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Nadal Imperator

Eurosport
ParEurosport

Publié 14/05/2006 à 17:30 GMT+2

Rafael Nadal a remporté le 16e titre de sa carrière en dominant pour la 5e fois Roger Federer, en 5 sets, lors de la finale du Masters Series de Rome. Le Majorquin qui a sauvé deux balles de match, comme face à Coria en 2005, égale le record de victoires

MS ROME - FINALE
Rafael Nadal (ESP/N.2) bat Roger Federer (SUI/N.1) 6-7(0/7), 7-6 (7/5), 6-4, 2-6, 7-6 (7/5)
-> REVIVEZ LE FILM DU MATCH !
Roger Federer n'a pas d'égal sur le circuit, mais Rafael Nadal n'a pas d'égal sur terre battue. Chaque choc de ses deux joueurs hors-normes s'annonce donc aussi palpitant que les quatre finales qu'ils ont déjà disputées face-à-face. Après Dubaï sur dur, les deux hommes viennent de livrer deux matches d'anthologie à Monte-Carlo, et ce dimanche, à Rome.
Federer en stratège
Sur le Rocher, Federer avait perdu ses moyens dès le début du match. En perdant le premier set sans jouer son jeu, il avait couru après le score. Au coeur du "Foro Italico", le Suisse s'est jeté dans la bataille... En stratège ! Averti de l'étonnante capacité de son rival à relancer à la perfection, et notamment de trouver des angles surprenants, Roger a décidé de choisir une zone spécifique pour neutraliser le fougueux gaucher. En jouant systématiquement dans un rectangle invisible d'un mètre carré, positionné légèrement sur le revers de Nadal, tout près de l'axe du terrain, il a décidé de troubler le replacement de Nadal.
Privé de contres meurtriers, contraint de jouer face au Suisse sans pouvoir le repousser en profondeur dans la diagonale revers, l'Espagnol a repoussé patiemment les offensives de Federer. Le rythme du match s'emballe rapidement. Les échanges sont aussi fermés tactiquement que spectaculaires. Breaké à 1-3, il débreake à 2-3 avant de sauver deux balles de set à 5-6. Sûr de son fait, Federer prend les commandes de l'échange dans le premier jeu décisif, remporté haut la main, mais non sans intensité 7/0.
Eprouvé après une petite heure de jeu de très haut niveau, les deux joueurs ont eu la même attitude lors de la seconde manche. Chacun derrière la tranchée de son service, ils ont attendu la faute. A 3-3, Federer est plus en jambes, mais il n'avance plus dans le court pour provoquer Nadal. A 5-4, service Federer, Rafael obtient une balle de set. Le match s'emballe à nouveau. Federer breake dans le jeu décisif avant de s'incliner finalement, notamment sur un coup droit long de ligne trop long.
Nadal n'enfonce pas le clou
Une des failles de Roger ce dimanche, exploitée par Nadal. Dans ses courses latérales, le Suisse a l'habitude de donner un coup de fouet long de ligne pour déborder son adversaire. En bout de course, ou en pleine glissade, ce coup devient très risqué. Nadal insiste dès qu'il peut et joue moins sur le revers qu'à Monte-Carlo, conséquence des choix de Federer.
Au troisième set, le match s'engage sur les mêmes bases que la deuxième manche. Mais à 2-2, une amortie parfaitement exécutée oblige Federer à faire un sprint sur toute la diagonale. Le Suisse s'arrache, remet et se fait clouer par une volée cruelle. Dès lors, le match bascule. Federer est marqué par l'effort, et perd sa lucidité pendant quelques jeux. Le temps de perdre le set 6-4.
Une fois ses esprits retrouvés, le numéro 1 mondial décide de limiter la casse et de simplifier son jeu. Jouer vers l'avant, prendre plus de risques et compter sur son service. A Monte-Carlo, Nadal avait appuyé là où cela faisait mal. Cette fois-ci, le numéro 2 mondial n'a pas eu les ressources d'enfoncer le clou. "Rodgeur", encouragé par une bonne partie du public romain, joue libéré et remporte le quatrième set à la surprise générale. Nadal s'est endormi pour ne se réveiller qu'à 1-4 dans la cinquième manche.
Une fin de match mémorable
A ce moment, les spectateurs ont découvert un autre aspect du phénomène Nadal. Breaké, le Majorquin a refusé la défaite et bondit littéralement sur le court, sautillant comme si le match commençait. Incrédule, Federer a dû être intérieurement impressionné. Il rate deux coups faciles et perd son avantage. La seule présence de "Rafa" sur le court a changé le cours du match.
Le match entre dans une autre dimension. A 5-6, Federer mord dans deux coups droits sur deux balles de match, mais la ligne de fond lui échappe. Dans le jeu décisif, le Suisse est encore devant, avec un break d'avance à 4/2, comme au second set. Le finaliste de Monte-Carlo, retrouve sa zone fétiche dans l'échange, mais ses coups de génie lui font défaut.
A sa première balle de match, Nadal laisse la balle sortir. Il avait gagné un des matches de l'année face à Coria en finale du MS Rome 2005, il a fait mieux en 2006. "C'est difficile de dire pourquoi j'ai gagné. J'ai bien joué évidemment, mais il y a aussi eu un facteur qui s'appelle la chance. Si Roger avait réussi seulement un coup droit de plus, c'était fini pour moi", a reconnu Nadal.
Comme un général d'une partie de l'empire romain contesterait le pouvoir de l'empereur, les conquêtes de Nadal sur terre battue propulsent le Majorquin au-delà de la simple place de numéro 2 mondial qu'il occupe fièrement aujourd'hui. César du circuit, Federer a vu naître la saison dernière un prétendant aux marges de l'Empire. En 2006, Roland-Garros sera une citadelle majorquine, autonome.
A SAVOIR : les deux joueurs ont remporté 13 des 14 derniers Masters Series (4-4 en 2005, 2-2 déjà cette année)
FACE-A-FACE : 5-1 pour Nadal
2006 Dubaï (dur, finale) : Nadal 2-6, 6-4, 6-4
2005 Roland-Garros (terre battue, 1/2 finale) : Nadal 6-3, 4-6, 6-4, 6-3
2005 Miami (dur, finale) : Federer 2-6, 6-7 (4/7), 7-6 (7/5), 6-3, 6-1
2004 Miami (dur, 2e tour) : Nadal 6-3, 6-3
LE PALMARES DU TOURNOI depuis 1980
2005 Foro Italico Rafael Nadal (ESP)
2004 Foro Italico Carlos Moya (ESP)
2003 Foro Italico Felix Mantilla (ESP)
2002 Foro Italico Andre Agassi (USA)
2001 Foro Italico Juan Carlos Ferrero (ESP)
2000 Foro Italico Magnus Norman (SWE)
1999 Foro Italico Gustavo Kuerten (BRA)
1998 Foro Italico Marcelo Rios (CHI)
1997 Foro Italico Alex Corretja (ESP)
1996 Foro Italico Thomas Muster (AUT)
1995 Foro Italico Thomas Muster (AUT)
1994 Foro Italico Pete Sampras (USA)
1993 Foro Italico Jim Courier (USA)
1992 Foro Italico Jim Courier (USA)
1991 Foro Italico Emilio Sanchez (ESP)
1990 Foro Italico Thomas Muster (AUT)
1989 Foro Italico Alberto Mancini (ARG)
1988 Foro Italico Ivan Lendl (CZE)
1987 Foro Italico Matis Wilander (SWE)
1986 Foro Italico Ivan Lendl (CZE)
1985 Foro Italico Yannick Noah (FRA)
1984 Foro Italico Andres Gomez (ECU)
1983 Foro Italico Jimmy Arias (USA)
1982 Foro Italico Andres Gomez (ECU)
1981 Foro Italico Jose-Luis Clerc (ARG)
1980 Foro Italico Guillermo Vilas (ARG)
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