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La France a peur

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 24/01/2011 à 00:51 GMT+1

C'est une tendance lourde de régression et de relève introuvable qui a abouti à l'absence de Française en 8e de finale à Melbourne. Alizé Cornet n'a été qu'un rayon de soleil dans un tournoi terne. Loïc Courteau et Amélie Mauresmo nous expliquent d'où vient ce creux... qui pourrait encore durer.

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Crédit: Eurosport

Pour un journaliste, Alizé Cornet est du pain béni en raison de sa personnalité enjouée et de sa capacité à traduire ses sentiments par des propos toujours extrêmement clairs et imagés. Sa renaissance sur les courts de Melbourne Park après deux années de vaches maigres a été l’un des rares sourires français de cet Open d’Australie qui, en revanche, ne laissera aucune trace dans la mémoire du tennis tricolore. Comme en 2010, il n’y aura aucune Française en huitièmes de finale de la première levée du Grand Chelem. La surprise, c’est qu’il n’y aura aucun homme non plus à ce stade de la compétition.
S’il s’agit davantage d’un accident de parcours pour le tennis masculin, le tennis féminin s’est, lui, ancré dans une tendance lourde qui l’éloigne de plus en plus d’une époque où il tenait le haut du pavé à l’image des quatre Françaises présentes en huitièmes de finale à Melbourne en 1999. En 2010, un seul huitième de finale (Marion Bartoli à Wimbledon) a été à mettre au crédit du tennis tricolore qui a littéralement plongé en termes de résultats.
Bartoli et Rezaï, construites hors du système fédéral
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2011 Open d'Australie Aravane Rezai

Crédit: AFP

A Melbourne, en plaçant une unique joueuse au troisième tour, le tennis féminin français est resté dans de très basses eaux que l’échec au premier tour des sept joueuses engagées dans les qualifications n’a pas contribué, loin de là, à rehausser. "Lors de ces qualifs, il y avait des filles qui n’étaient tout simplement pas préparées pour jouer une telle épreuve et c’est regrettable", peste Alexia Dechaume-Balleret, entraîneur de l’équipe de France de Fed Cup. Derrière Marion Bartoli, 17e au début du tournoi, et Aravane Rezaï, 22e, qui se sont construites en dehors du système fédéral mais dont les carrières oscillent au gré d’amples sinusoïdes au plus haut niveau, c’est le désert, ou presque. Alizé Cornet, la troisième mieux répertoriée, était 83e devant Virginie Razzano, 100e. Fin 1999, elles étaient quatre… dans les dix premières mondiales. Une véritable descente aux enfers.
Entraîneur de Julien Benneteau après avoir été surtout celui d’Amélie Mauresmo, Loïc Courteau ne décolère pas. C’est ce qu’il a laissé transparaître au début de cet Open d’Australie où il a fustigé le manque d’intérêt de la Fédération Française de Tennis et de sa Direction Technique Nationale pour le tennis féminin. "Nous avons eu depuis quinze ans des résultats excellents avec des victoires en Grands Chelems, au Masters, en Fed Cup, une médaille d'argent aux Jeux Olympiques et une place de n°1 mondiale, mais la DTN n’a pas su s’adapter et anticiper "l'après", elle s'est reposée sur les résultats du moment, a-t-il déclaré. Elle n’a pas voulu se remettre en question et s'ouvrir sur l'extérieur."
Le plan de Loïc Courteau

Amélie Mauresmo, consultante à Melbourne pour Eurosport, ne dit pas autre chose. "Je suis allée dans le bureau de PatriceHagelauer (l’actuel DTN absent à Melbourne), mais visiblement ce que je lui ai dit n’a pas l’air ne l’avoir intéressé, sourit-elle avec fatalisme. Alors j’ai laissé tomber. Pourtant, il y a beaucoup de choses à faire pour relever le tennis féminin, mais visiblement ça ne les intéresse pas." Loïc Courteau a son plan de bataille et attend de pouvoir le mettre en place, probablement dans un contexte différent de l’actuelle DTN. "La fermeture des pôles France il y a une dizaine d'années a pénalisé une génération car pour moi il y a des paliers à franchir, explique-t-il. Et Roland Garros doit être réservé à l'élite et aux équipes de FranceSi j’étais en place, je demanderais d'avoir un département spécialisé sur le tennis féminin supervisé par un élu motivé par ce secteur et capable de faire passer ses idées au comité directeur. Je demanderais aussi à Amélie Mauresmo d’être responsable de ce département, de prendre à terme le capitanat de la Fed Cup et je mettrai en place un team France."

Alexia Dechaume-Balleret était coordinatrice du haut niveau féminin à la DTN jusqu’à récemment, mais elle a préféré jeter l’éponge parce qu’elle ne sentait pas, dit-elle, "un véritable désir de changement à la DTN". Elle a été remplacée à ce poste par Alexandra Fusai qui a débuté dans ses fonctions à l’occasion de cet Open d’Australie. "En France, nous avons eu tout un tas de joueuses brillantes comme Amélie Mauresmo, Mary Pierce, Nathalie Tauziat, Nathalie Dechy, Julie Halard, Sandrine Testud, Emilie Loit et bizarrement, la fédération n’utilise pas leurs compétences", s’interroge Alexia Dechaume-Balleret. La jeune Caroline Garcia, présente au deuxième tour à Melbourne, et Kristina Mladenovic, hélas victime d’une blessure récurrente au genou, sont, pour le moment, les fragiles espoirs de demain. La traversée du désert ne fait que commencer…
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