de France, c'est sans aucun doute celle où le choix de la surface aura pesé le plus lourd. A Nice, en 1999, les Bleus pensaient avoir effectué le choix opportun, celui de la gagne, en optant pour la terre battue. L'ocre, bête noire traditionnelle des Australiens. Pourtant, à l'époque déjà, un membre du clan tricolore était convaincu du manque de pertinence de cette décision. Et pas des moindres, puisqu'il s'agissait de Cédric Pioline. L'homme qui avait porté presque à lui seul les Français en finale, apportant sept des neuf points lors des trois premiers tours.
Pioline en était convaincu, la terre était une erreur. Lui voulait jouer sur les points forts de l'équipe. Les siens notamment. "Tout le monde voulait jouer sur terre battue parce que c'est la plus mauvaise surface pour les Australiens Lleyton Hewitt et Mark Philippoussis, raconte l'ancien numéro 5 mondial dans son autobiographie (Le tennis m'a sauvé). Mon raisonnement est inverse : nous devons organiser cette finale sur dur car c'est notre meilleure surface, et ce, même si les Australiens y sont performants. Je suis persuadé qu'on se trompe et je n'obtiens pas gain de cause. Si j'ai un regret aujourd'hui, c'est de n'être pas revenu à la charge auprès de Guy (Forget) afin de défendre mon point de vue."

Clément a largement consulté ses joueurs

La vérité du terrain confirmera les craintes de Pioline. Les Australiens vont enlever le double et Philippoussis, impérial, gagne ses deux simples, dont celui du titre contre Pioline, le dimanche. Selon Pioline, la terre a pénalisé les Bleus à tous les niveaux. "Lors du debrief de cette finale, l'ambiance est exécrable, écrit encore le Parisien. Je me retiens de remettre le dossier terre battue sur la table. J'ai ce regret qui monte. Je reste persuadé que les coups de Sébastien (Grosjean) auraient été plus efficaces sur dur. Je crois que Philippoussis, qui a des préparations d'une grande amplitude, s'est finalement trouvé très à son aise sur l'ocre, car il avait du temps. Et personne ne peut me contredire sur le fait que les services de Fabrice (Santoro) et Olivier (Delaitre), deux petits gabarits, perdent pas mal de leur efficacité sur l'ocre."
Jamais le choix de la surface n'aura à ce point pesé sur l'issue d'une finale impliquant la France. Il aura même été à l'origine de tensions durables entre Cédric Pioline et son capitaine, Guy Forget. Ce n'est donc pas une décision anodine. Les joueurs peuvent accepter de perdre face à plus forts qu'eux. Pas parce qu'ils ont le sentiment de ne pas avoir évolué dans les meilleures conditions possibles. L'idéal, c'est une décision collégiale et unanime. Jo-Wilfried Tsonga s'étant publiquement interrogé en septembre sur la pertinence du choix terrien, pas encore entériné mais alors déjà hautement probable, faut-il s'inquiéter? Sans doute pas. Arnaud Clément a largement consulté Tsonga, tout comme Gaël Monfils et Richard Gasquet. Personne n'était formellement opposé à ce choix comme pouvait l'être Pioline. Au-delà de l'issue de la finale, on ne devrait pas reparler de la surface dans 15 ans...
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