Djokovic, c'est les Blacks, les Boks et les Wallabies réunis

La routine pour Djoko, une grosse gourmandise pour Jo. Novak Djokovic va disputer dimanche sa 13e finale consécutive cette saison. Dans les Masters 1000 qu'il a disputés depuis un an, il n'a également pas raté une seule finale. Huit de suite dans cette catégorie de tournoi. Jo-Wilfried Tsonga, de son côté, va disputer la 4e finale de M1000... de sa carrière. Après les deux à Bercy et celle à Toronto l'an dernier, le voilà qui ajoute Shanghai à sa collection après deux victoires très probantes contre Kevin Anderson et Rafael Nadal.

Sur le papier, il n'y a pas photo. Djokovic est archi-favori, comme il l'est de toute façon contre n'importe qui. Le numéro un mondial continue de dérouler. Il reste sur 16 victoires de suite depuis sa finale perdue à Cincinnati contre Federer. Et depuis son arrivée en Chine, c'est "boucherie time" : 9 matches, 9 victoires en deux sets, et 37 jeux perdus, un peu plus de 4 en moyenne par rencontre. Et Nole n'a pas croisé que des peintres puisque, dans le lot, il a tout de même désossé Isner, Ferrer, Nadal ou encore Murray pas plus tard que samedi.

Pour devenir le 5e joueur à vaincre Djokovic en 2015 après Karlovic, Federer, Wawrinka et Murray, le Manceau devra encore élever son niveau de jeu. Ce qu'il a montré depuis le début de la semaine ne suffira pas. Il lui faudra s'appuyer sur une première balle impériale et garder ce désir d'agresser son adversaire qui a été le sien face à Rafael Nadal. Il faudra tout cela, et même un peu plus, pour contrarier un Djokovic pas loin de marcher sur l'eau en ce début d'automne.

Ce sera le 20e affrontement entre Jo-Wilfried Tsonga et Novak Djokovic. Le tout premier reste sans aucun doute le plus important et le plus mémorable. C'était la finale de l'Open d'Australie 2008. Les deux hommes jouaient alors pour un premier titre en Grand Chelem et c'est le Serbe qui l'avait emporté en quatre sets. C'est peu dire que, depuis, leurs trajectoires n'ont pas épousé des courbes parallèles… Djokovic mène 13 victoires à 6. Un avantage assez net. Après la finale à Melbourne, Jo a gagné 5 de leurs 6 duels suivants, avant que Djokovic n'aligne 10 victoires de rang. Leur dernière rencontre commence à dater. Elle remonte au mois d'août 2014 et c'est un excellent souvenir pour Tsonga, qui s'était imposé 6-2, 6-2 en huitième de finale du Masters 1000 de Toronto, qu'il allait ensuite remporter.

9. S'il s'impose dimanche en finale, Jo-Wilfried Tsonga se hissera à la 9e place du classement ATP. Il n'a plus eu un classement à un chiffre depuis le mois d'octobre 2013, il y a tout juste deux ans. En cas de défaite, il sera 10e. Une première depuis août 2014.

337. En minutes, la différence de temps passé sur le court par les deux hommes. Jo-Wilfried Tsonga a joué 337 minutes (5h37) de plus que Novak Djokovic pour arriver en finale. Le Français a dû disputer un tour de plus et quatre de ses cinq matches ont atteint ou dépassé les deux heures. Le match le plus long du Serbe ? 1h27.

8035. L'avance monumentale dont disposera Novak Djokovic s'il remporte le tournoi dimanche. Il y aurait alors autant d'écart entre le numéro un mondial et son dauphin, Andy Murray, qu'entre le N.2 et le… 70e, Lucas Pouille. Il y a vraiment Djokovic et les autres en ce moment sur le circuit.

Novak Djokovic : "Contre Andy, j'ai livré mon meilleur match du tournoi au bon moment contre un joueur en forme et l'un de mes plus sérieux rivaux. C'est toujours un gros challenge contre eux, mais j'étais prêt."

Jo-Wilfried Tsonga : "Je me sens bien. La saison a été difficile avec beaucoup de hauts et de bas. Avant de venir ici, je ne pensais pas que je serais capable de jouer un si bon tennis. J'espère que ça va continuer un match de plus."

L'équation proposée par ce Novak Djokovic-là n'est peut-être pas insoluble, mais pas loin. Tout est en place dans son jeu et son ascendant sur ses adversaires a atteint un seuil critique. Pour manier une métaphore rugbystique, se coltiner Nole ces temps-ci, c'est croiser les Blacks, les Boks et les Wallabies dans une même soirée. Ça fait beaucoup. Il faudrait un Tsonga plus que parfait face à un Djokovic en-dedans. Il est aussi à craindre que Tsonga ait laissé beaucoup de gomme tout au long de la semaine. Quand Djokovic s'est promené, Jo a dû batailler sévèrement pratiquement à chaque tour.