Federer y tient

Dans la hiérarchie personnelle de Roger Federer, il y a évidemment, tout en haut, les tournois du Grand Chelem. Puis le Masters. Et après? Tennistiquement, mathématiquement, sans doute les Masters 1000. Mais parce qu'il implique des considérations sentimentales et personnelles trop importantes, si l'ancien numéro un mondial devait choisir un seul tournoi à gagner derrière les cinq géants, ce serait sans doute Bâle. Ici, il est chez lui. C'est sa ville. Son tournoi.

S'il devait choisir entre une victoire ici dimanche ou un titre à Bercy la semaine suivante, pas sûr qu'il privilégierait un succès au POPB, qui marquerait pourtant une première pour lui. "Jouer ici à Bâle, c'est clairement un des rendez-vous importants de ma saison", admet-il sans ambages. "J'ai grandi ici pendant 20 ans, rappelle Federer. Je connais le coin comme ma poche. C'est toujours spécial, je vois des visages familiers tous les jours autour du stade. J'en profite, parce que ce n'est pas si fréquent de jouer à la maison. Là, je n'ai pas à faire 20 heures d'avion !"

"Son" tournoi, Federer l'a déjà remporté à quatre reprises. Depuis 2006, il a toujours atteint la finale, ne s'inclinant qu'une seule fois, il y a deux ans, face à Novak Djokovic, avant de prendre sa revanche un an plus tard face au Serbe. Les deux hommes pourraient se retrouver pour la belle dimanche. Mais il y a d'abord les demies, samedi, où Federer recevra la réplique de son compatriote, Stanislas Wawrinka. "C'est la première fois que l'on s'affronte en Suisse, rappelle Federer, qui a remporté neuf de leurs dix premières confrontations. Jouer l'un contre l'autre à l'Open d'Australie, c'est sympa, mais se jouer ici, où il y a tant de gens qui nous soutiennent... Je suis d'ici, Stan ne vient pas de trop loin. Remarquez, ce n'est pas trop dur de ne pas venir de loin, la Suisse n'est pas bien grande. Ça va être un moment particulier pour nous et pour le public".

Mais c'est un public bâlois, avant d'être suisse, qui sera dans les tribunes dimanche. Il ne sera pas partagé. Comme toujours, ce sera "tous derrière Rodgeur". Et même s'il ne gagne pas le tournoi dimanche, il n'aura pas tout perdu. Mardi soir, il a reçu le titre de "meilleur joueur de l'histoire du tournoi". "C'est peut-être un tout petit trophée aux yeux de certains, mais pour moi il a une importance particulière, a confié le héros local. Quand j'étais gamin, je rêvais de me qualifier un jour pour ce tournoi, peut-être de jouer sur le central. Et là je reçois ce trophée..." C'est peu dire que les résultats ont largement dépassé ses attentes. A Bâle comme ailleurs.