Nadal terrasse Federer

MS MONTE-CARLO - FINALE

Rafael Nadal (ESP/N.2) bat Roger Federer (SUI/N.1) 6-2, 6-7 (2/7), 6-3, 7-6 (7/5) en 03h49
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A 19 ans, Roger Federer était un jeune homme impétueux dont le talent n'avait d'égal que son absence de maîtrise sur le court. Capable de laisser filer un match pour une broutille. L'âge et les exploits aidant, le Suisse a appris à faire preuve d'un flegme effrayant pour ses adversaires. Tous ses adversaires, sauf un : Rafael Nadal. C'est peut-être ce qui peut expliquer le début catastrophique du Numéro 1 mondial lors cette "finale idéale".

A 19 ans, le Majorquin fait preuve d'une farouche détermination qui le met à l'abri de toute défaillance intempestive, sauf face à un seul joueur : Roger Federer. Battu par le Suisse en finale du Masters Series de Miami 2005 alors qu'il menait deux sets à rien et un break d'avance, Nadal n'a pas commis la même erreur à Monte-Carlo. Profitant de la nervosité flagrante de son rival, Rafael a réussi un double break d'entrée. A 3-0, Federer avait déjà commis une quinzaine de fautes directes, une double faute et une amortie ratée sur deux balles de break (au premier jeu et à 0-2).

Après un set cauchemardesque, Federer a patiemment remis du rythme dans son jeu. Sans être fulgurant, le Suisse encaisse d'ailleurs un nouveau break à 3-4 sur un jeu blanc (avec une trentaine de fautes directes à son compteur !), il frappe mieux dans la balle. A 5-4, Nadal sert pour le second set. Et le poids du match lui tombe soudainement sur les épaules. Le vainqueur de Roland-Garros redevient petit garçon. Deux doubles fautes, des coups retenus. Le match bascule une première fois. Federer prend conscience qu'il n'est pas le seul à subir la pression de ce match important. Un débreak et un jeu décisif négocié à merveille le relance.

Le troisième set a offert un spectacle plus équilibré. Sans être au sommet de leur art, les deux joueurs évoluent au niveau qui les ont porté aux nues cette semaine. Federer va vite, mais Nadal cogne fort dès qu'il sent que l'adversaire baisse sa garde. Breaké d'entrée, il répond immédiatement avant de faire admirer ses qualités de relanceur un peu plus tard. Lors du huitième jeu, Rafael appuie une nouvelle fois là où Federer semble le plus fragile, dans son replacement côté revers.

Face au plus fameux gaucher que le circuit ait connu depuis une dizaine d'années, Federer manque d'automatisme. En retour ou en fond de court, on l'a vu plusieurs fois hésité dans le choix du coup à jouer ! Une situation intenable face à un joueur tel que Nadal. A vouloir tourner son coup droit en permanence côté revers, le Suisse a donné la clef du match à son bourreau.

A 5-3, Nadal n'a pas tremblé cette fois-ci pour prendre la troisième manche. Federer quant à lui tremble d'énervement et prend un avertissement pour avoir envoyer la balle dans la mer. Un geste de dépit en forme de S.O.S. Mais personne ne viendra sauver le meilleur joueur du monde. Rageur, Roger a lâché ses coups pendant la quatrième manche. Au point de perdre deux fois son service et de se voir largement distancé à 0-3, mais aussi au point de revenir tout à fait dans la rencontre à 5-5 et de mener 4/2 dans le dernier jeu décisif.

Plombé par son début de match, malmené côté revers, Federer a finalement perdu ce jeu décisif passionnant. Il a subi sa quatrième défaite face à l'Espagnol en cinq rencontres, soit la troisième consécutive (la deuxième en deux matches cette année, ses deux seules défaites par ailleurs) et la troisième finale... Les conséquences ne se traduiront pas au classement ATP car le Suisse est hors de portée. Cet ascendant du rival hispanique pourraient toutefois augmenter la dose de doute dans le jeu si bien huilé de Federer.

Avec 14 titres ATP, une onzième victoire en finale d'affilée, ce qui le place juste derrière Borg et McEnroe (Federer tient le record avec 24 victoires), Nadal confirme que son statut de N.2 mondial n'est pas usurpé. Sur "ses terres", de Madrid à Paris, en passant par Monte-Carlo, il n'est le vassal de personne. Il sera favori à Roland-Garros.

RAFAEL NADAL EN BREF
Né le 3 juin 1986 à Majorque (Espagne)
Réside à Manacor (Majorque)
Taille: 1,82 m
Poids: 85 kg
Débuts professionnels: 2001
Classement mondial actuel: 2e

Palmarès: 14 titres en simple dont 2 cette saison (Dubaï et MS Monte-Carlo) En Grand Chelem: 1 titre: Roland-Garros (2005)
Coupe Davis: victoire en 2004

1er tour : Nadal bat Arnaud Clément (FRA) 6-4, 6-4.
2e tour : Nadal ( bat Jean-René Lisnard (MON, WC) 6-4, 6-1
3e tour : Nadal bat Kristof Vliegen (BEL) 6-3, 6-3
1/4 : Nadal bat Guillermo Coria (ARG/N.6) 6-2, 6-1
1/2 : Nadal bat Gaston Gaudio (ARG/N.7) 5-7, 6-1, 6-1.

2006 Dubaï (dur, finale) : Nadal 2-6, 6-4, 6-4
2005 Roland-Garros (terre battue, 1/2 finale) : Nadal 6-3, 4-6, 6-4, 6-3
2005 Miami (dur, finale) : Federer 2-6, 6-7 (4/7), 7-6 (7/5), 6-3, 6-1
2004 Miami (dur, 2e tour) : Nadal 6-3, 6-3

1969 Tom Okker (NED)- 1970 Zeljko Franulovic (CRO) - 1971 Ilie Nastase (ROM) - 1972 Ilie Nastase (ROM) - 1973 Ilie Nastase (ROM) - 1974 Andrew Pattison (RSA) - 1975 Manuel Orantes (ESP) - 1976 Guillermo Vilas (ARG) - 1977 Bjorn Borg (SWE) - 1978 Raul Ramirez (MEX) - 1979 Bjorn Borg (SWE) - 1980 Bjorn Borg (SWE)

1981 Guillermo Vilas (ARG) - 1982 Guillermo Vilas (ARG) - 1983 Mats Wilander (SWE) - 1984 Henrik Sundstrom (SWE) - 1985 Ivan Lendl (USA) - 1986 Joakim Nystrom (SWE) - 1987 Mats Wilander (SWE) - 1988 Ivan Lendl (USA) - 1989 Alberto Mancini (ARG) - 1990 Andreï Chesnokov (RUS)

1991 Sergi Bruguera (ESP) - 1992 Thomas Muster (AUT) - 1993 Sergi Bruguera (ESP) - 1994 Andrei Medvedev (UKR) - 1995 Thomas Muster (AUT) - 1996 Thomas Muster (AUT) - 1997 Marcelo Rios (CHI) - 1998 Carlos Moya (ESP) - 1999 Gustavo Kuerten (BRA) - 2000 Cédric Pioline (FRA)

2001 Gustavo Kuerten (BRA) - 2002 Juan Carlos Ferrero (ESP) - 2003 Juan Carlos Ferrero (ESP) - 2004 Guillermo Coria (ARG) - 2005 Rafaël Nadal (ESP) - 2006 Rafaël Nadal (ESP)