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Djokovic et les siens

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 07/06/2012 à 22:34 GMT+2

A Roland-Garros, Novak Djokovic est une fois encore épaulé par tout son clan, par cette famille qui a tout misé sur lui depuis vingt ans.

novak djokovic, roland garros

Crédit: Reuters

"Vous savez, son rêve est aussi notre rêve." Ainsi parlait Dijana, la mère de Novak Djokovic, après le triomphe de son fils à Wimbledon l'an dernier, sacre qui coïncida aussi avec son accession à la première place mondiale. A deux victoires d'accomplir un pas de géant dans l'histoire du tennis, Nole ne manque jamais une occasion de rappeler ce qu'il doit aux siens. A cette famille, unie depuis vingt ans autour du prodige, depuis que, tous ensemble, ils ont décidé de porter et de supporter Novak. Le clan Djokovic a toujours fait corps autour de sa graine de champion. Des parents aux frères, des oncles à la petite amie, Djoko a besoin de tout son monde.
C'était vrai à l'enfance, à l'adolescence, à ses débuts sur le circuit et même aujourd'hui encore, alors qu'il est devenu le maître du monde. "C'est très important pour lui que nous lui apportions le soutien dont il a besoin, expliquait maman Dijana après le premier titre en Grand Chelem du rejeton, en 2008, à l'Open d'Australie. Nous sommes loin de la maison pendant un mois, c'est une aide importante pour lui. Quand Novak est loin du pays pendant longtemps, il devient nostalgique. Maintenant nous sommes tous là. C'est ce qu'il veut." A Melbourne en 2008, comme l'an dernier à Wimbledon, son sparring-partner n'était autre que son petit frère, Marko. Il lui avait porté chance. Ses parents ne le quittent pas non plus, sans parler de ses oncles, à commencer par l'influent Goran, qui a été le directeur du tournoi de Belgrade jusqu'à cette année, tout en servant occasionnellement de porte-parole à son neveu. Une vraie "family business", qui a notamment lancé en Serbie une chaine de restaurants baptisée "Novak Café".
Vajda: "Pour Novak, la famille est la base de tout"
Cette présence massive et permanente s'impose à tous ceux qui travaillent avec le numéro un mondial. "Pour Novak, la famille est la base de tout, confie son entraîneur, Marian Vajda. Quand on rentre dans son staff, on fait partie d'une certaine façon de cette famille." Ce n'est sans doute pas un hasard si Vajda lui-même, lorsqu'il évoque sa relation avec son protégé, parle de Novak comme d'un "petit frère, peut-être même un fils." Ce clan soudé fait parfois grincer quelques dents sur le circuit. Un peu comme ce fut le cas à l'arrivée des soeurs Williams, certains reprochent à la famille Djokovic d'en faire trop, d'exploiter le filon Novak au maximum. Une façon de s'afficher sans complexe qui dérange parfois, comme quand tonton Goran répète que Novak "est le bien le plus précieux de la famille."
Pour bien comprendre ce mode de fonctionnement, il faut remonter à l'année 1993. Novak a à peine six ans lorsqu'il est repéré par Jelena Gencic, directrice d'une école de tennis. C'est elle, déjà, qui avait découvert Monica Seles. Elle révèlera Novak Djokovic. Elle convainc les parents de celui-ci que leur enfant a quelque chose de spécial. "Il n'avait pas six ans mais il avait déjà l'âme d'un champion et une détermination exceptionnelle pour son âge", raconte-t-elle souvent. A partir de là, tout le monde va soutenir à fond le petit Nole et la famille entière va faire corps pour se consacrer presque exclusivement à lui. Rien n'a jamais changé ce rapport. Ni la guerre, dans les années 90, ni le succès, aujourd'hui. La confiance sans bornes qu'il a en ses moyens, le Djoker la puise dans la foi que sa famille a placée très tôt en lui. Cela aurait pu le perturber, l'étouffer, mais ça l'a au contraire conforté. En 2006, lorsque Marian Vajda est approché pour devenir le coach de Novak, voilà comment Srdjan, son père, a présenté son fils: "Voici Novak, il sera bientôt numéro un mondial."
Djokovic s'est épanoui dans ce contexte de solidarité familiale. "J'ai eu beaucoup de chance que l'on me donne cette occasion de réussir, rappelait-il la semaine dernière à Roland-Garros. Réussir dans quelque chose que j'aimais depuis tout petit. Je ne remercierai jamais assez ma famille." Il y a quelques semaines, le clan Djokovic a perdu un de ses éléments les plus importants lorsque Vladimir, le grand-père de Novak, est mort au mois d'avril. C'est lui qui l'avait hébergé pendant la guerre. "C'était un grand homme pour moi et pour toute la famille d'ailleurs. Il était mon héros, confie le champion serbe. J'ai eu des relations particulières avec mon grand père. Quand je n'étais pas avec mes parents, j'étais avec lui. Et parfois, vous avez un lien particulier avec vos grands-parents plus qu'avec vos propres parents qui vous jugent sur certaines choses, alors que vos grand- parents vous laissent plus de liberté de faire ce que vous voulez." Même disparu, Vladimir n'a jamais été aussi présent. Symbole de l'unité familial autour d'un garçon pas comme les autres, c'est probablement d'abord à lui que Djokovic dédiera sa victoire s'il s'impose dimanche.
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