Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Dans la glaise à Moscou

Eurosport
ParEurosport

Publié 19/07/2005 à 06:30 GMT+2

Comme en 2003, la France a été éliminée en 1/4 de finale de la Coupe Davis 2005 lors d'un match décisif catastrophique. La configuration n'est pourtant pas la même. Santoro, hors-du-coup, avait explosé face à Federer. Mathieu comme Gasquet, eux, étaient d

Eurosport

Crédit: Eurosport

COUPE DAVIS - Le groupe France
La nouvelle équipe de Guy Forget avait belle allure. Fort d'un nouveau leader, Richard Gasquet, d'un nouveau pilier en simple, Paul-Henri Mathieu, et d'un pilier en double, Michaël Llodra, Guy Forget pouvait également compter pour le voyage en Russie sur un "grognard", Arnaud Clément, et un sparring-partner de luxe : Gaël Monfils.
"Une nouvelle équipe"
Tout nouveau donc ou presque, mais pas forcément tout beau. Ce rajeunissement un peu brutal n'était pas volontaire. L'absence de Sébastien Grosjean, forfait en raison d'une fatigue passagère, n'a pas laissé une grande marge de manoeuvre au capitaine. Cinq matches et une grosse déception plus tard, Forget évaluait lucidement les dégâts causés par l'inexpérience de ses jeunes recrues. "Cette équipe est jeune, nouvelle et ambitieuse, elle a beaucoup de talent mais aussi des progrès à faire", a constaté à chaud Forget. Gasquet a tenu un match et Mathieu s'est crispé. Aucun des deux ne peux vraiment se reprocher grand-chose. Aucun n'a donné l'impression de laisser filer son match.
Le physique, c'est facile à travailler
"Pour Richard, il n'y a que des choses positives à retirer : son talent, son état d'esprit, son sens tactique, son implication. Aujourd'hui, il n'a qu'une 1h30, 1h40 d'autonomie dans les jambes", a expliqué Guy Forget à la fin de la rencontre. Touché par une varicelle en début d'année (ce virus qui a fait chuter entre autres ces dernières années les numéros 1 mondiaux Juan Carlos Ferrero et Lleyton Hewitt), le numéro 1 tricolore a vécu son premier match comme un examen de passage. Bilan, il est arrivé face à Nikolay Davydenko privé d'influx nerveux. Pris dans les mailles de la cadence du Russe, le Biterrois a joué par à-coups, glanant trop peu de points gagnants pour espérer renverser la rencontre.
Dominé physiquement par Nadal à Monte-Carlo et à Roland-Garros, mais aussi par Nalbandian à Wimbledon, le Français sait désormais ce qu'il faut faire pour rivaliser avec ceux qui sont au-dessus de la 17e place mondiale (son rang actuel). Rassurant, Forget précise : "Le physique, c'est très simple à travailler."
Mathieu et le baobab
Solide face à la Suède à Strasbourg, Paul-Henri Mathieu a curieusement connu le même genre de mésaventure que Gasquet. Après un match intense perdu vendredi, l'Alsacien n'avait plus assez d'énergie pour contrôler son jeu explosif dimanche. "Paulo" ne manque pourtant pas d'expérience, cependant il manque encore de maturité tactique et, surtout, d'une confiance en soi moins friable. En trois ans de carrière au plus haut niveau, le Français a accumulé les frustrations, défaites incompréhensibles ou fins de matches bâclées.
De sa défaite face à Agassi à Roland-Garros en 2002 à celle face à Cañas cette année, en passant par l'inoubliable finale de Coupe Davis 2002, Mathieu a payé cher ses "crispations". A 23 ans, malgré un énorme potentiel, il ne sait pas encore changer de registre en cours de match, obstiné dans une filière où le point gagnant est roi. Patrice Hagelauer (FFT), qui a surpervisé PHM pendant Roland-Garros, a trouvé une formule assez expressive concernant son jeu : on a l'impression qu'il veut "couper un baobab d'un seul coup de sabre." Forget, interrogé par la presse confirme : "Il est exigeant avec lui-même, mais quand cela ne passe pas, il se crispe." Le capitaine propose même une solution toute simple : se mettre au boulot avec un entraîneur permanent.
A quitte et double
Fabrice Santoro reviendra-t-il en équipe de France ? Les performances honorables de la paire Llodra/Clément (deux victoires en deux matches en Coupe Davis cette année) et une petite phrase glissée par Forget dimanche (Grosjean peut aussi jouer en double) semblent compromettre tout retour. Ce choix marque aussi le tournant d'une époque.
En attendant l'épanouissement de Gaël Monfils et pourquoi pas d'autres Tricolores (Tsonga, Simon, Chardy, Serra...), Guy Forget se place lui aussi dans une nouvelle dynamique : "J'espère qu'en février prochain, tout le monde sera là", sous-entendu : "Avec Grosjean et moi".
La déclaration : Nikolay Davydenko
"J'ai essayé de le (Gasquet) fatiguer en tentant de contrôler le plus possible la balle. Il est Français, donc, il n'aime pas quand ça dure trop longtemps. Il allait finir par rater tôt ou tard, c'était certain."
Le quart de finale en chiffres
8. Pour la huitième fois en 24 ans, la France s'est arrêtée en quart de finale de la Coupe Davis.
11. Pour la onzième fois, une équipe tricolore s'est inclinée après avoir mené 2-1 après le double.
3. En 2003, Fabrice Santoro avait reçu une correction face à Roger Federer, à Toulouse, lors d'un quatrième match décisif (6-1, 6-0, 6-2). En 2005, Igor Andreev corrige Mathieu sur un score similaire (6-0, 6-2, 6-1).
Depuis 1991, la France avait pris l'habitude de s'imposer tous les cinq ans (1991, 1996, 2001). On attend donc l'année prochaine avec impatience.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité