"Je ne contrôlais rien"

70-30. A elle seule, cette statistique pourrait résumer l'écart entre Jo-Wilfried Tsonga et Kei Nishikori, lundi à Melbourne. Avec 70 fautes directes au compteur contre seulement 30 à son adversaire, Tsonga a connu un déchet beaucoup trop important pour espérer faire tomber le Japonais en huitièmes de finale. "C’est vraiment énorme", a constaté le N.1 français après-coup. Certes, la chaleur étouffante a joué un rôle important dans le déroulé de la partie, "mais ce n’est pas la raison de ma défaite, a-t-il affirmé. Le problème, c’est moi : je ne me suis pas bien adapté aux conditions. Lui a fait son match. Ce n’est pas forcément celui qui est le plus frais qui gagne la partie à la fin. C’est celui qui gagne le dernier point."

Si la chaleur n'explique pas tout, elle a tout de même perturbé le Français. "Comme il faisait très chaud, la balle volait et je ne contrôlais pas grand-chose, a expliqué Tsonga. J’ai fait beaucoup de fautes directes. Il m’a attendu, il m’a attendu et voilà. Physiquement, j’ai eu des hauts et des bas, mais c’était surtout difficile au niveau des sensations. A chaque fois qu’il y avait des balles neuves, je ne contrôlais rien."

Le premier set remporté 6-2 ne laissait pourtant rien transparaître de la suite des événements. Mais dès le début de la 2e manche, une interruption a semblé dérégler la machine Tsonga. "L’arrêt était justifié, a toutefois reconnu le finaliste de l'édition 2008. Sur mon service, la balle n’avait pas rebondi. Mais c’est vrai que cette pause lui a fait du bien. D’autant que c’est arrivé à 40A sur mon jeu de service et je suis breaké après. Mais je m’attendais à tout avec lui. Je savais qu’il allait demander le kiné, me donner le sentiment d’être à l’article de la mort et puis repartir ensuite à toute allure. Je l’avais déjà joué. Je ne partais pas dans l’inconnu (sourire)."

Revigoré par cet arrêt, Nishikori a alors pris le dessus pour mener deux sets à un. Tsonga est bien revenu à deux sets partout mais sans parvenir à confirmer dans le cinquième set. A un jeu partout dans la dernière manche, il a encaissé 12 points d'affilée, soit trois jeux blancs, pour se faire mener 4-1. La messe était dite. "J'ai un peu un sentiment d'inachevé, a-t-il avoué. Je n’ai pas assez bien joué pour battre un joueur que je savais dangereux. Je n’ai pas fait un match extra. Je suis évidemment déçu par rapport à mes objectifs personnels. J’ai fait pas mal d’efforts en début de saison et ça n’a pas payé ici. Cela va prendre quelques jours pour digérer tout ça. C’est sûr que je ne vais pas aller faire un footing demain. Je vais me reposer avant la coupe Davis et repartir de l’avant."