Murray, le facteur X

Passé à Roland-Garros: Le temps de son élimination au premier tour face à Monfils pour sa première participation, en 2006, semble bien loin. Depuis, sans être devenu un spécialiste de la terre battue pour autant, Andy Murray a su apprivoiser l'ocre. Ces trois dernières années, il a atteint les quarts de finale, puis les huitièmes et enfin, pour la première fois, le dernier carré en 2011.

L'enjeu: Dans l'absolu, pour Murray, désormais, l'enjeu est le même à chaque levée du Grand Chelem: aller au bout, décrocher cette victoire qui le ferait entrer définitivement dans le cercle des très grands champions. Depuis deux ans, il n'est pas loin. Cette consécration peut-elle intervenir à Paris dans deux semaines? C'est une autre affaire...

Forces: Il est devenu un joueur extrêmement complet. Bon serveur, domaine dans lequel il possède une belle variété, capable de frapper fort des deux côtés en fond de court, formidable défenseur aussi, Murray n'a pas franchement de faiblesse béante. Il sait tout faire. Physiquement, derrière une apparence un peu frêle, c'est un garçon extrêmement endurant. C'est usant de jouer Murray. Pas autant que Nadal, certes, mais pas loin quand même.

Faiblesses: Elle est d'abord conjoncturelle. Murray manque de repères et de références sur terre cette saison. Il a connu des soucis de dos qui l'ont poussé à renoncer notamment au tournoi de Madrid. Il part un peu dans l'inconnu. Pour le reste, à ce niveau, les faiblesses sont forcément relatives. D'un point de vue technique, son coup droit peut parfois s'avérer moins stable que son côté revers. Mais le plus gros problème de l'Ecossais réside dans sa propre tête. Il doit trouver le moyen d'être plus agressif, plus "méchant", plus "tueur" quand il affronte un Djokovic, un Nadal ou un Federer dans une demie ou une finale de Grand Chelem.

La stat: 7. Depuis 2010, sur neuf tournois du Grand Chelem joués, Murray a atteint sept fois le dernier carré. Autant que Nadal et Djokovic, plus que Federer. La régularité, c'est fait. Reste à trouver le moyen de franchir le cap qui le sépare des grands titres.

La question: Est-il à 100% physiquement? C'est LA grande question le concernant. Si son dos le laisse tranquille et qu'il franchit un ou deux tours, il redeviendra potentiellement dangereux. Mais l'incertitude demeure sur sa condition physique.

Son tableau: Progressif plus qu'agressif. Le Japonais Ito au premier tour, puis Nieminen et Andreev et Tomic ou Giraldo. La route des huitièmes n'est pas la plus piégeuse de l'histoire. Après avoir gagné seulement cinq matches sur terre en préparation, c'est sans doute ce dont il avait besoin. Une fois là, le Britannique pourrait croiser Gasquet ou Dolgopolov si l'un des deux se sort d'une zone délicate. Si Murray est encore là, la logique lui promet Ferrer et Nadal.