"Un âge merveilleux"

Roger FEDERER : C'est sympa. C'est excitant. J'ai bien profité de l'été. Maintenant, j'ai envie de jouer, j'ai faim de jeu après un mois d'absence. On aborde une période de l'année qui est très intéressante et que j'aime beaucoup. Mais Montréal, c'est un tournoi difficile, la transition sur dur est un peu compliquée pour le corps, mais j'ai très envie de reprendre la compétition.

R.F. : Oui ça a l'air d'être une grosse information dans le monde du sport. Chaque fois qu'un sportif important atteint la trentaine, on en parle. Je ne suis pas ravi à l'idée de faire tout un cirque autour de mon anniversaire, mais puisque d'autres le font... Mais j'apprécie toujours de recevoir des messages de mes fans pour mon anniversaire, c'est agréable. Et dans une certaine mesure, c'est sympa de partager ça avec eux, lors d'un entraînement par exemple. Mais lundi, j'ai fêté ça dans le calme, en famille.

R.F. : Quand je suis arrivé sur le circuit il y a une dizaine d'années, je prenais les choses au jour le jour, en me disant "peut-être qu'un jour ça marchera et que je gagnerai des grands titres". Dix ans plus tard, quand je me retourne, je me dis évidemment que je n'aurais pas pu imaginer accomplir tout ce que j'ai accompli. J'ai vécu dix années incroyables. Quand je suis dans ma salle des trophées chez moi et que je vois toutes ces coupes, j'ai peine à croire que j'ai vraiment fait tout ça. Mais 30 ans, c'est un âge merveilleux. Vous pouvez faire le point sur votre vie, sur ce que vous avez fait, sur ce que vos voulez faire à l'avenir. J'attends la suite avec impatience.

R.F. : Profite ! Regarde devant toi et ne te pose pas de question. Et surtout, profite de tous les bons moments que tu vas connaitre. Ne les laisse pas filer.

R.F. : Cette question là, je me la poserai quand j'aurais pris ma retraite. Mais ce n'est pas l'heure de se la poser, même si je viens d'avoir 30 ans. Je sens bien qu'on me pousse à dresser un bilan de ma carrière parce qu'il y a ce 30e anniversaire. Mais ça ne change rien pour moi. C'est pareil d'avoir 29, 30 ou 31 ans. Mais quand je partirai, on regardera ça tranquillement. Ce que j'ai fait, ce que je n'ai pas fait, ce qu'éventuellement j'ai pu apporter au tennis. Mais pour l'instant, ça ne m'intéresse pas.

R.F. : Oui, enfin, j'ai 30 ans. C'est fait. Maintenant, je vais pouvoir vivre à nouveau normalement ! Non sérieusement, l'âge en tant que tel n'est pas très important. C'est le corps qui vous dit votre âge. Puis il n'y a pas que des mauvais côtés. Vous avez davantage d'expérience, vous savez écouter votre corps quand il est plus fatigué. Je sais exactement ce que je peux endurer.

R.F. : Je n'ai pas besoin de sources de motivation. Ou de puiser de l'énergie dans tel ou tel objectif. J'aime tellement le jeu, j'aime tellement la compétition. Il y a toujours quelque chose pour vous motiver, des nouveaux gars qui arrivent sur le circuit, le prochain tournoi. Je suis toujours aussi excité à l'idée de jouer les grands tournois.

R.F. : Non, je n'ai jamais vraiment réfléchi à ça. Je suis heureux d'avoir choisi le tennis et d'avoir connu autant de succès en tant que joueur de tennis. Mais je serai tout aussi heureux d'avoir choisi le tennis si je n'avais pas connu une telle carrière. Le tennis a rendu ma vie plus excitante, plus belle. J'ai rencontré tellement de gens intéressants, j'ai découvert différentes cultures, des villes et des pays fantastiques. J'ai eu tant d'opportunités. Alors je ne me suis jamais dit "et si j'avais fait autre chose". Je suis un joueur de tennis, voilà tout.