Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Forget : "On ne peut plus continuer comme ça pendant encore des années"

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 30/05/2016 à 21:08 GMT+2

ROLAND-GARROS - Guy Forget, le directeur du tournoi, est venu en conférence de presse après l'annulation des matches de lundi. L'ancien joueur de tennis était très remonté au moment d'évoquer le retard pris par les infrastructures.

Guy Forget lors de la finale de la Coupe Davis 2014

Crédit: Panoramic

Guy, quel est votre sentiment après cette journée ?
G.F. : C'est difficile, tout le monde rêve de ce tournoi depuis si longtemps, et tout d'un coup, on décide rapidement de renvoyer tous les joueurs à leur hôtel. Un toit, c'est nécessaire. On a plaisanté là-dessus, c'est vrai, avec John sur le Web (ndlr, sur Eurosport.fr), on a fait des entretiens, des interviews. Mais pour ceux dans notre pays et qui ont encore des doutes, qui se disent "est-ce qu’il faut absolument moderniser notre stade ?", regardez les faits, aujourd’hui, c'est une preuve, cela nous montre que ceci est absolument nécessaire. Nous devons avoir un toit. On ne peut plus continuer comme ça pendant encore des années.
picture

Le Commissioner McEnroe propose à Forget de s'occuper de la construction d'un toit

En 2005, on parlait déjà du projet du nouveau Roland-Garros. Comment peut-on en être encore à ce stade une décennie après?
G.F. : Notre tournoi n'est qu'un petit élément qui reflète des tendances générales dans notre pays. Je pourrais vous nommer un grand nombre de projets qui sont fantastiques sur le papier, auxquels les gens ont pensé et après, on recule un peu, on se dit "ah non, ça va être trop long, ce n’est pas assez beau...", et puis toutes ces choses ont lieu et cela retarde tout. Mais une fois de plus, je crois que c'est absolument nécessaire. Et avec de la chance, si nous avons les Jeux olympiques en 2024, nous pourrons sans doute accélérer les choses, la démarche. Pas simplement pour notre stade mais pour tous les autres grands projets français.
On parle de 2020 pour le toit. N'y a-t-il vraiment aucun moyen d'accélérer la procédure ? Le pouvoir en place peut-il peser ?
G.F. : Notre Président est quelqu'un de fort agréable, il est ouvert à toute discussion. Je sais très bien qu'il soutient notre projet. Mais dans les démocraties, ce n'est pas le président qui décide. Il y a plein de recours. C'est tant mieux. C'est le propre de la démocratie. Après, sur le fond, cela prend beaucoup de temps. A l'arrivée, il faut que tout le monde prenne conscience de l'importance de ce projet.
Les partisans de ce projet n'ont-ils pas eu le tort de rester trop silencieux, trop patients ?
G.F. : On a certains de nos détracteurs qui ont été très efficaces pendant leur campagne. On a été peut-être parfois un peu trop timides. Maintenant est venu le moment de dire "on veut que cela aboutisse". C'est une nécessité. Aujourd'hui, les effets potentiels négatifs sont à mon goût ridicules par rapport à tout ce que cela pourrait apporter en termes de retombées, en termes d'espoir, d'émotion pour les enfants, pour tous les gens qui aiment le sport.
picture

Forget : "Ça ne sert à rien de garder les joueurs ici"

On vous sent frustré…
G.F. : Une nouvelle fois, la grande frustration, c'est que l'on a vraiment l'impression qu'en France, pour que les choses bougent, il faut vraiment une prise de conscience. Il faut des fois un drame pour que l'on se dise "Si on avait fait cela avant, cela aurait été mieux". Je crois que cette prise de conscience, elle est aujourd'hui. C'est aujourd'hui que l'on se rend compte que ce qui était quelque chose d'exceptionnel auparavant, les stades couverts dans les Grands Chelems, c'est un standard aujourd'hui. Nous, on ne les a pas. Les gens qui viennent ne font pas de politique, ils sont prêts à payer chers. Ils viennent des quatre coins de la France, ils veulent voir du tennis. Il y en a qui sont venus aujourd'hui, ils sont repartis et ils n'ont rien vu.
Qu'en est-il de la météo ? Elle n'est pas très bonne pour mardi et le reste de la semaine. Pensez-vous que le tournoi pourra se terminer dimanche ?
G.F. : Je ne vais pas vous mentir et dire "ça va être super, ne vous inquiétez pas, demain sera mieux et je suis quasi certain que nous pourrons jouer des matches". On savait que cela allait être la journée noire, encore pire que ce à quoi nous avions pensé, c'est pour cela qu'on a renvoyé les joueurs assez tôt. Nous avons changé le programme, vous avez vu le nouveau programme, nous ne sommes pas trop en retard, il y a encore des raisons d'être optimiste et nous le sommes d'ailleurs.
Mardi, il y aura du tennis à Roland-Garros ?
G.F. : Je dirais que nous avons confiance, nous croyons que nous pourrons jouer, on va commencer plus tôt, à 11 heures plutôt qu'à 14 heures, plus de courts seront ouverts pour les joueurs, on va rajouter le court 1 et le court 2 aussi pour accélérer la cadence et les matches, et je pense que dans deux jours, nous serons à l'heure.
Et si la pluie continue, avez-vous envisagé un scénario catastrophe?
G.F. : On a des problèmes et des solutions. On est préparés à ce genre de chose. Pour l'instant, ce n'est pas encore catastrophique, même si c'est problématique. On verra demain soir le nombre de matches que l'on aura pu jouer.
Imaginons le pire, que ce soit un cauchemar absolu. Et que vous soyez obligés de faire jouer des quarts de finale le vendredi ou samedi sur le Lenglen. Est-ce que vous allez devoir refaire une billetterie ou les accès généraux seront suffisants pour aller dans le stade ?
G.F. : Je n'y ai pas encore pensé. Je suis sûr que les équipes avec qui je travaille qui sont extrêmement bien rodées l'ont peut-être déjà envisagé. On est très réactif et on trouvera une solution par rapport à ça. On a déjà vu des finales qui se sont jouées le lundi. On l’a déjà fait, en cas de catastrophe, on pourrait l'imaginer à nouveau.
Certains joueurs risquent de devoir enchainer les matches…
G.F. : En cas d'extrême urgence, certains joueurs et joueuses peuvent être amenés à jouer deux jours de suite. Pour les filles, ce n'est pas problématique. Ce sont des choses qu’elles font toute l’année. Elles s'en accommodent très bien. Pour les garçons, c'est plus problématique. Un gars qui va gagner en 5 sets peut être amené à rejouer le lendemain et rejouer 5 sets à nouveau. Ce sont des choses que l'on veut essayer de leur éviter, c'est pour cela que l'on fait une programmation différente et que l'on se creuse les méninges avec toute l'équipe…
Que vous disent les joueurs ?
G.F. : Les joueurs sont formidables. Ce sont les premiers pénalisés. Des fois, ils nous titillent gentiment, ils savent, ils sont désolés pour nous quelque part. Certains m’ont dit "Guy, pour ta première, tu n'as pas de bol", en souriant. Et ils attendent, ils attendent, ils attendent. Quand on en a libérés certains tout à l'heure, un ou deux m’ont dit "merci de nous avoir libérés si tôt". Je trouve que les joueurs au contraire sont très bon esprit par rapport à cela. Très bon esprit. On se doit maintenant de leur offrir justement un outil capable de les laisser s'exprimer sans arrière-pensée, sans stress.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité