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Si Nadal doit redevenir Nadal, c'est ici et… maintenant

Laurent Vergne

Mis à jour 20/05/2016 à 22:30 GMT+2

ROLAND-GARROS – Sevré de résultats significatifs en Grand Chelem depuis un bon moment, Rafael Nadal a repris de sacrées couleurs en ce printemps 2016. Fort de cette confiance retrouvée et ses états de service du côté de la Porte d'Auteuil, l'Espagnol a tout pour redevenir un acteur majeur dans la quinzaine qui s'ouvre.

Rafael Nadal et son si cher trophée de Roland-Garros

Crédit: AFP

Rafael Nadal a deux habitudes à Roland-Garros : il gagne le tournoi (presque toujours) et il y fête son anniversaire (presque toujours aussi, sauf après sa sortir prématurée en 2009). A Paris, on l'a connu "vainqueur teenager", à 19 ans, en 2005. Puis infernal glouton dans sa vingtaine, décennie dorée pour lui. Le 3 juin prochain, il entrera dans la trentaine. Le temps file. "Est-ce que je me sens vieux ? Non, ça va, a-t-il souri vendredi. Je ne pense pas au fait que je vais avoir 30 ans. Même si je sais que ça va bientôt être une réalité. C'est comme ça, personne n'arrête le temps. Il tourne pour tout le monde." Aujourd'hui, Nadal essaie pourtant de le remonter.
Alors, 2016, la trentaine rugissante, celle de la reconquête ? Ce 30e anniversaire pourrait en tout cas s'avérer très particulier. Si tout va bien pour lui d'ici là, si la logique sportive est respectée, il soufflera ses 30 bougies le jour des demi-finales du tableau masculin. Ce jour-là, il devrait en théorie retrouver un certain Novak Djokovic pour ce qui est, comme pratiquement tous les ans d'ailleurs depuis quelques éditions, le match le plus attendu de la quinzaine. L'an dernier, l'Espagnol avait déjà ferraillé sur le Chatrier avec le Serbe le jour de son anniversaire. Ça ne lui avait pas vraiment porté chance, le Djoker l'ayant matraqué en trois sets comme un vulgaire lucky loser.
Evidemment, c'est le tournoi le plus important de ma carrière
Ce souvenir-là ne pèse quand même pas grand-chose au pied de la montagne de moments mémorables vécus par le Majorquin Porte d'Auteuil. Ici, il se sent toujours "comme à la maison." Humainement. Et tennistiquement. "C'est toujours un sentiment spécial de venir à Roland-Garros, a-t-il expliqué devant les médias. D'abord parce que j'aime toujours autant cet endroit. Je connais les gens, l'organisation, je me sens à l'aise avec eux. Et puis, évidemment, c'est le tournoi le plus important de ma carrière, sans aucun doute. Il m'a marqué." La réciproque est au moins aussi vraie.
Dans cette première conférence de presse de la quinzaine, Nadal a fait du Nadal, à grands coups de "je vais faire de mon mieux", "nous verrons bien", "on ne sait jamais", "j'espère être prêt mentalement et physiquement", etc. La question est surtout de savoir si, une fois sur le court, il pourra aussi faire du Nadal. Ou plutôt le refaire, car sa dernière demi-finale en Grand Chelem remonte quand même à deux ans, lors de son dernier sacre ici, en 2014. Lors des six derniers majeurs disputés depuis, le bilan de Rafa est édifiant:
  • Wimbledon 2014 : 8e de finale
  • Open d'Australie 2015 : Quart de finale
  • Roland-Garros 2015 : Quart de finale
  • Wimbledon 2016 : 2e tour
  • US Open 2015 : 3e tour
  • Open d'Australie 2016 : 1er tour
Il a donc gagné trois matches lors des trois derniers tournois du Grand Chelem, sans jamais atteindre la seconde semaine. Du jamais vu pour lui depuis 2003-2004. Une aberration quand on sait que, sur ces trois tournois, 28 joueurs ont figuré au moins en huitièmes de finale, parmi lesquels Denis Kudla, Donald Young ou Andrey Kuznetsov.
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Rafael Nadal à Wimbledon en 2015

Crédit: AFP

Enterrer le roi de la terre, un jeu dangereux

Mais les prémices d'un retour au sommet se sont amorcées en ce printemps 2016. "Je joue bien, et je joue bien depuis plusieurs semaines maintenant, souligne-t-il. En fait, depuis Indian Wells (en mars), je trouve que je joue vraiment du bon tennis." Clairement, le Nadal des deux derniers mois a tout pour être un client à Paris. "Si je peux continuer sur ce rythme et même si possible un tout petit peu mieux, alors de bonnes choses arriveront ici."
Puis il y a l'effet Roland-Garros. S'il jure aborder ce tournoi comme n'importe quel autre, ici, l'équation est simple : "Les conditions me conviennent, les courts me conviennent. Tout ce que j'ai besoin de faire, c'est de bien jouer." Simple, non ? Comme dirait l'autre, y a plus qu'à.
Une chose est sûre, si Nadal doit à nouveau jouer un rôle proéminent dans un Grand Chelem, c'est sans aucun doute ici, à Roland-Garros. Et sans doute maintenant, puisque, s'il s'est logiquement refusé vendredi au jeu des comparaisons avec les années précédentes, le numéro 5 mondial évolue actuellement à un niveau qu'il n'avait plus effleuré depuis des mois. Et que certains pensaient d'ailleurs évanoui pour de bon. Mais enterrer le roi de la terre est un jeu dangereux. La preuve dans les deux semaines à venir ?
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