Schiavone embrasse Roland

J.C. : Francesca Schiavone qui mène au score, qui l’avait prévu ? Pas grand monde. D’autant plus que la surprise (bonne surprise, car cela fait un match agréable à regarder) n’état pas due à un effondrement de Stosur au premier set, mais bien à la qualité de jeu de Schiavone. L’intensité mise dans ses frappes a compensé son déficit de puissance. Son intelligence tactique et technique sur terre battue a fait le reste. Entre longueur de balle, variations et montées au filet  dans le bon timing.

J.C. : C’est globalement juste pour la première affirmation, mais ce qui change tout, c’est que ce n’est qu’un simple "coup de mou". Schiavone va remettre de l’intensité dans ses frappes, et retrouver de la lucidité dans l’échange. Cela dit, la puissance, c’est justement ce qui n’a pas fait la différence. Stosur a même tenté en cette fin de set de frapper aussi fort que possible dans la balle sur quelques points.

 J.C. : Il y avait quelques Australiens dont la voix portait dans les tribunes mais il y avait surtout des tifosi de Francesca. Un grand drapeau italien barré d’un Francesca en majuscules, des fans portant des tee-shirts Forza Italia certainement prévus pour le Mondial et recyclés opportunément, et même des journalistes plus engagés que d’habitude dans la tribune de presse ! La première finale d’une italienne, cela stimule même les plus impartiaux. Bonne ambiance dans les gradins. Le central était heureux de voir Schiavone poser des problèmes à Stosur, mais cette dernière a obtenu le respect total des spectateurs. 

J.C. : C’est plutôt le kick du service de Stosur que l’on attendait et qui a fait pschitt. Une victoire en deux sets de Schiavone, c’était une belle cote.

J.C. : Je sais qu’en ces temps de soupçons généralisés, où même les vélos sont susceptibles d’être à moteur (Cf l’affaire Cancellarra), il est de bon ton de voir la magouille partout. Peut-on incriminer le tirage au sort de Roland-Garros, qui est comme tous les autres tournois majeurs du circuit, produit par un ordinateur ? Franchement, je ne vois pas pourquoi. Impossible de déceler des algorithmes malintentionnés dans les tableaux de l’année. Aravane Rezaï, puisque vous la citez était au contraire dans une partie de tableau très équilibrée. Il ne faut pas prendre à la légère, des noms tels que Venus Williams, Petrova, Dementieva, Wozniacki, Kuznetsova, Petkovic, Pennetta et a fortiori : Schiavone ! Autre remarque : je doute que vous aviez perçu Samantha Stosur comme une grande favorite en début de tournoi. Bref, rangez vos soupçons, et retournez voir le tableau. Schiavone n’a pas eu le parcours le plus étincelant (celui de Stosur était épatant) mais elle a fait un tournoi plein. Remarquable.

J.C. : Quelle fraîcheur et quelle émotion en effet. Francesca est allé chercher ce titre avec ses armes techniques, et elle n’a jamais failli mentalement, juste un petit contrecoup physique après le premier set, ce qui était compréhensible après l’intensité du premier. Elle avait l’expérience de quelques grands matches de Fed Cup, les Françaises vous le confirmeront toutes ;) Mais à 29 ans, elle qui devient la deuxième joueuse la plus âgée de l’histoire à gagner un titre du Grand Chelem, elle n’a jamais douté. Sa façon de remercier le public, son adversaire, ses parents et ses amis était particulièrement touchante. Elle a d’abord embrassé la terre battue avec amour après la balle de match, et elle a fait comprendre à ses proches qu’elle n’aurait pas été la même personne sans eux.  La fraîcheur à 29 ans. Voilà le secret ! Elle se souviendra également que le président de la République italienne, Giorgio Napolitano, l'a appelée pour la féliciter alors qu'elle était encore sur le court central.

Remarque sur le jeu de T-Bone : Samantha Stosur a-t-elle été à la hauteur ?

J.C. : Moins destructrice que prévu sur son service, elle a surtout forcer son jeu en coup droit. Elle s'est crispée sur ce qui est un des atouts de son jeu au point d'éviter de jouer des revers. C'est surtout techniquement que le problème a été impossible à résoudre. Face à une joueuse qui a fait vivre la balle, Stosur n'a pas trouvé les ressources techniques pour modifier le cours des échanges. Dans sa filière rapide, elle n'est pas loin du sommet. Devant une joueuse qui ne lui a pas laissé le temps de s'installer en cadence dans la profondeur, elle est restée sans solution. A méditer pour l'ensemble du circuit féminin.