La patience selon Monfils

Gaël Monfils inoffensif face au 82e mondial, ça laisse perplexe. Pour un joueur du Top 10, on pourrait même dire que ce n'est pas normal. Le N.1 français n'est pas parvenu à dominer, au 3e tour du Masters de Monte-Carlo, Frederico Gil qui n'avait jusqu'ici comme référence sur terre battue qu'une finale jouée à Estoril l'an passé. En remportant son match face à Monfils, le natif de Lisbonne a décroché tout simplement sa première victoire face à un membre du Top 10. Un résultat dont le demi-finaliste de Roland-Garros se serait bien passé, lui qui n'a jamais joué de quarts de finale à Monte-Carlo... Il est vrai que Monfils sort de deux mois sans compétition, mais il a tout de même réussi à dominer un joueur mieux classé et relativement plus dangereux, l'Espagnol Daniel Gimeno-Traver (7-5, 6-2), mercredi pour son match de rentrée sur terre au 2e tour.

Ce jeudi, après un premier set perdu au jeu décisif après 1h27 de combat, le Français s'est laissé aller dans la manche suivante, finalement lâchée 6-2. Au-delà du scenario du match, c'est la manière de perdre du Français qui peut interpeller. "C'est certain que je suis resté trop dans sa filière, défensive, reconnaît Gaël. Mais je n'ai pas encore le peps et la confiance suffisante pour finir les points." Scotché sur sa ligne de fond de court, incapable de monter au filet pour suivre ses attaques longues, Monfils a lâché beaucoup de force en voulant taper très fort face au Portugais, bien en place, plus mobile et efficace en défense.

Faut-il s'alarmer pour autant pour lui ? Monfils fait preuve de son flegme légendaire pour ne pas s'affoler pour autant. "Ça va revenir au fur et à mesure. Je n'ai pas su faire assez de changements de rythme, venir plus à la volée, quitte à en rater, souligne-t-il. Je ne suis pas encore assez solide sur ma ligne de fond de court. Je tapais mieux qu'hier, mais il jouait bien aussi. Il n'a pas beaucoup raté. C'était le genre de match à éviter. Revenir à la compétition et jouer des mecs comme lui ce n'est pas le plus facile pour moi." La thèse de l'accident arrive pourtant mal : il avait l'occasion de grimper à la 8e place mondiale s'il réalisait un beau parcours à Monte-Carlo. Il se serait facilité ainsi la tâche pour les prochains Masters à Rome et Madrid, pour ne pas dire Roland-Garros... Ce sera pour une prochaine fois.