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Nadal, l'anti-Borg

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 17/01/2012 à 15:39 GMT+1

Les carrières de Rafael Nadal et de Bjorn Borg ont beaucoup de points communs. Mais l'Espagnol, contrarié par la montée en puissance de Novak Djokovic comme le Suédois l'a été à l'époque de John McEnroe, a quelque chose de plus : un supplément d'âme.

nadal borg

Crédit: Eurosport

Le parallélisme des deux trajectoires de Rafael Nadal et Björn Borg est absolument fascinant tant leurs deux destins se seront épousés à 30 ans d’intervalle. Borg et Nadal sont tous les deux nés en juin (le 6 juin 1956 pour le Suédois, le 3 juin 1986 pour l’Espagnol) à l’heure de Roland-Garros. Roland-Garros où ils ont remporté tous les deux le premier de leurs titres majeurs. Roland-Garros où ils comptent tous les deux le nombre record et historique de six triomphes, le 6e ayant été obtenu, dans les deux cas à l’âge de 25 ans pile.
En juillet 1981, défait en quatre manches par John McEnroe en finale de Wimbledon, Björn Borg perdit sa place de n°1 mondial au profit de son vainqueur (comme Nadal contre Djokovic 30 ans plus tard). En septembre de la même année, en finale de l’US Open, le Suédois s’inclina à nouveau contre McEnroe en quatre sets (comme Nadal contre Djokovic 30 ans plus tard). Puis Borg vacilla (comme Nadal 30 ans plus tard).
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Bjorn Borg

Crédit: AFP

Depuis son apparition sur le circuit professionnel, Nadal a toujours été comparé à Borg qu’il a semblé avoir réincarné avec son bandeau dans les cheveux, son terrible coup droit lifté et son inlassable couverture de terrain. Certains ont fini par croire qu’à l’aube de cette saison 2012, le physique et la tête du Majorquin allaient finir par l’abandonner définitivement, un peu comme Borg parti sans laisser d’adresse à seulement 25 ans.
Car Borg ne revint jamais après l’US Open 1981 dont il avait snobé la remise des prix et la conférence de presse. Enfin, presque, si l’on excepte une parodie de match contre Yannick Noah à Monte-Carlo en 1982 (il sifflotait aux changements de côté !), d’une scène d’adieux, toujours à Monte-Carlo en 1983, avant un retour baroque à la compétition en 1991 à l’âge de 34 ans.
Nadal et le ras-le-bol "borgien" ?
Il aura donc suffi d’une phrase malheureuse lâchée au dernier Masters de Londres pour que Nadal sème le doute à son tour sur la solidité de son implication à 25 ans.  "Ces dernières semaines, j'ai été un peu plus fatigué que d'habitude et c'est pour cela que j'ai eu moins de passion pour le jeu", avait-il dit. Moins de passion ? L’expression, qu’il a encore dû combattre en conférence de presse à Melbourne, ne l’a pas lâché d’autant que sa lutte pour le raccourcissement de la saison et le suivi de son inquiétant bulletin de santé consignant ses douleurs diverses ont alimenté les rumeurs de son ras-le-bol "borgien". A Melbourne, Nadal paraît surveillé comme le lait sur le feu.
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TENNIS Nadal 2011

Crédit: Imago

Mais si Borg a plié bagage à 25 ans, Nadal porte encore les siens comme il peut au même âge. Vaille que vaille, cahin-caha, Nadal continue d’écumer les courts en grimaçant à l’image des craintes engendrées par la violente douleur au genou qui l’a foudroyé dans sa chambre d’hôtel avant de disputer son premier tour de cet Open d’Australie et a nécessité la pose d’un imposant bandage. Visage impassible comme un robot, Borg ne laissait jamais transparaître le moindre rictus. Nadal continue, lui, de déformer le sien sous les attaques de son corps, se rendant ainsi terriblement humain, tout en réussissant à plaisanter sur le sujet face aux journalistes.
"L’admiration que j’avais pour Borg était purement sportive, avait précisé un jour Yannick Noah à Tennis Magazine. Rien à voir avec celle que l’on voue à une idole pour plein de raisons. Il n’y avait aucun contact possible avec Borg, il ne parlait à personne. On ne le voyait jamais dans les vestiaires. J’ai dû échanger deux ou trois « hello » avec lui, c’est tout. Sur le plan humain, pour moi, il a toujours représenté le néant. Comme une feuille blanche." C’est, en effet, la limite de la ressemblance entre Borg et Nadal. Nadal, plus ouvert, dépourvu de ce blindage mental -le voilà même qui se « lâche » contre Federer !- n’est pas totalement Borg, heureusement. Ce supplément d’âme pourrait l’aider à continuer à tracer sa route pendant quelque temps encore et peut-être à ajouter quelques tournois majeurs, histoire d’essayer d’égaler Borg et ses 11 titres du Grand Chelem pour peu que son corps de plus en plus tortionnaire tienne le choc. Prochain épisode du feuilleton médical, jeudi 18 janvier, contre Tommy Haas au 2e tour de l’Open d’Australie…
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