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Attention, ce Murray-là est une vraie menace pour Djokovic

Laurent Vergne

Publié 03/06/2016 à 20:46 GMT+2

ROLAND-GARROS - Novak Djokovic en finale, quoi de plus logique ? Le Serbe va retenter sa chance une quatrième fois dimanche, cette fois contre Andy Murray. Un adversaire plus "facile" que Nadal ou Wawrinka, ses précédents bourreaux aux portes du sacre ? Raisonnement dangereux...

Andy Murray - Roland-Garros 2016

Crédit: AFP

L'histoire du jour

Si, en avril 2015, vous m'aviez annoncé que Novak Djokovic jouerait un jour une finale de Roland-Garros contre Andy Murray, je vous aurais dit : "Nole peut mettre le champagne au frais. Il le tient, son premier Roland." Cette finale aura bien lieu dimanche sur le Chatrier. Mais aujourd'hui, il est impossible de livrer une réponse si affirmative et optimiste pour le numéro un mondial. Pendant trois ans, de 2012 à 2014, Rafael Nadal a été le seul obstacle sur la route du sacre pour Djokovic. L'an dernier, après avoir balayé le roi Rafa, le Djoker s'est pris le mur Wawrinka de face. Et ça a fait mal. A présent, Murray est donc le dernier à pouvoir se placer en travers de la route du Grand Chelem serbe. Et je ne suis plus du tout convaincu que ce soit une si bonne nouvelle pour lui.
Le jeu de Murray s'exprime aujourd'hui à merveille sur l'ocre. Physiquement, tactiquement, techniquement, il tient toutes les ficelles du jeu sur terre. La justesse de ses choix est phénoménale. Et sans doute les conditions très lourdes de cette édition 2016, quand elles en gênent certains, finissent-elles de l'aider à s'épanouir. Les résultats des deux dernières saisons sur terre lui ont aussi à l'évidence apporté des certitudes qu'il ne possédait pas auparavant. Je pense qu'il a livré vendredi contre Wawrinka le plus grand match de sa carrière sur terre battue. Le Suisse s'en est même bien sorti en chapardant un set. Mais il n'y avait pas photo entre les deux hommes. Ce n'était pas du grand Wawrinka (voir ci-dessous), mais Murray a été exceptionnel.
Paradoxalement, et je n'aurais jamais imaginé écrire une telle chose il n'y a pas si longtemps, je suis presque plus confiant pour lui qu'avant la finale de l'Open d'Australie. Oui, Murray a peut-être davantage d'atouts aujourd'hui pour battre Djokovic sur terre que sur dur. Et le poids de l'évènement sera encore une fois massivement sur les épaules du Serbe. Le grand public ne comprendrait pas que le glouton du circuit puisse laisser filer une finale de Roland-Garros contre Murray. Nadal, oui. Un Wawrinka en feu, certes. Mais Murray ? Et pourtant, oubliez tout ce que nous savions du Murray terrien de jadis. Après sa défaite, Wawrinka a dit qu'il n'avait jamais vu Murray aussi fort. Je ne suis pas loin de penser pareil. Je ne suis pas en train de l'installer dans la peau du favori pour dimanche, mais on a vu des choses plus invraisemblables que ça par le passé...
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Murray - Wawrinka : Les temps forts

On a aimé

La fraicheur de Kiki Bertens. Plus un "on a aimé" d'ensemble sur ce Roland-Garros, dont elle restera un des coups de coeur. 82e mondiale il y a trois semaines, elle vient de connaitre 20 jours de folie, s'imposant à Nuremberg en sortant des qualifications avant d'atteindre les demi-finales à Paris. Drôle et ouverte en conférence de presse, enthousiaste sur le terrain, elle a crânement joué sa chance contre Serena vendredi, malgré une blessure au mollet.
La régalade d'Andy Murray sur les amorties. Ce coup est vraiment la grande vedette de la quinzaine. Beaucoup en ont usé avec un talent certain, mais l'Ecossais a vraiment eu un taux de réussite remarquable vendredi face à Wawrinka. Comme Djokovic est très clairement adepte de la chose lui aussi, la finale, dimanche, pourrait virer à l'amortie-show.
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Murray's drop-shot

On n'a pas aimé

Le manque de coffre de ce "Super Friday". Loin du grand frisson qu'une telle journée pouvait laisser présager. Les deux demies dames pliées en deux sets, Thiem éparpillé par Djokovic et un Murray-Wawrinka loin des attentes. Seul le gain du troisième set par le Suisse a allumé un début de flamme, vite éteint par un Murray pas franchement enclin à laisser le public rêver. Au final, une journée assez fadasse et, après les 13 premiers jours du tournoi, on cherche encore en vain un match susceptible de passer à la postérité
Le match de Stan Wawrinka. Il était difficile de juger le tenant du titre sur ses cinq premiers matches. En galère contre Rosol, il avait ensuite rencontré une opposition globalement assez faible pour un Grand Chelem. Je pensais qu'il cachait tranquillement son jeu pour mieux éclater au moment opportun, à savoir dans cette demi-finale contre Murray. Le voir s'incliner contre l'Ecossais n'a rien d'infamant, ni de fondamentalement surprenant, surtout face à ce Murray-là, mais je pensais qu'il offrirait autre chose. Reste qu'une demi-finale sans être formidable, c'est aussi un signe de progression...

Juste pour savoir

Novak Djokovic peut-il vraiment perdre trois finales de suite à Paris, contre trois adversaires différents ?
Serena va-t-elle bien dormir cette nuit ? Vu sa tension des derniers jours et l'enjeu massif de la finale, ce n'est pas gagné.
Djokovic-Murray, c'est la finale logique. Mais est-ce la finale rêvée?
Qu'est-ce qui aurait la plus grande portée historique ? Le 22e de Serena ? le Grand Chelem sur deux ans du Djoker ?

Trois stats à retenir

3. Novak Djokovic est devenu vendredi le troisième joueur de l'histoire à atteindre la barre des 20 finales en Grand Chelem. Les deux précédents ? Roger Federer, 28, et Rafael Nadal, 20. On vit vraiment une époque formidable...
54. Le pourcentage de points gagnés par Dominic Thiem derrière sa... première balle, lors de sa demi-finale contre Djokovic. Et encore, le dernier set a adouci la note. Sur les deux premiers, il était à moins de 50%. Impossible de ne pas être laminé avec une telle faillite sur la première.
74. Le nombre de fautes directes commises par Serena Williams lors de ses deux derniers matches : 43 contre Putintseva en quart et 31 de plus vendredi en deux sets face à Bertens. 31, soit autant que Muguruza sur ses... deux dernières rencontres. En finale, Serena aura intérêt à ne pas vendanger à ce point.
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Serena Williams - Kiki Bertens, les temps forts

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