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Dix-huit mois sans victoire en grand chelem, Novak Djokovic commence à trouver le temps long

Sébastien Petit

Mis à jour 09/06/2014 à 08:52 GMT+2

Depuis l'Australie en 2013, Novak Djokovic est toujours reparti bredouille en grand chelem. L'apport de Becker n'a toujours pas permis d'inverser la courbe. A quand le changement ?

Novak Djokovic déconfit après sa défaite contre Rafael Nadal à Roland-Garros

Crédit: Panoramic

Novak Djokovic peut être déçu. Depuis le mois de mars, le Serbe a le vent en poupe : il a remporté trois Masters 1000, et le dernier sur terre battue face à Rafael Nadal, portant à quatre ses victoires consécutives face au numéro un mondial. Malgré cet avantage, il n’a jamais eu un mot plus haut que l’autre, jamais une déclaration pour déstabiliser l'adversaire qui lui était promis en finale durant toute la quinzaine. Même la veille du grand jour, il a bien répété que l’Espagnol était le favori, même s’il avait les clés pour le dominer, enfin, sur le central de Roland-Garros… Et puis, la sentence est tombée dimanche comme le marteau sur l’enclume : une défaite en quatre sets et 3h32 de jeu.
Le Serbe l'assure pourtant :
C’est une finale de Grand Chelem. J’avais des attentes. Je voulais la victoire autant que mon adversaire de l’autre côté du filet. Les joueurs de tennis sont des joueurs d’émotions. Le court est une arène… je suis là pour me battre, mais à la fin du deuxième set et tout le troisième, je ne me sentais pas très en forme.
Un coup de mou que Djokovic avait déjà ressenti en demi-finale face à Ernests Gulbis. La perte du troisième set avait alors été la seule conséquence de son passage à vide. Face à Nadal, cela s’est payé plus durement.
Je commençais à me sentir mieux dans le quatrième mais ça n’a pas suffi. Ce n’est pas impossible, mais c’est très difficile de tenir contre Rafa sur ce court et de maintenir un niveau de performance élevé. Je n’ai pas réussi à sortir mon meilleur jeu au moment où c’était nécessaire. C’est dur, mais la vie continue.
Cela fait désormais 18 mois, depuis l’Open d’Australie 2013, que le numéro deux mondial n’a plus gagné un tournoi du Grand Chelem. Pour un champion de sa catégorie, cela a de quoi le contrarier. Il n’avait plus connu pareille disette depuis la période 2008-2011 lorsque, après le gain de son premier trophée majeur, trois ans s’étaient écoulés avant de le revoir de nouveau triompher à Melbourne, le tournoi qui lui réussit le mieux. Mais cette saison, pas de cinquième sacre en Australie, Stanislas Wawrinka lui ayant volé la vedette en l’éliminant en quart de finale au terme d’un match en cinq sets époustouflant avant de remporter la finale… face à un Nadal touché au dos.

Boris Becker, une collaboration qui n’a toujours pas porté ses fruits

Dimanche, Djokovic a dû s’incliner face à un Majorquin en pleine possession de ses moyens sur terre battue. Résultat : pas de première couronne à Paris, et pas de place de numéro un mondial non plus. S’il ne semble pas avoir fait d’erreurs d’un point de vue de sa préparation et de son approche du match, il y a quand même eu quelque chose qui n’allait pas. Rarement le Serbe était apparu si tendu dans une finale. Il y a trois ans, à Wimbledon puis l’US Open, il avait réussi à conserver sa combativité pour s’y imposer pour la première fois. Ce dimanche, il s’est éteint peu à peu, comme résigné. Et il n’a jamais véritablement lancé une contre-attaque pour essayer d’aller chercher cette cinquième manche face à Nadal pour emballer enfin cette rencontre et relancer le suspense.
Le Serbe ne manquera sans doute pas d’en parler à son staff, ses deux coaches, et plus précisément Boris Becker. Engagé en début d’année dans son équipe, l’Allemand (qui n'a jamais gagné Roland-Garros) a été notamment choisi pour faire évoluer Djokovic mentalement dans son approche des événements et pendant les moments-clés des matches importants. Mais force est de constater qu'après les deux premiers tournois du grand chelem, c’est un échec. Il en reste bien deux pour se rattraper mais cette sixième défaite à Paris face au Majorquin ne pourra que lui rester en travers de la gorge. "Je veux ce titre, a-t-il répété à l’issue de la finale, et cela fait plusieurs années que je passe à côté. C’est décevant mais ce n’est pas la première fois que je vis cette expérience. Jusqu’à la fin de ma carrière, j’essaierai de remporter ce titre au moins une fois." Ce sera sans doute avec un vrai spécialiste de la terre battue à ses côtés.
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Novak Djokovic and Boris Becker (Reuters)

Crédit: Reuters

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