Pour Djokovic, Murray est le dernier arrêt avant le record

Le roi face à son dauphin. Si Roger Federer a repris la place de numéro 2 mondial en s'imposant à Bâle, Andy Murray s'installera à nouveau dans la peau du dauphin du roi Novak Djokovic dès lundi. Et sauf improbable dénouement au Masters, c'est à cette place que le Britannique terminera l'année 2015. Sur ce plan, c'est donc la finale idéale que propose cette 30e édition du tournoi de Bercy. Djokovic déboule sur une série de 21 victoires consécutives, la 5e meilleure série de sa carrière. Il n'a plus perdu depuis la finale de Cincinnati contre Roger Federer.

L'enjeu n'est pas anodin pour le Serbe qui, à défaut de compter Roland-Garros à son palmarès, peut devenir seul recordman des victoires à Bercy. Record qu'il co-détient à ce jour avec Boris Becker et Marat Safin (3 titres), mais il deviendra l'unique quadruple lauréat en cas de succès dimanche. A l'inverse, Murray, lui, dispute sa première finale à Bercy, où il n'avait encore jamais dépassé les quarts avant cette édition 2015.

C'est la première fois que l'Ecossais se retrouve en finale d'un tournoi depuis son titre à Montréal cet été, où il avait d'ailleurs battu Djokovic en finale. Sorti prématurément à l'US Open, il n'avait joué qu'à Shanghai depuis, en dehors de la Coupe Davis. Une épreuve qui focalise son attention en cette fin de saison. Plus que Bercy, plus encore que le Masters à domicile, c'est cette finale face aux Belges qui constituera le point d'orgue de sa campagne 2015. A Gand, il aura bien plus à gagner, et à perdre, que dimanche à Bercy.

Net avantage à Novak Djokovic, qui mène 20 victoires à 9 face à Andy Murray. Le Serbe a surtout remporté 9 de leurs 10 derniers duels, depuis le sacre de Murray à Wimbledon en 2013. C'est aussi le duel le plus prolifique de l'année puisqu'il s'agira dimanche de leur 7e rencontre en 2015, toutes dans le cadre du Grand Chelem ou des Masters 1000. Djokovic s'est imposé à 6 reprises, la seule victoire de Murray étant intervenue en finale du tournoi de Montréal au mois d'août. Ce qui fait donc de l'Ecossais un des quatre joueurs à avoir battu le numéro un mondial cette année, avec Karlovic, Federer et Wawrinka.

14. Novak Djokovic va disputer dimanche sa 14e finale consécutive. Le Serbe s'approche du record absolu, détenu depuis les années 1981-82 par Ivan Lendl, avec 18 finales de rang.

25. Cela faisait 25 ans que la finale à Bercy n'avait plus opposé les têtes de série numéro un et deux du tableau. Il faut remonter à 1990 et au duel entre Boris Becker et Stefan Edberg. Duel avorté d'ailleurs, Becker abandonnant sur blessure à 3-3 dans le premier set...

73. Le pourcentage de réussite d'Andy Murray en finale de Masters 1000. L'Ecossais s'est imposé 11 fois sur 15, battant notamment 3 fois Djokovic, 2 fois Federer et une fois Nadal. Tout l'inverse de son ratio très défavorable en finale de Grand Chelem : 2 gagnées pour 6 perdues, face à seulement deux joueurs : Djokovic et Federer.

Novak Djokovic : "A Shanghai, j'ai joué un de mes meilleurs matches contre lui et j'espère pouvoir jouer aussi bien que ce match-là mais je sais bien que demain, il va essayer de faire les choses différemment."

Andy Murray : "Ce qu'il fait cette saison est exceptionnel. Mais je pense l'avoir poussé dans ses retranchements plusieurs fois cette année. Je me rappelle du match à Indian Wells ou à Shanghai récemment. Ces 2 matches n'étaient peut-être pas très bons mais pour les autres, je pense avoir été vraiment à la hauteur."

Ne pas installer Novak Djokovic dans la peau du favori constituerait un non-sens, tant le Djoker surfe sur une impressionnante vague de succès. Il a sans aucun doute les clés de cette finale. S'il évolue à son meilleur niveau, on voit mal comment le titre pourrait lui échapper. Dans le cas contraire, Murray, excellent tout au long de la semaine malgré un dos parfois récalcitrant et un esprit déjà pointé vers d'autres objectifs, pourrait s'engouffrer dans la brèche. Djokovic a laissé transparaitre quelques signes d'usure. Il n'a écrasé personne, a dû se bagarrer (plus ou moins) dans tous ses matches. Mais il a toujours trouvé une porte de sortie. Gageons qu'il saura en faire de même dimanche.