Monfils devra revenir

Gaël Monfils n'est pas encore assuré de retrouver pour la troisième fois de sa carrière Roger Federer à Roland-Garros. Alors qu'il menait deux sets à un, mais comptait également un break de retard dans le quatrième, le numéro un tricolore a été interrompu par la nuit dans sa quête après 2h40 d'une lutte intense face à l'Espagnol David Ferrer. Avant que l'obscurité ne vienne stopper les débats, les deux joueurs ont disputé un duel d'une intensité exceptionnelle. Le Parisien n'a pas réussi à terminer mais a donné des signes très encourageants.

Le protégé de Roger Rasheed avait prévenu. Après trois premiers tours très laborieux et peu convaincants, il avait soutenu qu'il était capable de montrer du jour au lendemain un tout autre visage. Il a tenu parole. Apathique depuis le début de la quinzaine, la Monf' avait conscience qu'il ne pouvait se permettre une telle passivité face à Ferrer, au risque, selon ses propres dires, de "se faire déchirer". Dès les premiers échanges, il a donc revêtu ses habits de lumière pour offrir au public du Suzanne-Lenglen un véritable récital tout au long de la première manche. Impeccable en retour, le Tricolore a imposé sa phénoménale puissance en fond de court et pris l'Espagnol à la gorge pour ne pas lui laisser une seule seconde de répit.

Impressionnant depuis le début du tournoi, avec seulement 21 jeux concédés et une avalanche de coups gagnants (83 contre seulement 41 fautes directes), le Poux était alors totalement surpassé mais comme à son habitude, il a fait le dos rond en attendant la fin du déluge. Monfils n'a effectivement pu tenir une telle cadence. Après un première acte proche de la perfection, le Français est retombé dans ses travers, a inexplicablement reculé d'un cran, laissant le Catalan reprendre la direction des échanges et faire la loi avec son coup droit pour revenir à hauteur.

Dans le troisième acte, Monfils est passé au bord de la rupture. Malgré un break de retard et alors qu'il semblait faire les frais de la débauche d'énergie consentie depuis le début de l'énergie, il a su trouver dans le soutien des supporters la force nécessaire pour recoller au score dans un premier temps avant de faire le break à 5-5 au terme d'un jeu à rallonge. A deux sets à un, le Francilien a certainement pensé avoir fait le plus dur, mais Ferrer n'est pas du genre à déposer les armes sans convaincre. Après avoir effacé trois balles de break sur son engagement, celui considéré comme le troisième meilleur joueur sur terre battue a largement refroidi l'ambiance en s'emparant du service d'un Monfils légèrement amoindri après s'être tordu la cheville gauche sur une défense en bout de course. Tout reste donc à faire. Le grand vainqueur de cette soirée est finalement sans conteste Roger Federer qui doit se réjouir de voir son futur adversaire puiser dans ses réserves.