Nadal terrasse Mathieu

ROLAND-GARROS - SIMPLE MESSIEURS 3e tour

Rafael Nadal (Esp, 2) bat Paul-Henri Mathieu (Fra, 29) 5-7, 6-4, 6-4, 6-4
Face-à-face : 5-0 pour Nadal. Prochain adversaire : Hewitt
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"S'il faut qu'il perde un jour, autant que ce soit face à moi ". Si la motivation se ressentait dans les mots de Paul-Henri Mathieu avant son affrontement face à Rafael Nadal, celle-ci s'est bien rettranscrite sur le court Philippe-Chatrier. Mais après cinq heures de jeu, les ambitions de "Paulo" ont été réduites à néant par le Majorquin, déstabilisé dans les deux premières heures, avant de dicter sa loi dans les trois qui suivirent.

Posé, courageux et attaquant à souhait, le Français a subjugé les spectateurs du court central, qui ont vu un Paul-Henri Mathieu des grands jours. Insistant comme un beau diable sur le revers du Majorquin, il tenait sans doute la recette pour inquiéter le patron de la terre battue. Inquiéter mais pas battre. Car même dépassé, avec le public et le vent contre lui, Rafael Nadal n'a pas perdu avant le double rebond de la balle de match de son adversaire.

"C'est un surhomme physiquement, mais son bras a déjà tremblé", analysait l'Alsacien avant le début du match. Et c'est ce qui s'est passé au cours du premier set. Remporté 7-5 après 1h33 de combat, Paul-Henri avait trouvé le ton juste pour tenir la dragée haute à Nadal au tableau d'affichage. Un comble pour celui qui avait derrière lui 55 victoires sur sa surface préférée et 20 ans ce jour.

Nadal se faisait alors de plus en plus insistant et pressait le Français sur son service, se procurant en tout 29 possibilités de break. Si Mathieu sauvait la face sur des services-volées qui ont fait merveille, les essuie-glace que l'obligeait à courir l'Espagnol lui ont fait très mal. Mathieu posait un genou à terre après 2h43 de jeu. Pour finalement ne pas se relever.

Les trois dernières manches seront menées de main de maître par Nadal, qui breakera à chaque fois le premier. Mathieu courra après le score tout au long du match qu'il cèdera après 5h de combat intense. Cette défaite aura au moins l'effet de décomplexer les futurs adversaires de l'Espagnol, Lleyton Hewitt, son prochain adversaire en huitième de finale, en premier : si Nadal peut vaciller, le faire tomber n'est peut-être pas impossible.

LA DECLA : Paul-Henri Mathieu : J'ai eu mes chances. Il a mieux joué les fins de set et il a mérité de gagner. Il est meilleur en coup droit qu'en revers, j'ai donc essayé de l'attaquer sur son revers et de monter au filet. J'ai joué un grand match. Nadal est le N.1 sur terre battue, si je l'avais battu aujourd'hui, j'aurais pu battre n'importe qui ensuite. Il y avait une intensité qui était dure à tenir mentalement et physiquement. Il n'y a pas un moment où je l'ai senti se relâcher.

Pendant cinq heures, c'est quand même dur à soutenir. Contre lui, on a tendance à forcer pour faire le point vite. J'ai essayé d'être un peu plus patient. Si j'avais gagné le quatrième, j'aurais été présent physiquement au cinquième. Il ne faut pas se laisser intimider. C'est là qu'il est très fort. Il faut montrer qu'on est là pour le battre, parce que souvent il gagne le match avant même d'entrer sur le terrain. Il met la barre très haut, mais je crois quand même qu'il y a des joueurs qui sont capables de le battre.