Records en pagaille et quelques pas dans l'histoire : les derniers défis de Djokovic en 2015

Même s’il avait stoppé sa saison après son titre à Shanghai, Novak Djokovic aurait d’ores et déjà accompli la meilleure campagne de sa carrière. Il a déjà fait plus fort qu’en 2011, sa saison référence jusqu’ici, dont on lui a souvent répété depuis qu’elle constituerait pour toujours un summum. Le Serbe a prouvé qu’il pouvait aller encore plus haut. Avec quatre finales en Grand Chelem dont trois titres, 5 victoires en Masters 1000, 10 titres au total et une série hallucinante de 14 finales consécutives, le numéro un mondial totalise à ce jour 14285 points.

C’est donc mieux que Djokovic en 2011, mais aussi davantage que Rafael Nadal dans ses meilleures années (2008, 2010, 2013) et plus fort, aussi, que Roger Federer en 2004, 2005 et 2007. Seul le Federer de 2006 reste devant lui. Le Suisse avait signé cette année-là ce qui fait office à ce jour de saison référence avec 16010 points en fin d’année, si l’on adopte les mêmes critères de points que ceux en vigueur aujourd’hui. Le calcul est donc simple : avec 2000 points sur le Masters 1000 de paris et le Masters de Londres, Djokovic dépassera le Suisse. Une finale à Bercy sur les bords de Seine et un titre en gagnant tous ses matches au Masters et le compte sera bon. S’il gagne à Bercy, il "suffira" au Djoker de remporter ses trois matches de poule puis de se hisser en finale.

Djokovic a remporté 5 des 8 premiers Masters 1000 de 2015. Et même 5 des 7 qu'il a disputés puisqu'il avait fait l'impasse sur Madrid au printemps. Nole s'est imposé à Indian Wells, Miami, Monte-Carlo, Rome et Shanghai. 5 titres en une saison, c'est déjà le record, égalant la passe de cinq de Rafael Nadal en 2013. L'Espagnol était le seul jusqu'à présent à avoir dominé 5 tournois de ce type en une saison. Federer n’avait jamais dépassé 4 titres. S'il l'emporte à Paris en fin de semaine, le Serbe sera le premier à glaner les deux tiers des M1000.

Vainqueur en 2009, 2013 et 2014, Novak Djokovic peut déjà se targuer d’être le recordman des victoires à Paris Bercy. Record qu’il partage pour l’heure avec Boris Becker (1986, 89, 92) et Marat Safin (2000, 2002, 2004). Le Djoker joue donc tout simplement pour devenir le premier homme à s’imposer quatre fois dans l’ex-POPB, désormais rebaptisé Accor Hôtels Arena. Il peut également faire d’une pierre deux coups en réalisant un triplé inédit. L’an dernier, Djokovic était déjà devenu le premier joueur à conserver son titre à Bercy. Il peut faire encore mieux avec un éventuel "hat-trick".

Quoi qu'il arrive, Roger Federer restera le joueur le plus titré de l'histoire du Masters fin 2015. Le Suisse s'est imposé à 56 reprises dans le dernier tournoi de la saison, dépassant en 2011 Ivan Lendl et Pete Sampras. Novak Djokovic, lui, a remporté par quatre fois le tournoi des Maîtres; Il peut donc rejoindre Sampras et Lendl. En revanche, s'il soulève la coupe à la O² Arena le 22 novembre prochain, le protégé de Boris Becker accomplira un exploit inédit : il deviendra le premier à s'imposer quatre fois consécutivement. Ilie Nastase (1971-72-73) et Ivan Lendl (1985-86-87) sont restés bloqués à trois. Djokovic peut les dépasser.

31. Novak Djokovic a remporté ses 31 derniers matches en indoor. La dernière défaite du Serbe dans ce contexte remonte au mois de novembre 2012, quand il s'était incliné dès son entrée en lice à Bercy face à Sam Querrey. "C'est aussi dû au fait que je joue peu", a tempéré l'intéressé, modeste, rappelant à juste titre qu'il ne s'alignait en général qu'à Bercy et au Masters. Il n'en reste pas moins qu'il est sur une impressionnante série. Sur ces 31 victoires, il a notamment battu Federer et Wawrinka à trois reprises, Murray deux fois et Nadal une fois.

La défaite est une sensation rare pour Djokovic cette année, lui qui n'a perdu que 5 rencontres sur 78. Son dernier revers ? La finale du Masters 1000 de Cincinnati, en août, contre Roger Federer. Depuis, il a dominé tous ses adversaires à l'US Open, Pékin et Shanghai. Soit une série de 17 victoires de rang. En triomphant à Bercy et Londres, il pourrait achever sa formidable saison sur 27 victoires d'affilée. La cerise sur son énorme gâteau, qu'il n'aura décidément voulu partage avec personne ou presque.