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Tsonga: "Envie de pleurer"

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 06/06/2012 à 01:13 GMT+2

Jo-Wilfried Tsonga a tenté de mettre des mots sur sa douloureuse défaite face à Novak Djokovic. A chaud, le Français a du mal à encaisser.

2012 Roland-Garros Tsonga

Crédit: AFP

Court Philippe-Chatrier, 20h08. Jo-Wilfried Tsonga est seul, terriblement seul avec sa peine. La tête enfouie pendant d'interminables secondes sous sa serviette, comme s'il voulait disparaitre. Quelques instants plus tôt, il vient de perdre un match de titans qu'il est passé tout près de gagner. Il n'entend pas le public qui hurle son nom, pour le remercier et pour tenter, vainement, de le consoler. Il ne voit pas Novak Djokovic qui l'applaudit. Cédric Pioline, dont le rôle d'interviewer apparait bien compliqué à cet instant, vient lui glisser un mot à l'oreille. Il lui demande s'il est prêt, malgré tout, à dire une ou deux phrases au public. Tsonga va prendre sur lui-même et parler. Les mots sortent mais la voix est incertaine, chancelante. Le moment n'en est que plus fort. "J'aurais adoré gagner ce match", dit-il, en trouvant quand même la force d'évoquer l'année prochaine.
Novak Djokovic, interrogé à son tour quelques instants plus tard, saura trouver les mots justes pour évoquer ce combat et son adversaire, ce qui lui vaudra une belle ovation du public du Chatrier. Comme quoi on peut affronter un Français à Roland-Garros, et même le battre, sans pour autant sortir sous les sifflets, comme Andy Murray la veille contre Richard Gasquet. Peut-être parce que les spectateurs ont perçu un vrai fond de sincérité dans les propos du Serbe. "Je veux vraiment féliciter Jo, a-t-il déclaré, il a fait un tournoi fabuleux et un grand match aujourd'hui. Il a été bien meilleur que moi pendant une grande partie du match. S'il avait gagné, il l'aurait mérité. J'ai eu de la chance aujourd'hui."
"Oui, c'est la défaite la plus difficile de ma carrière"
Une grosse demi-heure plus tard, douché mais toujours assommé, Jo-Wilfried Tsonga tente d'expliquer en conférence de presse ce qui trottait dans sa tête en ébullition lorsque celle-ci était sous sa serviette. "Il y a un peu de tout. Il y a de la fatigue. Il y a de la frustration. Il y a de la déception. On passe un peu par tous les sentiments. On a envie de casser toutes ses raquettes. On a envie de crier. On a envie de pleurer. On a envie de rigoler en disant 'c’est une blague, comment j'ai fait pour perdre ce match?'. On a envie de se réveiller." Mais tout ça est pourtant  vrai. Jo-Wilfried Tsonga a bien perdu ce match qu'il tenait presque dans cette fin de quatrième set électrique avec ces quatre balles de match et ce tie-break.
Et pourtant, quel match il a livré… Emotionnellement, les deux hommes ont traversé une après-midi très intense. Même Djokovic, avec ses cinq titres majeurs, ne vit pas ça tous les jours. "En tant que tennisman professionnel, explique-t-il, c'est pour des moments et des matches comme ça que l'on vit, que l'on s'entraîne toute l'année. C'est pour donner un spectacle extraordinaire, jouer un match extraordinaire. Jouer un match contre un grand joueur comme Jo, avec tout ce public qui le soutient de façon si incroyable, c'était fantastique. Il y a eu tellement d'émotions aujourd'hui sur le court.Malheureusement, il n'y a qu'un seul vainqueur". C'est tout le problème pour Tsonga qui, lui, a bien du mal à apprécier la situation. De son point de vue, c'est pénible à vivre: "Oui, c'est la défaite la plus difficile de ma carrière".
Il dit ça à chaud mais il est probable que, même dans quelques mois, dans quelques années, son opinion ne variera pas beaucoup. Battre le numéro un mondial devant son public, dans un quart de finale de Grand Chelem, c'est une opportunité unique. Rater cette opportunité, c'est regrettable. Mais la voir se dérober en ayant produit un match colossal, en ayant humé l'odeur de la victoire, pour finalement s'incliner comme ça, c'est une blessure qui aura probablement du mal à s'effacer. "Je n'ai pas perdu beaucoup de match en ayant eu des balles de match. Ça a dû m'arriver une fois, mais je ne sais même plus contre qui", lance le Manceau. Celle-là, en revanche, il s'en souviendra. "Forcément, ça va rester. C'est à Roland-Garros, en quarts de finale, contre Djokovic. Oui, ça fait mal, admet-il. C'est dommage. Je n'étais vraiment pas loin. Je suis déçu, maintenant c'est fini. Je ne pourrais pas revenir en arrière. Il va falloir tourner la page." En prononçant ces mots, il mesure probablement à quel point ce sera compliqué de passer des paroles aux actes.
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