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Melbourne is burning

Eurosport
ParEurosport

Publié 28/01/2009 à 13:15 GMT+1

Le thermomètre explose à Melbourne mais le tournoi continue. Les Russes brillent au soleil dans le tableau dames, Novak Djokovic fond sous les projecteurs et Serena Williams voit des mirages sur le Rod Laver Arena. Et les organisateurs trouvent cela norma

LE POLAROÏD DE MELBOURNE - Mercredi 28 janvier 2009
LES DEMI-FINALISTES QUI VENAIENT DU FROID
Et le soleil s'est couché sur la façade australienne de l'empire russe. Disons qu'un toit rétractable a légèrement modifié le cours de la rencontre entre Serena Williams et Svetlana Kuznetsova, qui, malgré un break d'avance (7-5, 5-3) n'a pas réussi à devenir la quatrième représentante russe à se qualifier pour les demi-finales de l'Open d'Australie. On n'a pas encore besoin d'un Tosltoï passionné de tennis pour raconter le roman du tennis russe, on peut simplement souligner que ses représentantes écrivent des grandes lignes de l'histoire du tennis féminin actuel.
Pour retrouver quatre joueuses d'un même pays en demi-finale, il faut remonter à Wimbledon 1985, aux Américaines Evert, Rinaldi, Navratilova (naturalisée en 1981) et Garrison. Trois Russes à ce stade est un fait inédit. Il y a déjà eu à plusieurs reprises deux Russes en demi-finales d'un "majeur" et même deux finales 100% russes, à Roland-Garros et à l'US Open en 2004. A Melbourne, il y avait au moins une Russe en quarts de finale pour la 27e fois consécutive en Grand Chelem. Depuis Anna Kournikova la première Russe à atteindre les demi-finales d'un Grand Chelem à Wimbledon en 1997, le pays a remporté cinq tournois du Grand Chelem: Anastasia Myskina à Roland-Garros en 2004, Svetlana Kuznetsova à l'US Open 2004 et Maria Sharapova à Wimbledon en 2004 et à l'US Open en 2006 ainsi qu'à l'Open d'Australie en 2008.
IL FAIT TROP CHAUD POUR ECRIRE L'HISTOIRE
Svetlana Kuznetsova justement, n'a pas accepté le déroulement de son quart de finale. Battue par Sharapova en quart en 2005, elle a contesté le bouleversement qu'a constitué le passage en "indoor" : "La fermeture du toit a été un grand changement. Je me sentais très bien auparavant. J'étais un peu furieuse qu'on l'ait fermé. Faire ça en plein milieu du match, je ne comprends pas. Elle a un gros service et elle s'en est parfaitement servie après la fermeture du toit. Je pense que ça l'a favorisée et ça a définitivement pesé sur l'issue du match. Mais, malgré cela, j'avais mes chances. Je menais 5-3... On aurait pu écrire l'histoire. On n'y est pas arrivé. C'est de ma faute."
Le comble de la situation veut qu'Elena Dementieva, qui a joué et gagné avant Svetlana sans le toit, s'est posée la question inverse : "Personne ne comprend comment fonctionne leur politique par rapport à la chaleur. Lors de mon match, il faisait 39,5 degrés, mais sur le court c'était au moins 45°. Ils auraient dû fermer le toit. Cela m'a surpris qu'ils ne l'aient pas fait puisque les prévisions météo annoncent 41 degrés pour aujourd'hui et jusqu'à 43° demain. Ils ont un toit, pourquoi ne pas l'utiliser? Pour le confort des joueuses mais aussi des spectateurs." Ces déclarations feront-elles couler beaucoup d'encre ? Pas sûr que cela rafraîchisse la tête du tournoi. Les organisateurs avaient laissé Novak Djokovic, tenant du titre, jouer à 02h30 du matin, comment se révolteraient-ils de voir des joueuses s'épuiser en plein soleil, ou ne pas jouer selon l'esprit du jeu (selon les mêmes conditions tout un match durant) ?
SERENA N'ETAIT PAS SEULE CONTRE KUZNETSOVA
Avec la canicule, un mirage est vite arrivé. Ecoutez Serena Williams : "Quelle chaleur! C'était une expérience "extra-corporelle". J'avais l'impression de regarder jouer quelqu'un dans une robe bleue et ce n'était pas moi, c'était très bizarre. Je pense que la fermeture du toit m'a aidée. Qui sait ce qui serait arrivé sinon? Mais j'aime jouer sous la chaleur. Je me sens très bien, pas fatiguée du tout."
LES CONDITIONS : La décision de fermer le toit a été prise après que la cote d'alerte eut été atteinte, selon des critères prédéfinies d'humidité et de température, dont la principale est que le thermomètre affiche plus de 35 degrés sous abri. Une vague de chaleur estimée sans précédent depuis 1908 s'est abattue mardi sur Melbourne où le mercure devait frôler voire dépasser les 40 degrés à l'ombre pendant les trois prochains jours . Il faut une dizaine de minutes pour fermer le toit et enclencher la climatisation.
UNE SOLUTION ? : Selon Rod Laver, joueur légendaire australien (le dernier joueur qui a réussi le Grand Chelem en 1969), interrogé mercredi, il faut adapter son jeu à la chaleur : " Djokovic aurait dû éviter de faire des longs échanges en fond de court", a-t-il par exemple conseillé. En tant qu'observateur neutre, on peut simplement constater que le tournoi de Melbourne est le seul qui tolère une programmation "extrême". On ne joue pas sous la pluie à Wimbledon, on ne joue pas la nuit à Roland-Garros, on joue rarement aussi tard à Flushing. Pourquoi la canicule serait-elle plus tolérable que la pluie ? Serait-on moins fatigué à la nuit à Melbourne qu'à Paris ?
DJOKOVIC NE VEUT PLUS PASSER A LA TV
Novak Djokovic, qui n'a pas pu aller au bout de son match face à Andy Roddick, a mis en avant le fait qu'il avait terminé son précédent match à 02H27 du matin et qu'il aurait donc logiquement dû être programmé en soirée mercredi. "C'est ce que j'ai dit aux organisateurs mais ils ne m'ont pas écouté ", a regretté Djokovic. Les organisateurs ont préféré programmer les matches de l'Australienne Jelena Dokic et du Suisse Roger Federer mercredi soir en prime-time. "Parfois vous n'avez visiblement pas assez de poids pour contrôler ces choses, a-t-il développé. D'autres demandes, notamment celles des télévisions, ont eu le dessus. C'est un peu décevant."
LES "DECLAS" DU JOUR : Jo-Wilfried Tsonga et Serena Williams
JWT était légèrement amnésique après son match face à Ivan Ljubicic, il ne se souvenait pas des balles de set sauvées au deuxième set. Après sa défaite en quart de finale devant Fernando Verdasco, il confirme : "Ce tournoi ne restera pas gravé dans ma mémoire."
Serena Williams est frustrée : "Je n'arrive pas à reproduire en match ce que je réussis à l'entraînement. J'aurais autant fait d'aller à la piscine plutôt que de me torturer à l'entraînement."
LA STAT
Gilles Simon est le seul joueur qui a réussi à marquer plus de quatre jeux dans un set face à Rafael Nadal. Le N.1 mondial est le seul à n'avoir concédé aucun set depuis le début du tournoi. Le Français a eu une balle.
LA PHOTO DU JOUR : Fernando Verdasco
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