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Nadal et le complexe Djoko

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 29/01/2012 à 01:01 GMT+1

Pour Rafael Nadal, un deuxième titre à l'Open d'Australie passe par un succès contre Novak Djokovic, qu'il retrouve en finale dimanche. Depuis un an, le Serbe semble lui poser un problème insoluble. Le Majorquin doit impérativement le résoudre s'il veut reprendre sa marche en avant.

2011 US Open Nadal Djokovic

Crédit: AFP

Rafael Nadal a-t-il bluffé jeudi, après sa victoire contre Federer? Lors de sa conférence de presse, l'Espagnol a assuré que peu lui importait de jouer Djokovic ou Murray en finale. Difficile pourtant d'éclipser le fait suivant: Face à l'Ecossais, il reste sur cinq victoires en six matches, dont trois succès en Grand Chelem l'an dernier. Contre Djokovic, il a subi six défaites en autant de matches, et en autant de finales, en 2011. Aucune importante, alors, vraiment? A ce titre, c'est plus qu'une 15e finale que s'apprête à jouer Nadal dimanche à Melbourne contre le Serbe. Il y a plus qu'un titre en jeu pour lui. Il y a une énigme à résoudre. Une énigme dont il n'a pas trouvé la clé depuis que Djokovic est devenu ce qu'il est aujourd'hui, à savoir le meilleur joueur du monde.
Pour la première fois de sa carrière, Nadal s'est retrouvé confronté à une situation d'échec face à un joueur. Federer a connu ça, précisément face à Nadal. Mais pour le Majorquin, ce fut une grande nouveauté, dont il se serait bien passé. Psychologiquement, ses six finales perdues l'année passée ont été pénibles à accepter. Il semble peu probable que Djokovic connaisse une baisse de niveau sensible en 2012. L'Open d'Australie tend à le confirmer. Comme à Wimbledon, et comme à l'US Open, la victoire finale passe par un succès sur Djokovic pour Nadal. Rafa se voit dans l'obligation de trouver la clé du problème serbe s'il veut redevenir le patron et s'il veut éviter des frustrations à répétition.
Pas de fixation mais...
Il aborde donc probablement l'année la plus importante de sa carrière. Imaginons qu'il continue de buter sur le mur Djokovic. Qu'il s'incline en finale dimanche à Melbourne. Puis encore une ou deux fois en Grand Chelem d'ici la fin de saison. Nadal le supportera-t-il? Patrick Mouratoglou, consultant d'Eurosport, ne le croit pas. "Ce qui m'inquiète compte tenu de la personnalité de Nadal, explique-t-il, ce sont les conséquences que ça pourrait avoir pour son avenir dans le tennis. Il ne supportera pas très longtemps d'être sans solution face à un joueur. Contrairement à un Federer qui aime fondamentalement jouer au tennis, Nadal est d'abord un gagneur. Federer aussi, mais ce n'est pas la base de sa personnalité. Nadal est un compétiteur avant d’être joueur de tennis."
L'avenir de Nadal à court et moyen tient donc dans la capacité ou non de l'Espagnol à résoudre l'équation Djokovic. D'ailleurs, même s'il se défend de faire une fixation sur le numéro un mondial, tous les changements effectués récemment par le champion de Manacor l'ont été dans l'optique de battre Djokovic. C'est vrai de l'alourdissement de sa raquette ou de sa nouvelle stratégie au service, qui consiste à prendre moins de risques en première balle afin de gonfler son pourcentage pour être moins exposé en retour face au Serbe. Face aux autres, à tous les autres, Nadal pose beaucoup plus de problèmes qu'il n'en a à régler. Contre Djokovic, c'est l'inverse et ses qualités ne suffisent plus. Il devait donc changer quelque chose. Il l'a fait. Il saura dimanche si cela suffit pour inverser une tendance lourde, même si elle n'est pas irréversible.
La chance de Nadal, c'est le contexte de cette finale. Il a bénéficié de 24 heures de repos supplémentaires et Djokovic a joué cinq heures en demi-finale contre Murray, terminant à plus de minuit. Le temps de se soumettre aux obligations médiatiques, au contrôle antidopage et de rentrer à l'hôtel, il n'a pas dû se coucher avant trois heures du matin. Quand on sait à quel point la dimension physique des duels entre Nadal et Djokovic est déterminante, c'est forcément un handicap pour le Serbe. Bien sûr, Nadal avait gagné en finale en 2009 après sa demie marathon contre Verdasco, également disputée le vendredi. Mais en face, c'était Federer. L'impact physique de leur combat n'était pas le même. La faculté de Djokovic à récupérer pleinement de sa débauche d'énergie contre Murray sera évidemment capitale. Mais plus encore que dans les jambes de Djoko, c'est dans la tête de Nadal qu'il faut chercher la clé principale de cette finale. Il est confronté au plus grand défi de sa carrière. Rien que ça.
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