Roger Federer : "Pour le tennis, c'est fantastique ce qu'a fait Novak"

Pour la première fois depuis près de 17 ans, Roger Federer a suivi un tournoi du Grand Chelem en spectateur, et non en acteur. Le Suisse avait disputé 65 tournois majeurs de suite, un record, avant de renoncer à Roland-Garros il y a trois semaines, à cause de douleurs récurrentes au dos. C'est donc de loin qu'il a observé Novak Djokovic compléter le Grand Chelem en carrière par un premier sacre parisien, comme lui l'avait fait en 2009.

Mais Djokovic a également réussi là où Federer avait échoué par deux fois : en 2006 et 2007, l'ancien numéro un mondial s'était incliné en finale face à Rafael Nadal, alors qu'il pouvait réussir le Grand Chelem à cheval sur deux ans. Le Serbe, lui, a bouclé la boucle dimanche en battant Andy Murray en finale. "Pour le tennis, c'est fantastique, juge le recordman des titres en Grand Chelem, admiratif devant ce que vient d'accomplir le Djoker. C'est de classe mondiale, c'est rare. Il l'a fait à la dure, c'est merveilleux de voir que ça a réussi."

Roger Federer ne regrette en tout cas pas d'avoir zappé le "French" cette année. Il le sait, il n'aurait pas été en mesure d'y jouer un rôle majeur. "La décision de ne pas jouer à Paris était la bonne, a-t-il encore estimé lundi. Je n'avais pas envie de venir juste pour le record, de passer un ou peut-être deux tours et de prendre un gros risque. Soit tu es assez fort, soit tu ne l'es pas. Après aussi longtemps, ça n'est pas grave de rater un Majeur. Ce n'est pas l'essentiel de toute façon: l'essentiel, c'est la santé, me sentir bien pour le reste de la saison, de ma carrière et de ma vie."

La suite de sa carrière, c'est la saison sur herbe. Celle où il a probablement le plus de chances de s'exprimer au mieux désormais. Physiquement, il assure être opérationnel. Un préalable indispensable. "Je me sens vraiment bien, explique-t-il. Je n'ai eu aucune rechute à l'entraînement depuis trois semaines. Avant Roland-Garros, je sentais que j'étais fragile."

Reste maintenant à passer l'écueil de la compétition, alors qu'il n'a disputé que quatre tournois depuis le début de la saison. D'où ses ambitions mesurées pour sa rentrée cette semaine, sur le gazon de Stuttgart. "Ce sera une bonne semaine si je vais jusqu'au court et que je joue un match. Ça sera une grande semaine si j'arrive en demi-finale et un rêve de gagner", a-t-il conclu. Jouer, d'abord. Gagner, peut-être, ensuite. Federer est contraint de revoir l'ordre de ses priorités...