Bartoli n'a rien pu faire

Deux premiers tours expédiés, 10 jeux concédés, un physique affûté, Marion Bartoli abordait son 3e tour à Melbourne avec des ambitions dévorantes. "Je pense avoir la structure physique pour assumer n'importe quelle situation, ce que je n'avais pas forcément la capacité de faire auparavant", déclarait-elle après sa victoire sur Jelena Dokic au tour précédent. Son match face à Jie Zheng (défaite 6-3, 6-3) ne lui a pas donné tort. Physiquement, la Française a tenu la route. Ce qui a mis un terme définitif à sa quinzaine, c'est son incapacité à varier son jeu pour venir à bout du casse-tête chinois.

Comme en 2010 où Zheng l'avait déjà sortie de l'Open d'Australie au 3e tour. Cette année, la Chinoise, semble, il est vrai, marcher sur l'eau. Victorieuse à Auckland, elle n'a toujours pas perdu en 2012 et reste sur une série de 8 victoires. Face à la 38e joueuse mondiale, Bartoli a touché ses limites. Sa frappe de balle peu tranchante, l'Auvergnate fut incapable de trouver un autre plan de jeu et s'est enfoncée dans ses approximations. Souvent, elle a forcé en débordant des lignes : 7 coups gagnants pour 21 fautes directes au final.

Le constat est cinglant : "Je ne sais pas ce qui s'est passé. Soit ma balle n'allait pas assez vite, soit la sienne était très rapide. Je n'ai jamais eu l'emprise sur le match. J'avais vraiment l'impression de devoir prendre beaucoup trop de risques pour marquer un point gagnant.C'est assez inhabituel. Je sentais que je ne pouvais pas rentrer dans le court et signer des points gagnants. Je n'ai jamais pu renverser la situation", a-t-elle constaté, amère. Et Bartoli de poursuivre : "Elle a été trop forte pour moi tout simplement. Si elle continue à jouer comme ça, ce sera très compliqué pour sa prochaine adversaire. Il y a un peu de frustration bien sûr, mais vraiment l'impression d'être tombée sur une joueuse qui ne pouvait rien rater."

Des regrets encore à la vue du tableau, avec une route dégagée suite à l'élimination de Samantha Stosur (N.6) dès le premier tour, qui attendait la 9e joueuse mondiale. En huitième, Jie Zheng affrontera en effet l'Italienne Sara Errani. Pour Bartoli, ce sera un vol direction Paris. Dans quinze jours démarre l'Open GDZ-Suez, son prochain objectif. "Ce n'est pas comme si j'étais arrivée ici mal préparée et que j'en payais le prix. J'ai vraiment donné le maximum. Une défaite est difficile à accepter, bien sûr. Mais je ne peux pas parler d'une préparation tronquée ou mal gérée", se rassure-t-elle. Reste que ce cinglant revers lui rappelle qu'il faudra sans doute proposer plus de variation dans son jeu si elle veut définitivement viser le top 5 mondial.