Cornet - Maria : et maintenant, le double !

C'est cela qui est formidable avec Roland-Garros. L'évènement ne provient pas toujours de là où on l'attend. Le deuxième tour entre Alizé Cornet et Tatjana Maria n'avait pas, a priori, de quoi s'imposer comme un des temps forts de cette première semaine. Mais le psychodrame du court numéro 2, au crépuscule, a placé le duel franco-allemand au centre des discussions. On a même déjà inventé une expression : le "crampgate", Maria n'ayant pas franchement apprécié le recours au kiné de Cornet, officiellement pour une contracture à la cuisse gauche, alors qu'elle était en même temps victime de crampes, dès le deuxième set.

Alizé Cornet s'est défendue d'avoir voulu "la faire à l'envers" à son adversaire. "Je comprends qu'elle soit déçue, c'était un match dur pour toutes les deux. Mais je n'ai rien fait qui ne soit pas fair-play, a estimé la Française. Je ne suis pas ce genre de joueuse. Je n'ai pas choisi d'avoir des crampes à la fin du deuxième set. Je n'ai pris qu'un temps mort médical et ce n'était pas pour la jambe où j'avais des crampes mais pour une autre blessure, parce que j'avais mal. Je n'ai pas fait appel au kiné pour ma crampe, je sais que c'est interdit et je respecte la règle."

Ce drôle de match aurait pu en rester là, mais voilà que le tournoi nous offre un clin d'œil assez impayable. Alizé Cornet et Tatjana Maria, également engagées en double dames, vont se retrouver dès vendredi après-midi dans cette épreuve. Résultat, ce match que probablement personne ou presque n'aurait remarqué en temps normal devient un des points chauds les plus attendus de cette 6e journée. Et il risque d'y avoir beaucoup plus de monde que prévu sur le petit court numéro 4 en milieu d'après-midi…

Alizé Cornet en est bien consciente, même si elle préfère en rire. "Il y aura sûrement un peu d'animosité... Si Magda (NDLR, la Polonaise Linette, sa partenaire) sert une petite deuxième, je risque d'en prendre plein la figure", a ironisé la Française. "Peut-être qu'elle (Tatjana Maria) va réaliser qu'elle m'a dit ce qu'elle a dit à la fin du match parce qu'elle était déçue. La nuit va peut-être calmer tout ça. Sinon, on fera juste ce qu'on fait d'habitude : être des joueuses de tennis professionnel. On va jouer ce match. On va essayer de laisser ça de côté. S'il y a trop d'agressivité, le match sera injouable."

Dans l'absolu, Alizé Cornet aimerait pouvoir s'expliquer avec Tatjana Maria. Mais elle doute que sa victime soit prête à l'écouter. "Je suis pour la communication et pour crever l'abcès, a-t-elle expliqué jeudi soir. Mais je crois que si je tente de m'expliquer maintenant avec elle, cela ne servira pas à grand-chose." Effectivement, c'est assez peu probable. Tatjana Maria s'est fendue d'un tweet jeudi soir résumant assez bien son état d'esprit. "Je suis triste et je sais que je ne pourrais pas changer le résultat. Mais cette histoire n'est pas finie ! Les règles servent à quelque chose non?" L'histoire n'est pas finie et le chapitre suivant va s'écrire vendredi après-midi. Et si le match du jour était un double dames sur le court numéro 4 ? C'est aussi ça, Roland-Garros…